Monde Juif

Attentats à Copenhague

16/02/2015 | par Nechemia Coopersmith

Une fois de plus, la terreur a frappé en Europe. Et une fois de plus, les Juifs sont ciblés.

Le terrorisme n’a pas dit son dernier mot en Europe.

Samedi, Copenhague a été le théâtre de deux fusillades qui ont fait en tout deux morts et cinq blessés.

Dans l’après-midi, un terroriste a criblé de balles un centre culturel qui abritait un débat sur la liberté d’expression suite aux attentats terroristes du Charlie Hebdo. L’artiste suédois Lars Vilks menacé de mort pour avoir caricaturé le prophète Mahomet, et l’ambassadeur de France au Danemark François Zimeray étaient tous deux présents.

Quelques heures plus tard, des coups de feu ont étés tirés près de la synagogue principale de la ville où se tenait une cérémonie de bat mitsva. Le tireur a tué le garde juif, un membre de la communauté dans la trentaine, et blessé deux policiers.

La police danoise a abattu le tireur responsable des deux fusillades.

Dan Rosenberg Asmussen, président de la communauté juive danoise, a déclaré qu’à la suite du premier attentat, il avait demandé une présence policière devant la synagogue, mais les forces de l’ordre n’avaient pas donné suite à sa requête. « Nous avions contacté la police après la fusillade du Café Krudttønden pour qu’ils assurent la sécurité lors de la bat mitsva mais, malheureusement, nous avons tout de même été ciblés, a-t-il déclaré à la chaîne d’information locale TV2. Je n’ose pas imaginer ce qui serait arrivé si le tueur avait pu pénétrer dans la synagogue. »

La fusillade de Copenhague n’est donc qu’un énième rappel de la haine meurtrière qui vise les Juifs pour la simple raison qu’ils sont Juifs.

Cette attaque s’est produite tout juste quelques jours après la gaffe présidentielle d’Obama qui, lors d’un entretien à la presse, avait éludé le caractère antisémite de l’attentat d’Hypercacher, l’attribuant à un simple « hasard » : « Il est tout à fait légitime pour le peuple américain d’être profondément préoccupé quand vous avez un tas de fanatiques vicieux et violents qui décapitent les gens ou qui tirent au hasard dans un tas de gens dans une épicerie à Paris » avait déclaré le président américain.

La fusillade de Copenhague n’est donc qu’un énième rappel de la haine meurtrière qui vise les Juifs pour la simple raison qu’ils sont Juifs.

À la vérité, le phénomène n’a rien de nouveau. Il est même aussi vieux que l’histoire du peuple juif. Ce qui soulève, une fois de plus, la sempiternelle question : pourquoi le peuple juif fait-il l’objet de la haine la plus persistante et la plus virulente du monde entier ?

Loin de mâcher ses mots, le Talmud effectue un lien direct entre la haine des Juifs et les valeurs que ces derniers incarnent. Au moyen d’un jeu de mots entre les termes Sinaï et Sina (haine en hébreu), le Talmud affirme qu’au moment précis où Dieu donna la Torah au Mont Sinaï, la haine des non-Juifs envers le peuple juif fut éveillée. À la révélation sinaïtique, le peuple juif devint porteur de la moralité divine absolue aux yeux de l’humanité entière. Par conséquent, quiconque souhaite se libérer des exigences et obligations morales exhaustives tracées par la Torah, va s’en prendre au messager, les Juifs, qui représentent cette source divine de la moralité sur terre.

Adolf Hitler, que son nom soit maudit, reconnaissait ouvertement le caractère unique du peuple juif et percevait le National Socialisme comme un nouvel ordre mondial, un moyen de recréer l’humanité.

« On me décrit comme un barbare inculte, disait-il. Eh bien, oui, nous sommes des barbares et nous voulons être des barbares. C’est un titre d’honneur. Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde actuel touche à sa fin. Notre tâche est de le saccager... » (Hitler m’a dit, Hermann Rauschning, p.87)

Hitler savait que les Juifs apportaient au monde le message d’un Dieu unique, de l’égalité de tous les hommes devant Lui, de l’amour du prochain et de la compassion pour les pauvres et les infirmes. À ses yeux, le seul obstacle qui s’opposait à l’élaboration de sa nouvelle vision du monde était donc l’existence des Juifs.

« La lutte pour la domination du monde sera menée exclusivement entre nous deux, entre les Allemands et les Juifs, assurait-il. Tout le reste n’est que façade et illusion. Derrière l’Angleterre se tient Israël, tout comme derrière la France ou les États-Unis. Même une fois que nous aurons chassé le Juif d’Allemagne, il demeurera notre ennemi mondial. » (Ibid. p. 242) Ou encore : « La Providence a décrété que je serai le plus grand libérateur de l’humanité. Je veux libérer l’homme des contraintes d’une intelligence qui s’est imposée en maître, des répugnants et dégradants scrupules d’une vision erronée connue sous les noms de conscience et de moralité, et des exigences d’une liberté et d’une indépendance personnelle que peu de gens seulement peuvent assumer. » (Ibid. p. 222)

Hitler avait parfaitement saisi la source de cette conscience et de cette moralité. « Les dix commandements ont perdu leur validité, arguait.il. La conscience est une invention juive, c’est un défaut, au même titre que la circoncision. » (Ibid. p. 222)

Autrement dit, les juifs sont haïs, consciemment ou non, parce qu’ils véhiculent la mission de perfectionner le monde au moyen de la moralité de la Torah.

Voilà pourquoi, je perçois la haine antisémite comme un insigne d’honneur. Et j’aimerais dire au monde entier : Non, ne déjudaïsons pas les victimes. Prenons conscience que cette haine du juif est le signe d’une mission qui devrait être une source de fierté exceptionnelle. Oui, je suis juif, j’appartiens à une nation qui a transformé les fondements moraux de l’humanité, qui se conforme aux valeurs de la Torah, lesquelles sont vectrices d’une sagesse intemporelle dont le monde a cruellement besoin.

Tragiquement, des millions de juifs ne sont pas conscients de la mission ni de la responsabilité uniques qui leur incombe. Face aux attaques antisémites, comme celles de Paris et Copenhague, ils se demandent s’il vaut la peine d’être juif vu l’énorme inconvénient que ce statut implique. Et en l’absence d’une compréhension et d’une appréciation profonde de ce que cela signifie d’être juif, cette interrogation a lieu d’être soulevée. Espérons que notre peuple entier tiendra compte de ce tout dernier appel au réveil spirituel en redoublant d’appréciation pour ce cadeau qu’est d’être juif, et en en allant à la rencontre de nos frères et sœurs juifs de par le monde pour les sensibiliser à la signification et à la pertinence de leur héritage juif.

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