Monde Juif

Terreur antijuive à Paris

14/07/2014 | par Ora Marhely

À l’heure même où les missiles meurtriers du Hamas s’abattent sur Israël, des manifestants pro-palestiniens s'en prennent violemment aux juifs parisiens.

Je n’ai pas eu le temps de consulter les nouvelles hier soir.

J’étais trop occupée à calmer mon fils de 6 ans – un enfant qui s’endort généralement aussitôt qu’il pose la tête sur son oreiller – en proie à une sérieuse crise de panique.

« Et si l’alarme sonne pendant que je dors ? »

« Et si un missile passe par la fenêtre et atterrit sur mon lit ? »

« Et si le Dôme de Fer ne se déclenche pas ? »

Entre deux crises de larmes, il me confie ses angoisses. Et moi, je ne sais plus trop quoi dire pour le rassurer.

Je voudrais lui promettre que ce soir, la sirène d’alarme ne se déclenchera pas. Que ce soir, il pourra dormir sur ses deux oreilles et rêver à la trottinette électrique promise pour son anniversaire.

Le problème c’est que je ne peux pas promettre. Car même si nous vivons à Jérusalem, une ville plutôt épargnée par les salves de roquettes qui pleuvent sur Israël, il en est déjà à sa deuxième sirène d’alarme. Et à son sixième bruit d’explosion au loin. Comptez sur lui pour la précision, il n’est pas prêt d’oublier le son alarmant de la sirène qui l’a tiré de sa partie de foot. La course effrénée en dessous d’un banc public qui nous sert d’abri de fortune. Les boums distincts qui résonnent au loin. Et les traînées de fumée lugubres qui se dessinent dans le ciel.

Alors je ne promets rien. À la place, je ressors mon « kit anti-panique » d’enfance. Celui que ma mère me réservait quand j’avais peur des loups-garous. Mon fils, lui, il n’a pas peur des loups-garous. Il sait que ça n’existe pas. Pas comme les bombes et les missiles du Hamas.

Je lui dis que Dieu nous aime, que nous sommes ses enfants, et qu’Il fera tout pour nous protéger. Je lui fais réciter la prière du Chéma. Je lui glisse un livre de Psaumes sous l’oreiller. Et je lui conseille de passer en revue tous ses tontons et ses tatas, ses cousins et ses cousines. Il finit par s’abandonner au sommeil.

Au moment où je sors de sa chambre à pas de loups, c’est au tour de son petit frère de se réveiller en sueur et en sursaut. Il a vu en cauchemar ce que son frère a redouté éveillé. Et tout en séchant ses larmes et les miennes, mes pensées vont vers les mères de Sdérot, d’Ashdod, d’Ashkélon et de Tel Aviv qui ne doivent même plus compter le nombre de fois où l’alarme a retenti.

Et puis on a fini par sombrer dans le sommeil tous les deux. Alors je n’ai pas eu le temps de consulter les nouvelles.

Pas eu le temps d’apprendre qu’à l’heure où les missiles meurtriers du Hamas s’abattaient sur Israël, des slogans non moins meurtriers pleuvaient dans le rues de Paris, place de la Bastille, scandés par des milliers de manifestants pro-palestiniens : « Mort aux Juifs », « Israël assassin ! », « On va vous cramer... »

Pas eu le temps de regarder les photos terrifiantes de cette foule assoiffée de sang qui encercle la synagogue de la Roquette, lance des projectiles en direction des forces de l’ordre, et blesse 5 fidèles juifs, dont un grièvement.

Pas eu le temps d’apprendre que plus de 400 fidèles réunis pour une prière en faveur de la paix en Israël sont restés bloqués dans la synagogue, en attente de la sécurisation du quartier par les forces de police.

Je me suis endormie sans rien savoir de tout cela.

Ce que je sais en revanche, c'est que si j’avais appris ces scènes de terreur au pays des droits de l’homme et, ironie du sort, à la veille du 14 juillet, je doute que j’aurais trouvé le sommeil.

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