Israel

L'armée juive, une armée pleine de cœur

23/07/2014 | par Sara Yoheved Rigler

C'est l'amour pour le peuple juif qui motive nos soldats à combattre à Gaza, là où malheureusement la haine règne en maître.

Les derniers mots du premier soldat israélien tombé au combat sont très révélateurs. Jeudi soir, quelques minutes avant qu’il pénètre dans l’antre terroriste de Gaza, le sergent Étan Barak a eu une dernière échange WhatsApp avec son copain :

Capture d'écran de la conversation WhatsApp

Le copain (11:20) : Bonne chance, frère !

Le copain (11:21) : Je t’aime !

Barak (11:23) : Moi aussi, frère !

Le copain (11:24) : Tu es sûr de ce que tu dis ?

Barak (11:24) : À 99 %.

Le copain (11:25) : Pas mal !

Barak (11:25) : L’ordre a été lancé.

Le copain (11:25) : Bonne chance. Fais ce que tu dois faire. Tu es le meilleur.

Barak (11:26) : Yalla, mon frère, dans deux minutes, je devrai rendre mon téléphone.

Barak (11:26) : J’espère qu’on reviendra sains et saufs et qu’on réussira à les coincer.

Le copain (11:27) : Tu es le meilleur. Allez, bonne chance.

Eitan BarakEitan Barak

Le cœur d’un être humain ne peut pas être empli à la fois de haine et d’amour. Alors qu’Eitan Barak s’apprêtait à pénétrer dans la zone de combat où, quatre heures plus tard, il sera tué, son cœur était rempli d’amour.

Au même titre que le cœur du sergent Dvir Emmanueloff, le premier soldat tombé au front durant la première guerre d’Israël contre les terroristes du Hamas de Gaza. Le père de Dvir avait succombé à un cancer deux ans et demi auparavant. Étant fils unique, Dvir se faisait un sang d’encre quant au chagrin qu’il causerait à sa mère si jamais il mourrait au front. Il en discuta même avec la mère veuve de l’un de ses camarades, tentant de peser son amour pour sa mère contre sa passion de défendre ses compatriotes du sud d’Israël, en proie à un barrage de roquettes incessantes depuis Gaza. Dvir avait suivi sa scolarité dans un collège-yéchiva de Nétivot, dans le sud, et il se sentait extrêmement attaché à la population locale qui vivait sous attaque permanente.

Au moment où la guerre éclata, Dvir suivait une formation d’officier et il fut donc exempt du combat. Mais vendredi après-midi, quelques heures avant l’entrée des forces terrestres à Gaza, Dvir téléphona à sa mère pour lui annoncer qu’il avait choisi d’interrompre sa formation pour rejoindre son unité d’infanterie, déployée le long de la frontière en attente du signal d’attaque. « Maman, lui dit-il. Je dois me battre. Ma place est là-bas. » Le cœur débordant d’amour pour son peuple, Dvir pénétra dans l’antre gazaouïe et y fut tué au combat quelques heures plus tard.

Tout au long de l’histoire militaire, les armées se sont toujours nourries de leur haine pour l’ennemi pour leur permettre d’affronter le danger voire la fatalité de la guerre. Mais l’armée israélienne épouse une mentalité bien différente. En dépit de dix ans de guerre contre plusieurs armées et milices arabes, Tsahal n’emploie jamais le terme « Arabe » dans son vocable d’entraînement. Elle utilise à la place le terme de « terroristes ». De même, au lieu de désigner ses ennemis du front nord par les appellations « Syriens » ou « Libanais », elle utilise des descriptions géographiques impersonnelles : « à la frontière syrienne, » ou « à la frontière libanaise. »

Une approche qui se situe aux antipodes de celles des Palestiniens... Car comme nous l’avons constaté ces derniers jours, toutes les manifestations contre la guerre défensive d’Israël, aussi bien en France, en Angleterre, en Allemagne ou en Amérique, respirent la violence et la virulence. Et à Gaza, aussi bien que dans l’Autorité Palestinienne prétendument plus modérée, l’enseignement de la haine du Juif est de rigueur dans les manuels scolaires, les séries télévisées populaires, les mouvements de jeunesse et les camps d’entraînements militaires.

La lettre du Colonel de la brigade Guivati à ses soldats

La semaine dernière, 18 000 soldats israéliens se sont rassemblés le long de la frontière de Gaza dans l’attente de l’ordre de pénétrer dans cette enclave palestinienne pour y détruire les milliers de tunnels d’infiltration et de contrebande, et les rampes de lancement des terroristes du Hamas. À l’approche de cette opération terrestre, commandant de la célèbre unité d’élite Guivati, l’une des plus grandes divisions d’infanterie de Tsahal, a envoyé cette émouvante lettre à ses soldats :

« Chers officiers et soldats,

Nous avons le mérite de servir aujourd’hui notre pays dans le cadre de la brigade Givati. L’Histoire nous a choisis pour être le fer de lance de la lutte contre les terroristes gazaouites qui insultent le Dieu des Armées d’Israël. Nous nous sommes entraînés et préparés pour ce combat et nous assumons cette mission dans la plus grande humilité. Nous sommes prêts à nous mettre en danger et à risquer notre vie pour protéger nos familles, notre peuple et notre patrie.

Nous agirons dans l’union et la concertation, avec détermination et puissance. Nous saurons prendre l’initiative et surprendre l’ennemi là où il ne nous attend pas. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour détruire l’ennemi et faire disparaître la menace terroriste qui plane sur le peuple juif.

