Spiritualité

La Capitale, Chap. 14 : Dans la Cour du roi

30/06/2014 | par Millie Salomon

C’est Ève et Aurore qui découvrent la Capitale. Chacune, avec sa sensibilité et sa vision propre, a droit à un spectacle à couper le souffle. Le temps d’une visite et la vie ne sera plus jamais la même…

Résumé des épisodes précédents :

C’est Ève et Aurore qui découvrent la Capitale. Chacune, avec sa sensibilité et sa vision propre, a droit à un spectacle à couper le souffle. Le temps d’une visite et la vie ne sera plus jamais la même…

Ève et Aurore descendirent de la voiture sous un léger crachin. Point de grand portail mais des portes automatiques en verre.

Elles prirent place dans la file d’attente sous l’auvent translucide et observèrent les lieux, enthousiastes et impatientes.

Derrière les deux portes sécurisées, elles pouvaient apercevoir un sas dans lequel passaient les visiteurs. Cette opération durait quelques minutes. Ce fut bientôt leur tour. L’intérieur était sobre et moderne. La pièce était un vestiaire automatisé dans lequel les visiteurs déposaient leurs manteaux, leurs sacs et recevaient un ticket. Leurs effets étaient directement acheminés dans les différents hôtels de la Capitale. Les visiteurs déposaient également leurs téléphones cellulaires et leurs ordinateurs portables. Ève fut étonnée par cette dernière disposition et par la manière naturelle avec laquelle la foule acceptait ces conditions sans protester. Elle fit de même et garda simplement son petit sac à dos, s’étant engagée à rentrer avant la nuit pour raccompagner Aurore. Elle aida celle-ci à retirer son duffle-coat, et l’enregistra en même temps que son propre caban. Puis elle introduisit les deux petites pyramides bleues dans le guichet automatique. Les portes du sas s’ouvrirent.

Les prairies émeraude se mêlaient aux rivières ondoyantes.

Un vent doux ébouriffa leurs cheveux. Le parc qui s’étendait à perte de vue était pratiquement vide. Du promontoire sur lequel elles se trouvaient, elles embrassaient l’horizon. Des jacarandas, des lauriers roses, des Paulownia, des peupliers blancs, des amandiers fleuris peuplaient les terres verdoyantes, les ponctuant de touches impressionnistes. Le spectacle était à couper le souffle.

Ève et Aurore avancèrent vers les jardins à l’anglaise en contre bas. Les prairies émeraude se mêlaient aux rivières ondoyantes. Les étendues d’eau où flottaient des nénuphars sauvages étaient bordées de clématites qui grimpaient sur les ponts de pierre. Là, l’écume des rosiers blancs l’emportait sur les vagues de myosotis et l’on distinguait des lys mêlés aux géraniums. À travers les rochers se glissaient des chemins tortueux qui donnaient sur des bosquets clairsemés.

Grandiose, la composition relevait du miracle. Les deux amies, sans bruit, marchaient d’un pas serein, détendues et comme enchantées. Elles n’avaient pas besoin de parler et Aurore pointait parfois du doigt les tableaux les plus saisissants : les parterres de pensées d’où s’envolaient des papillons badins, les massifs d’hortensias entrecoupés de haies en arcade cachant l’entrée d’une grotte, les plates-bandes garnies de lilas violacés contrastant avec les arbres rares aux ramures royales.

La majesté du lieu élevait tout visiteur au plus haut rang de noblesse. Comme deux grandes demoiselles aux visages altiers, Ève et Aurore s’avançaient à pas feutrés comme volant au-dessus des chemins.

Un chacal s’approchait d’elles.

Elles firent une halte et remarquèrent des arbres fruitiers aux propriétés magiques qui étanchèrent leur soif et leur faim. Toutes deux, sans se consulter, partageaient l’impression d’avoir pénétré dans la Cour d’un roi.

    – Ne trouves-tu pas que le temps a changé ? demanda Aurore, rompant le silence qui s’était instauré depuis plus de deux heures.
    – On dirait un printemps éternel, répondit Ève, qui jouissait autant de la douceur du climat que du calme des vergers.
    – Faudra-t-il rentrer ce soir ? interrogea Aurore qui semblait lire dans les pensées de son aînée.
    – Ne t’en fais pas, le temps a parfois d’autres mesures, répondit-elle, surprise elle-même par son assurance pleine de confiance.

C’est alors qu’Aurore poussa un grand cri. Un animal sauvage, peut-être un chacal, s’approchait d’elles, tous crocs dehors. Ève, par pure intuition, sentit qu’il n’y avait pas de danger et se rapprocha d'Aurore pour la prendre dans ses bras. La bête ne semblait pas agressive et les dépassa sans leur prêter attention. Les deux visiteuses se regardèrent, médusées.

J’aurai des millions de choses à raconter à papa et maman, pensa Aurore.

Et alors qu’elles se levaient pour poursuivre leur route, c’est Ève qui laissa échapper un soupir d’étonnement. Son odorat, soudainement libéré, lui révélait des senteurs inédites et des parfums célestes.

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