La règle des 24 heures
Ou comment temporiser nos réactions pour préserver nos relations...
Nous en avons tous reçu une fois ou l’autre...
Je parle de ces emails antipathiques ou carrément méchants venant d’amis ou de collègues qui veulent à tout prix nous faire sortir de nos gonds.
Pour sa part, mon mari se plie à une règle de fer ; il attend 24 heures avant de cliquer sur le bouton « Répondre ».
Cela lui donne le temps de se calmer, de relire l’email à froid, le temps de s’apercevoir qu’il l’a peut-être mal compris, qu’il n’a pas remarqué les émoticônes ou le fameux LOL en fin de message 😉 Bref, cela lui permet d’éviter une réaction démesurée qui ne fera qu’empirer la situation et causer davantage de tort.
Car passé ce délai, on s’aperçoit parfois que l’email en question n’est pas aussi hargneux qu’il n’y paraissait lorsque nos yeux encore bouffis par le sommeil l’avaient découvert la veille. Ou est-ce peut-être le recul qui en diminue l’impact négatif.
Récemment, je me suis dit que cette règle pouvait être élargie à de nombreuses autres situations et relations et ce, quelque soit le mode de communication : en personne, par téléphone, Skype, mail ou SMS.
Imaginez que votre cher patron vous envoie un mémo désagréable. Instinctivement, vous voudriez lui passer un savon : « J’ai sacrifié les plus belles années de ma vie pour cette boîte ! N’a-t-il pas la moindre reconnaissance pour tous les efforts que je fournis ? » « Ma parole, mais pour qui se prend-t-il ? »
Sauf que dans ce cas précis, ce n’est pas seulement votre relation qui est en jeu, mais l’avenir financier de votre famille. Le prix d’une éruption de colère est trop élevé. Oui, vous êtes frustré. Et vous avez sans doute raison. Mais attendez donc 24 heures avant de répondre. Gardez les enjeux en tête. Et efforcez-vous de ne pas remuer le couteau dans la plaie pendant ce temps d’attente.
Autre scénario : votre chérubin rentre de l’école avec un bulletin scolaire apocalyptique. La moutarde vous monte au nez ; contre votre enfant et surtout contre son institutrice. « Pourquoi ne m’en a-t-elle pas prévenu plus tôt afin que je puisse en discuter avec mon fils ? » « Elle n’a aucune considération pour tous les efforts et les qualités de ma fille ! » Vous n’avez plus qu’une envie : appeler la prof et lui montrer de quel bois vous vous chauffez. Cette fois encore, il faut s’efforcer de garder la tête froide. Rappelez-vous que votre objectif est le bien-être de votre enfant. S’emporter contre son institutrice ne fera pas d’elle une alliée pour la réussite de votre enfant.
De même, déchaîner votre colère contre votre enfant ne fera pas grand-chose pour l’aider à améliorer ses résultats scolaires. Attendez 24 heures, puis ayez une discussion calme et patiente, laquelle reflètera votre respect pour le professeur et votre amour et sollicitude pour votre enfant.
Appliquée aux couples, cette règle peut faire des miracles. Certes, nos conjoints se montrent parfois un tantinet agaçants (à en croire certaines…) Ils font parfois des choses qui nous sortent de nos gonds (à en croire certaines…) Nous devons résister à la tentation de réagir à chaud. Nous devons canaliser nos énergies et faire preuve de contrôle de soi. Attendez donc 24 heures. Au diable ce conseil de grand-mère qui vous conjure de ne jamais vous coucher fâchés !
Donnez-vous le temps de prendre du recul. L’incident n’était peut-être pas aussi dramatique que vous ne l’aviez cru. D’ici demain – après une bonne nuit de sommeil, vous verrez peut-être les choses sous un autre angle. À tout le moins, vous serez plus calme et plus rationnel en abordant le contentieux.
La règle des 24 heures – une idée simple, concise, mais qui a le pouvoir de sauvegarder toutes nos relations. Certes, elle n’est pas facile à mettre en œuvre, mais le jeu en vaut assurément la chandelle !