Israel

Jérusalem, Ben-Gourion et Hanouka : vous avez dit coïncidence ?

14/12/2017 | par rabbin Benjamin Blech

Quand plusieurs événements majeurs se produisent à une même date, Dieu nous fait un clin d’œil.

La semaine dernière, le monde entier a été abasourdi par l’annonce du président des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, comme il l’avait promis pendant sa campagne électorale.

Mais lorsque j’ai jeté un coup d’œil au calendrier hébraïque, j’ai pris conscience d’un message bien plus profond qu’une déclaration politique. Les sages rabbiniques nous ont enseigné il y a longtemps que depuis la fin de l’ère de la prophétie, après la clôture de la Bible, Dieu emploie un autre moyen de communiquer avec l’humanité. Il le fait au moyen du secret du temps, à travers le rapprochement d’événements se produisant exactement à la même date, ce qui nous invite clairement à décrypter les messages divins. Comme le dit ce célèbre adage, « la coïncidence, c’est le moyen que Dieu choisit pour garder l’anonymat. » En d’autres termes, c’est le moyen pour Dieu de tester notre capacité à admettre le rôle du Tout-Puissant dans la direction des remarquables aléas de l’histoire.

Je suis certain que le président américain ignorait la signification capitale du jour où il a choisi de proclamer le changement historique de la politique américaine en ce qui concerne le statut de Jérusalem. En Israël, c’est le 19 Kislev au soir que les États-Unis ont enfin reconnu la capitale que le roi David a sacrée il y a plusieurs millénaires et que le peuple juif n’ont jamais omis de mentionner dans leurs prières quotidiennes. Et en 1949, ce fut en cette même date, le 19 Kislev, que le Premier ministre David Ben-Gourion écrivit puis annonça – tout juste un an après la création de l’État juif – que le gouvernement d’Israël avait accepté à l’unanimité que Jérusalem serait la seule et unique capitale de l’État d’Israël.

L’idée voulant que la confluence apparemment fortuite d’événements se produisant à la même date suggère une implication divine, se retrouve dans un autre temps fort de l’histoire juive, lié également à la fois au mois de Kislev et à Jérusalem.

Hanouka débute le 25 Kislev. Plusieurs commentateurs soulignent que le nom attribué à cette fête fait allusion à la signification de la date à laquelle les événements qu’elle commémore se sont produits. Le nom Hanouka - חנוכה est composé de deux mots hébraïques : -חנוHanou -  ils se sont reposés, c’est-à-dire ils ont achevé la tâche de reconquérir le temple ; et les lettres כה- khaf hé, qui renvoient au nombre 25, à savoir le 25ème jour du mois.

Qu’a donc cette date de si particulier ? Les Maccabées menèrent les combats mais ce fut Dieu qui, dans les coulisses, fit en sorte qu’ils triomphèrent le 25 Kislev, la date précise à laquelle la construction du second temple avait débuté plusieurs années auparavant, comme cela est attesté dans le livre prophétique d’Aggée (chapitre 2 : 10, 15 et 18). Et quand les Syro-Grecs, dans leur détermination à éradiquer le judaïsme, souillèrent le temple avec des idoles, les sacrifices païens ne furent pas offerts au temple jusqu’au – oui, vous l’avez bien deviné – 25 Kislev (cf. I Maccabées 1 : 54-59).

Ce fut trois ans plus tard que les juifs reconquirent le temple, le débarrassèrent de ses idoles, reconstruisirent bon nombre de ses ustensiles, et finalement – par une « coïncidence » divine – accomplirent la mitsva de rallumer la Ménora le 25 Kislev avec une fiole d’huile qui ne semblait suffire que pour un jour mais qui en dura miraculeusement huit.

Ce furent les Maccabées qui furent salués en héros grâce à leurs exploits. Mais ce fut de toute évidence le Tout-Puissant qui fut responsable du miracle de la victoire de « la multitude aux mains du petit nombre, les impies aux mains des justes, les impurs aux mains des purs et les scélérats aux mains des assidus à l’étude de la Torah. »

La sainteté de Jérusalem fut préservée par les miracles de Hanouka. Le rôle de Dieu dans l’histoire est confirmé dans le nom même de la fête, ce qui nous rappelle que le message du temps – l’apparente coïncidence d’événements majeurs se produisant à une même date – est le moyen par lequel le Tout-Puissant continue à communiquer avec nous et à révéler son implication permanente dans l’histoire de notre peuple.

Tel fut le message du 25 Kislev il y a longtemps. Et tel fut aussi, je le crois, le message du 19 Kislev la semaine dernière.

L’appel divin est évident. La vision prophétique d’Isaïe décrivant la paix universelle est inscrite bien en vue sur un mur de l’esplanade de l’ONU : « Il sera un arbitre entre les nations et le précepteur de peuples nombreux ; ceux-ci alors de leurs glaives forgeront des socs de charrue et de leurs lances des serpettes ; un peuple ne tirera plus l'épée contre un autre peuple, et on n'apprendra plus l'art des combats. »

Mais les paroles de conclusion d’Isaïe font cruellement défaut sur ce même mur : « Car c’est de Sion que sort la Torah et de Jérusalem la parole du Seigneur. »

Dans le mois de Hanouka espérons que nous avons entamé le processus de réalisation de l’ensemble de cette prophétie.

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