Monde Juif

En maison d'Islam

27/10/2011 | par Robert Fulford

Les anciennes racines de l'anti-sémitisme en terre d'Islam

L'un des poseurs de bombe à  Bali en 2002, Amrozi bin Nurhasin, dont le procès dans un tribunal indonésien a abouti à son exécution, a crié le message qu'il voulait faire porter à son crime: «Juifs ! Souvenez-vous de Khaybar. L'armée de Mahomet reviendra vous battre !" 

Parmi tous ceux qui sont morts, aucun n’était juif.

Ce fut là toute son explication pour l’assassinat de 202 personnes il y a neuf  ans. Parmi ceux qui sont morts, 88 étaient des Australiens, 38 Indonésiens, 24 Britanniques. Aucun n’était juif. Alors sur quoi Amrozi, un indonésien né à Java, s’extasiait-il tant ? C'est une question à considérer à la lumière des arrestations qui ont eu lieu dans le monde pour complot terroriste. Les terroristes islamiques peuvent retrouver des raisons dans les anciennes luttes que le reste du monde a depuis longtemps oublié. 
 
Martin Gilbert, l'auteur de quelque 80 livres, dont la biographie officielle de Winston Churchill, explique les raisons d’Amrozi au début de sa chronique alarmante, « En Maison d'Ismaël: Une histoire des Juifs en terre d'Islam », publié l’année dernière. 
 
Amrozi s’est souvenu d’un événement qui a eu lieu il y a 1375 ans, quand Mahomet a attaqué des agriculteurs juifs vivant dans la communauté-oasis de Khaybar, dans ce qui est maintenant l'Arabie saoudite. Plus de 600 Juifs avaient été tués et les survivants, qui avaient perdu tous leurs biens, avaient dû donner la moitié de leurs récoltes à venir en gage à Mahomet. 

C'est de Khaibar et ses conséquences meurtrières que s’est nourrie l'ambition d’Amrozi.

Aujourd'hui, peu de Juifs connaissent le nom Khaibar. Mais parmi certains musulmans il a une résonance permanente. Khaibar avait créé un précédent, confirmé par les actions du Prophète. Après Khaibar, les non-musulmans qui ont été conquis ont dû abandonner leurs biens et payer de lourds tributs permanents à leurs maitres musulmans. Cette oppression a duré pendant des siècles. C'est de cet incident et ses conséquences meurtrières que s’est nourrie l'ambition d’Amrozi. 

Bien avant la création d'Israël en 1948, les Arabes identifiaient déjà les Juifs comme des ennemis.

Les Musulmans aiment à rappeler que les Juifs vivaient en paix chez eux. Bien sûr, les Juifs y ont toujours été citoyens de seconde classe, leurs droits étant fortement restreints. Mais cela valait souvent mieux que de résider chez les chrétiens. Bernard Lewis, une autorité sur l'Islam, affirme que la vie juive sous l'islam n'a jamais été aussi mauvaise que dans la chrétienté dans ses heures les plus noires, ni aussi bonne que dans la chrétienté dans ses meilleures périodes. 
 
Au 20e siècle, l'hostilité des Arabes aux Juifs a pris un tour plus sombre. Certains prétendent que le nouvel Etat d'Israël "a provoqué" les problèmes. Mais bien avant la création d'Israël en 1948, les Arabes identifiaient déjà les Juifs comme des ennemis. 
 
En 1910, dans la ville maintenant-iranienne de Shiraz, les foules ont volé et détruit 5000 maisons juives, avec les encouragements des soldats. En 1922, au Yémen, un vieux décret permettant la conversion forcée des orphelins juifs à l'islam a été réintroduit. Le gouvernement fouillait villes et villages à la recherche d’enfants sans pères, afin qu'ils puissent recevoir une éducation musulmane. Les enfants furent enchaînés et emprisonnés jusqu'à ce qu'ils acceptent de se convertir. En 1936, en Irak, sous l'influence nazie, le nombre de Juifs admis dans les écoles publiques fut contingenté, l’enseignement de l'hébreu interdit dans les écoles juives et les journaux juifs fermés. 
 
L'antisémitisme s’est intensifié lorsqu’Israël a été créé, et a continué à grandir après qu'Israël a gagné la guerre des Six-Jours de 1967. Dans les années 1970, environ 800.000 Juifs, peut-être plus, furent exilés par la force des pays arabes, et leurs biens saisis. Selon l'Organisation mondiale des Juifs des pays arabes (WOJAC), les biens perdus sont évalués aujourd'hui à plus de 100 milliards de dollars. 
 
Une majorité de ces exilés se sont installés en Israël. Dans les années 1950, l'ONU les a reconnus comme réfugiés et leur indemnisation a été discutée. Plus tard, les Etats arabes se l'ONU se sont élevés contre Israël et, par association, contre les réfugiés juifs. En 1975, l'Assemblée générale a condamné le sionisme comme étant "du racisme et de la discrimination raciale." Plusieurs leaders politiques de l'Occident (notamment, Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice du Canada) ont continué de plaider pour une indemnisation. Mais après la résolution 1975, comme le note Gilbert, cette idée était peu probable de recevoir un soutien de l'ONU. 

Beaucoup de Juifs, à la différence des Palestiniens, ne veulent pas être appelé des réfugiés

Le nombre de Juifs déplacés par les Arabes au 20ème siècle équivaut à peu près le nombre de Palestiniens déplacés par Israël. Mais le sort des Palestiniens a reçu une publicité infiniment plus grande. Une des raisons en est la propagande permanente des Etats musulmans et de leurs admirateurs en Occident. Une autre est que beaucoup de Juifs, à la différence des Palestiniens, ne veulent pas être appelé des réfugiés. 
 
Gilbert cite un Juif irakien, Eli Timan, vivant à Londres: «La différence est que nous avons poursuivi notre vie, avons travaillé dur et progressé si bien qu'aujourd'hui, il n'y a pas un seul réfugié juifs des pays arabes." Ceux qui viendraient à suggérer que ce modèle pourrait être reproduit ailleurs seraient promptement taxés de cruauté. 
 
 
Cet article a paru dans le National Post.

 

 

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