Société

Méditations spirituelles sur la vente de WhatsApp...

23/02/2014 | par Sara Debbie Gutfreund

L’ascension fulgurante du co-fondateur de WhatsApp, enfant juif sans le sou devenu multimilliardaire, est un clin d’œil au mois d’Adar où tous les revirements sont possibles.

C’est la vente qui a occupé les gros titres de l’actualité financière la semaine dernière. Jan Koum, un juif ukrainien a vendu WhatsApp à Facebook pour la bagatelle de 19 milliards de dollars. Ce qui est moins connu c’est que dans son enfance, Koum fréquentait un établissement scolaire de Kiev si pauvre qu’il ne possédait même pas ses propres sanitaires. Les pauvres écoliers devaient donc sortir de l’école et traverser le parking attenant dans le froid glacial pour utiliser les toilettes.

En 1992, Jan immigra aux Etats-Unis avec sa mère et sa grand-mère pour échapper au redoutable environnement antisémite qui régnait à Kiev. Durant les années qui suivirent la famille démunie subsista à l’aide des aides sociales et autres colis de nourriture offerts par des associations caritatives. On comprend donc qu’avant ses 19 ans, Jan ne pouvait même pas rêver de posséder son propre ordinateur. C’était un étudiant pauvre qui réussit tout juste à obtenir son bac dans un collège de Mountain View et ne fit pas long feu sur les bacs de l’Université San Jose. Son parcours n’était donc jusque là pas très brillant et pourtant, ironiquement, ce sont certains éléments de son histoire personnelle qui l’inspireront pour mettre au point WhatsApp.

Par exemple, l’absence de publicité ciblée sur WhatsApp est directement liée au fait que son créateur est issu d’un pays où ce genre de techniques commerciales n’existe tout bonnement pas. De même, les années noires passées dans une dictature qui contrôle toutes les conversations de ses citoyens expliquent le refus catégorique de Koum d’empiéter sur la vie privée des ses utilisateurs, notamment le fait que la connexion à WhatsApp ne requiert aucune identification personnelle préalable. Quant aux difficultés de communication avec sa famille durant son enfance en Russie, ce sont elles qui le poussèrent à forger ce remarquable outil de connectivité.

Aujourd’hui, la compagnie compte quelques 50 employés, et rares sont les visiteurs qui ont franchi les portes des bureaux discrets de WhatsApp à Mountain View.

Cette joie, c’est celle de l’espoir, celle des opportunités, celle née de la conviction que l’improbable peut se transformer en réalité, celle d’une nation opprimée élevée au rang de la royauté

Digne d’un conte de fées, l’incroyable ascension de Koum, enfant démuni de l’ex-république soviétique devenu multimilliardaire, s’inscrit à la perfection dans le contexte du mois juif d’Adar dans lequel nous nous trouvons actuellement. À l’approche de Pourim, la joie du peuple juif va en crescendo. Cette joie, c’est celle de l’espoir, celle des opportunités, celle née de la conviction que l’improbable peut se transformer en réalité, celle d’une nation opprimée élevée au rang de la royauté. Dans la Méguila, Esther est une femme discrète et sans apprêt qui n’avait pas le moindre désir d’accéder à la royauté. C’est pourtant elle qui trouve grâce aux yeux du souverain. Morde’haï était un érudit vertueux bien peu concerné par l’attrait du pouvoir. C’est pourtant lui que le roi choisit comme son vice-roi. Haman, personnage doté de tous les pouvoirs, est forcé de descendre de son piédestal, dégradé et avili au plus bas point. La nation sur laquelle tous s’acharnent remporte le combat. C’est la fête de tous les renversements, des revirements les plus fous…

Et c’est précisément la raison pour laquelle le mois d’Adar est celui de la joie ; le bonheur né de la conviction que tout est possible, que Dieu peut renverser n’importe quelle situation à n’importe quel moment de la journée. Dans les coulisses, Dieu tire les ficelles, orchestrant les évènements avec des résultats surprenants que nul n’aurait jamais pu prévoir.

L’autre jour, j’ai emmené mes enfants au planétarium. Assis sous ce dôme orné de milliards d’étoiles filantes, nous avons observé avec émerveillement le spectacle de ces galaxies qui entraient en collision.

« Je ne savais pas qu’il y avait autant d’étoiles ! » s’est exclamé mon fils, stupéfait.

Moi aussi, je n’avais jamais imaginé à quel point le ciel était peuplé d’étoiles. D’étoiles, de galaxies et de dimensions de réalité. Un peu comme dans nos propres vies, théâtres de tant de possibilités qui voient le jour, et font irruption dans nos vies.

La vie est pleine de surprises, mais nous n’en sommes pas toujours conscients. Un immigrant sans le sou entre dans la légende de la Silicon Valley en vendant sa société pour une somme astronomique. À l’image de la Méguila, le parchemin de nos vies nous réserve parfois de nouveaux scénarios, des opportunités que nous n’aurions jamais imaginées, des revirements dont nous ne soupçonnions même pas l’existence.

Telle est la joie caractéristique du mois d’Adar. Le bonheur grisant né de l’opportunité qui infuse chaque jour de notre vie avec un espoir renouvelé. Le rire né d’une rencontre inespérée, d’une affaire improbable, d’une victoire impossible, d’un salut inimaginable. La joie de ces millions d’étoiles qui brillent au-dessus de nous, et en chacun de nous, attendant le moment opportun pour illuminer nos existences.

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