Nous ferons l’impossible pour ramener nos soldats sains et saufs. Pour ce faire, nous utiliserons tous les moyens que nous avons à notre disposition et ferons usage de toute la puissance requise.

Je compte sur chacun d’entre vous pour agir dans cet esprit-là. Je lève mes yeux au Ciel et prononce avec vous « Chéma’ Israël, Hachem Elokénou, Hachem é’had » (« Ecoute Israël, Hachem est notre Dieu Hachem est Un »).

Hachem, Dieu d’Israël, puisses-Tu de grâce nous accorder la réussite, car nous allons combattre en faveur de Ton peuple Israël, contre un ennemi qui insulte Ton Nom.

Au nom des combattants de Tsahal et en particulier au nom des combattants du Guivati et de ses officiers, puisses-Tu réaliser à notre égard le verset qui dit : « Car Hachem votre Dieu vous accompagne pour prendre part à votre combat contre vos ennemis et pour vous donner la victoire » (Devarim 20,4). Amen. »

Ensemble, et ensemble seulement, nous vaincrons.

Ofer Winter

Colonel de la brigade Guivati

Quand l’union fait la force

Et ce même amour qui vibre dans le cœur de nos soldats se réverbère dans celui des milliers de Juifs et de non-Juifs qui les soutiennent à travers toute une série d’initiatives. L’un de ces organismes de soutien est Or LaHayil, une association Loubavitchqui vient en aide aux soldats tout au long de l’année. Tout a commencé 5 ans en arrière, lorsque le fondateur Mendy Ofik et son frère Chmoüel prirent la route de Hébron pour distribuer des friandises de Pourim aux soldats en poste. Mais un terroriste arabe attaqua leur véhicule avec un fusil automatique. Une balle passa à travers le cou de Chemouël, puis toucha Mendy. Dans l’ambulance qui les conduisait d’urgence à l’hôpital, Mendy fit le vœu que s’il survivait, il consacrerait sa vie aux soldats israéliens. Et aujourd’hui, lui et son frère ont tenu leur parole…

C’est l’amour qui motive nos soldats à combattre à Gaza, là où malheureusement c’est la haine règne en maître.

Jeudi soir, quand les troupes stationnées le long de la frontière reçurent l’ordre d’envahir Gaza, Mendy était présent. Il fit réciter le Chéma Israël à toutes les troupes, une brigade après l’autre, alors qu’elles s’engouffraient dans l’obscurité de Gaza. Lui et son frère se chargèrent de distribuer des tsitsit aux nombreux soldats qui souhaitaient s’assurer la protection garantie par cette mitsva.

L’organisme Thank Israeli Soldiers a distribué aux soldats plus de 4 200 colis contenant chaussettes, sous-vêtements, T-shirts et lingettes. Des colis particulièrement appréciés par les soldats postés sous la chaleur étouffante et dans l’incapacité de prendre une douche ou de se changer. Vendredi dernier, plus de 2 000 cartons de hallot de Chabbat, bouteilles de jus de raisins et houmous, plus 1.2 tonnes de croissants et biscuits leur furent livrés de la part des boulangeries du sud qui sont pourtant durement affectés par la guerre.

Chacun de ces colis est accompagné d’une lettre du donateur. « Ces messages d’amour et de soutien font partie intégrante du colis. Les soldats nous confient qu’ils les gardent sur eux pendant le combat. Ces manifestations de soutien et de fraternité envers nos soldats font l’effet d’une armure spirituelle qui nous protège à tous.

Des soldats donnant leurs noms pour le projet Shmira

Autre initiativede soutien aux soldats, le Projet Shmira qui jumèle des volontaires aux quatre coins de la planète avec des soldats israéliens qui combattent au front. Le principe est le suivant chaque volontaire se voit attribuer le prénom et le nom de la mère d’un soldat et s’engage à prier pour sa protection. Il est à noter que durant les premières heures de l’incursion israélienne à Gaza, ce projet enregistrait mille requêtes de jumelage par heure, venant d’endroits aussi reculés que l’Ouganda, l’Islande et l’Extrême-Orient.

Vendredi dernier, Yaakov G., fondateur du projet a bravé les tirs de mortiers du Hamas pour se rendre à la frontière de Gaza et y recueillir les noms des soldats qui souhaitaient participer à ce projet. Pour s’exposer à de tels dangers, il faut un cœur rempli d’amour. De beaucoup d’amour. D’ailleurs, la première victime civile israélienne fut Dror Hanin, un volontaire qui s’était rendu à la frontière pour distribuer des colis de nourriture aux soldats, et fut tué par un obus de mortier.

Yaacov fit lui aussi réciter le Chéma à de nombreux soldats. Cette profession de foi juive est traditionnellement récitée deux fois par jour, mais aussi avant de quitter ce monde, une coutume instaurée par Rabbi Akiva.

Ces jeunes soldats ignorent si le Chéma qu’ils récitent sera celui de la prière quotidienne ou, Dieu préserve, leur ultime Chéma… D’ailleurs, un des soldats a confié à Yaacov G. un petit carnet noir avec la requête suivante : « Si je ne reviens pas vivant, remets-le s’il te plait à ma famille à Jérusalem. »

C’est l’amour qui motive nos soldats à combattre à Gaza, là où malheureusement c’est la haine qui règne en maître.

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