Réflexions Souccot

La fête de Souccot et le virus Ebola

07/10/2014 | par Yvette Miller

Qui nous protège de dangers que nous ne pouvons contrôler ?

« C'était une erreur. Ils ont lâché le ballon. »

C’est l’expression utilisée par un fonctionnaire des urgences de l’hôpital de Dallas à l’annonce du renvoi chez lui de Thomas E. Duncan, un ressortissant libérien infecté par le virus Ebola.

Lorsque M. Duncan est arrivé à l'hôpital presbytérien du Texas le vendredi 26 Septembre, il déclara au personnel qu'il s’était récemment rendu à Dallas en provenance du Libéria, l’un des pays où sévit l'épidémie Ebola. Une semaine avant, de retour au Libéria, il avait aidé à transporter une femme mourante à l'hôpital. Lorsque l'hôpital refusa son admission pour des raisons de place, M. Duncan la ramena à son domicile, où elle décéda peu de temps après. Arrivé au Texas, il présenta des symptômes de la maladie.

Le personnel hospitalier le renvoya donc chez lui avec des antibiotiques. Deux jours durant, M. Duncan entra en contact avec des dizaines de personnes – pas moins de 80, et parmi eux apparemment, un bon nombre d'enfants. Quand il devint finalement trop malade pour ignorer sa situation, il prit une ambulance vers l'hôpital presbytérien, où il fut reconnu comme premier cas du virus Ebola sur le sol américain.

L’une des premières préoccupations des responsables de santé furent d’isoler et de contrôler toutes les personnes qui furent en contact avec M. Duncan. Leurs efforts ressemblèrent fort aux mesures des responsables africains prises au cours des derniers mois, alors qu'ils tentaient de contenir l'épidémie Ebola qui fait maintenant rage dans toute l'Afrique de l'Ouest.

Ebola a été diagnostiqué pour la première fois chez l'homme en 1976 sur les rives de la rivière Ebola au Zaïre. C’est un virus qui a été initialement transmis par les chauves-souris et les animaux sauvages. Une fois infectés, les patients présentent d'abord des symptômes qui peuvent être confondus avec le paludisme ou encore la grippe : maux de tête, maux de gorge, fièvre, douleurs musculaires et faiblesse générale. Ebola progresse rapidement et provoque des difficultés respiratoires, des saignements au niveau des organes internes, des vomissements, des diarrhées, des insuffisances rénales ainsi que des problèmes de foie. Ebola est très contagieux ; il est transmis par contact personnel direct avec les fluides corporels d'une personne présentant ces symptômes. Bien que certains médicaments expérimentaux aient été développés et testés, il n'y a pas de traitement efficace ou de vaccin contre la maladie.

Il y a eu des dizaines de foyers locaux d'Ebola au fil des ans, mais ceux-ci se présentaient généralement dans de petits villages éloignés, et ont été assez facilement contenus. L'épidémie actuelle, qui a commencé en Guinée en Mars 2014, est sans précédent : plus de trois mille personnes sont déjà mortes, et le Centre de contrôle de santé américain avertit que 1,4 millions de personnes pourraient être infectées par le virus Ebola d’ici à la fin de l'année, et que près de la moitié de ces victimes peut mourir de la maladie.

« Cette épidémie est sans précédent », explique Bart Janssens, directeur de Médecins sans frontières, l’un des plus grands organismes de bienfaisance qui travaillent pour ralentir l'épidémie : "Ce n'est absolument pas sous contrôle, et la situation continue à s'aggraver."

Les autorités américaines ont assuré le public que le virus Ebola ne pénètrerait pas aux États-Unis. « Nous stopperons le virus dans notre pays », a déclaré le directeur du Centre de contrôle de santé. Les responsables ont souligné que les États-Unis, avec son système de soins de santé de pointe, diffère considérablement des nations pauvres d'Afrique de l'Ouest qui ont été débordées par l'épidémie.

Mais les récentes défaillances répertoriées en Amérique ces derniers temps ne sont pas faites pour rassurer. La décision de renvoyer chez lui Thomas Duncan fut la première réponse américaine à la maladie, preuve que les USA n’ont pas franchi l’obstacle si facilement. À l’heure actuelle, une douzaine de personnes sont en quarantaine au Texas, en observation afin de définir si elles présentent des symptômes d'Ebola.

Dans un tout autre domaine, des institutions aussi prestigieuses que les Services secrets américains sont aujourd’hui sur la sellette. Julia Pierson, directrice des Services secrets, a récemment démissionné à cause de failles dans le système de protection du Président. Un faux pas flagrant a eu lieu en septembre 2014, quand un intrus armé a sauté la clôture de la Maison Blanche, maîtrisé un officier des services secrets et fait tout le chemin jusqu’à la chambre Est, avant d'être arrêté. Êtes-vous prêt à mettre toute votre confiance dans les institutions humaines ?

Opération : Protection Soucca

Alors que le monde a du mal à contenir la crise de l'Ébola, les Juifs du monde entier se préparent à littéralement sortir de leur périmètre de sécurité.

L’automne arrive et l'air se rafraîchit. Nous privilégions alors l’intérieur de nos foyers. Mais les Juifs font le contraire. Avec Souccot, ils prennent leurs repas, passent du temps et dorment dehors dans leur soucca, une cabane temporaire qui offre peu de protection. Lorsque nous nous asseyons dans une soucca, nous devenons hyper-conscients de notre vulnérabilité : la pluie, le soleil, les températures extrêmes de chaleur ou de froid. Pendant une semaine, nous sentons profondément que nous sommes dépendants de quelque chose d'extérieur à nous-mêmes.

Le fait de nous mesurer avec notre vulnérabilité peut sembler effrayant, et représenter quelque chose de négatif et de stressant. Mais l’autre nom de Souccot est « Zman Sim’haténou », le temps de notre joie.

Souccot commémore les huttes dans lesquelles nos ancêtres vécurent durant 40 ans après la sortie d'Égypte. Chaque jour, ils furent nourris par un aliment miraculeux, la manne, qui les aida à réaliser qu'ils étaient en fin de compte dépendant de D.ieu pour leur survie. Aujourd'hui, alors que nous recréons ces mêmes conditions en entrant dans la soucca, en nous déplaçant à l'extérieur pour vivre dans « l’insécurité » d’une cabane, nous nous rendons de nouveau compte que ce que nous possédons ne vient pas seulement du travail de nos mains mais que le Tout-Puissant est la source ultime de notre protection et de tout ce que nous avons. Nous ne sommes pas seuls ; nous vivons sous la protection bienveillante de D.ieu.

Confrontés aujourd’hui au virus Ebola (un premier cas a été dépisté en France) et à bien d’autres défis, nous devons réagir de façon responsable et faire de nombreux efforts pour résoudre nos problèmes et assurer notre sécurité. Mais nous devons aussi reconnaître que nous ne pouvons rien faire sans l'aide de D.ieu. Pendant Souccot, nous nous sentons plus proches de Lui qu'à aucun autre moment de l'année. Rappelons-nous que notre appréhension de notre sécurité vient avant tout de Lui, qui nous protège au milieu d’un monde hostile et dangereux.

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