Kabbale

La Kabbala 20 - La fin justifie les moyens

14/02/2012 | par Aish.fr

De même qu’un père ou une mère qui aime son enfant semblera cruel en le punissant sévèrement afin de lui inculquer de bonnes valeurs, de même les sefirot “tactiques” que sont netsa’h et hod sont souvent autre chose que ce qu’elles ont l’air d’être.

 

De même qu’un père ou une mère qui aime son enfant semblera cruel en le punissant sévèrement afin de lui inculquer de bonnes valeurs, de même les sefirot “tactiques” que sont netsa’h et hod sont souvent autre chose que ce qu’elles ont l’air d’être.

Nous avons vu jusqu’à présent les deux premiers groupes de séfirot:

1. Les séfirot conceptuelles ou “rationnelles” composées de ‘ho’hma - sagesse, de bina - compréhension et de daat - connaissance.

2. Les séfirot actives constituées de ‘hessed - bienveillance, de guévoura - force et de tiféret - beauté.

Nous allons maintenant décrire le troisième groupe de séfirot que l’on peut qualifier de “tactiques”; il s’agit de netsa’h - victoire, et de hod - crainte révérentielle.

Le fait de les définir comme des séfirot “tactiques”, veut dire que leur objectif n’est pas inhérent à elles-mêmes mais qu’elles sont un moyen pour parvenir à quelque chose d’autre.

Par exemple, si l’on souhaite que son enfant que l’on aime de tout son cœur, fasse quelque chose par lui-même, on peut être forcé de se montrer strict et sévère à son égard afin de lui enseigner la discipline ou s’assurer qu’il s’implique personnellement dans ses études. Cette attitude est tactique, c’est-à-dire que c’est le moyen pour doter son enfant des avantages que l’on veut qu’il acquière. Mais l’intention intrinsèque qui nous fait agir est la bienveillance, celle de lui donner une éducation et de lui transmettre des valeurs.

L’exemple contraire serait le suivant. On peut utiliser la tactique de la bonté bien qu’on ait des intentions antagonistes. Ainsi, afin d’attirer un ennemi dans un piège, on pourra lui faire un beau sourire et se comporter aimablement. A l’extérieur de la façade, tout paraît plaisant mais par derrière, il s’agit de punir.

Une nouvelle perspective

Comprendre en quoi consistent les attributs de netsa’h et de hod, nous fournit une nouvelle optique permettant d’appréhender ce qui se passe dans le monde. Il n’est plus question de juger exclusivement un acte sur son apparence et essayer de le comprendre en tant que tel mais il faut le regarder également comme un moyen de “parvenir à une fin”.

La Kabbale nous enseigne que la question de Job (“Pourquoi le juste souffre-t-il?”) et celle du Roi David (“Pourquoi les méchants prospèrent-ils) trouvent une réponse dans les attributs de netsa’h et de hod.

Par exemple, la souffrance des justes peut être un test afin d’augmenter leur récompense ou bien un moyen de les nettoyer des quelques péchés qu’ils ont commis de telle sorte qu’ils soient purifiés et parfaits dans le monde futur. Quant aux méchants, leur réussite leur donnera un sentiment de suffisance qui les empêchera ainsi de se repentir ou bien ils seront pleinement récompensés sur terre afin que leur destruction ultérieure soit complète.

D’autres cas sont également possibles; le fait essentiel est que les actions divines vont bien au-delà de ce qu’il apparaît superficiellement.

Netsa’h correspond aux actes divins qui sont par essence du ‘hessed, de la “bienveillance”, mais dont les préliminaires se présentent sous forme de la rigueur. Les cas où “les méchants prospèrent” font partie expressément du domaine de hod. Il s’agit d’un châtiment - relevant donc fondamentalement de l’attribut de guévoura, force/retenue - mais introduit de façon plaisante.

Ces séfirot marquent un tournant essentiel dans le processus en question. Alors que les deux premiers groupes de séfirot ont trait à la volonté intrinsèque de D.ieu et à ce qu’Il désire accorder à l’homme, ces séfirot se concentrent sur l’homme lui-même. Quelle est la manière la plus appropriée pour celui-ci de recevoir le message divin? Comment exécuter Sa volonté le plus efficacement possible?

Pied droit, pied gauche

Toutes les séfirot sont comparées à différentes parties du corps humain. Netsa’h et hod le sont au pied droit et au pied gauche.

Pourquoi justement les pieds?

En général, ils ne sont qu’un moyen pour vaquer à ses occupations. Le mains sont les principaux instruments de l’action et les pieds sont simplement le véhicule permettant aux personnes d’arriver à l’endroit où elles souhaitent accomplir leurs tâches.

D’autre part, la distinction entre le pied droit et le pied gauche n’est pas du tout aussi prononcée qu’elle ne l’est pour les mains. De manière similaire, alors que la différenciation entre ‘hessed et guévoura est bien marquée, celle entre netsa’h et hod est beaucoup moins accusée. L’un comme l’autre sont un mélange de ‘hessed et guévoura et par conséquent il n’est pas commode de les discriminer.

C’est la raison pour laquelle c’est une rude tâche que de comprendre le motif des actions divines. Par exemple, D.ieu a envoyé une moisson abondante. Si on ne regarde les choses que sous l’angle de ‘hessed-guévoura, on peut dire que c’est une récompense pour de bonnes actions. Mais si on prend en compte l’attribut de hod, on peut alors se poser la question: Est-ce réellement une récompense? Ou plutôt un remboursement pour quelque chose de bien alors que la punition finale est en suspens?

Un but plus profond

L’objectif plus profond sous-tendu par ces deux séfirot est d’amplifier la vérité divine. Quand on comprend ce que sont les attributs de netsa’h et qu’ensuite on voit des justes jouir du bien, on réalise combien celui-ci est mérité.

Les êtres humains ont tendance à faire preuve de sensiblerie. On pardonne les petites erreurs commises par une personne qui est généralement bonne. Ce qui signifie qu’elle recevra des avantages qu’elle n’a pas complètement mérités. Mais en raison du netsa’h divin - c’est-à-dire en sanctionnant de manière absolue les fautes commises par les justes - le fait de mériter chaque parcelle du bien qu’on obtient prend un sens incroyablement plus vif.

De même en ce qui concerne le hod. Le châtiment infligé aux méchants, placé dans la perspective du bien qui leur est octroyé, peut être perçu non pas pas comme un acte mesquin de vengeance mais plutôt comme une punition justement méritée.

Aussi, grâce à cette explication, pouvons-nous comprendre le sens littéral de netsa’h et hod.

L’acte de netsa’h, accompli par D.ieu, semble consister à vaincre. C’est un acte déclaré de conquête. Il semble être le produit final de guévoura, la force, c’est-à-dire le potentiel de gagner alors que netsa’h est la victoire réelle, obtenue au moyen de la force.

Mais hod est beaucoup plus profond. La peur est un sentiment éprouvé face à une menace évidente, telle qu’un homme pointant un pistolet sur notre tête. Mais la crainte révérentielle, quant à elle, est ressentie envers une personne ou un objet qui semble avoir une force ou une puissance cachées. On est frappé de terreur quand on se trouve en présence d’un puissant dirigeant. Non pas en raison de sa force physique ou parce qu’il brandit un revolver mais à cause de la puissance qui se dégage de sa personne. On est saisi de respect mêlé d’effroi devant un grand homme en raison de la puissance spirituelle immense inhérente à l’humilité et à la modestie que l’on distingue en lui.

De même en ce qui concerne D.ieu, quand, rétrospectivement, on voit que, dans la liberté  d’action accordée aux impies, se camoufle l’ouragan qui va se déchaîner contre eux.

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