Guide de la fête

Le message subtil de Tachlikh

20/08/2013 | par David Frankel

À Roch Hachana, la coutume est de se rendre près d’un point d’eau pour y jeter symboliquement nos péchés. Loin du simple folklore, ce rituel renferme un profond message de foi en l’homme.

Le premier jour de Roch Hachana, après la prière de Min’ha, la coutume est de se rendre au bord d’une rivière, un ruisseau, un lac ou tout autre cours d’eau.  

Après avoir récité une courte prière, nous secouons symboliquement nos poches et faisons mine de lancer à l’eau les fautes accumulées durant l’année passée. Les enfants ont même pris l'habitude de récolter des morceaux de pain rassis afin de pouvoir jeter de nombreux « péchés » à l'eau.

Cette cérémonie porte le nom de Tachlikh, (littéralement « tu jetteras »), en référence au verset biblique qui y fait allusion : « Et tu jetteras tous tes péchés dans les profondeurs de la mer. » (Michée 7:19)

Chacun le sait, le judaïsme ne se réduit guère à une série de symboles et de folklores accomplis les yeux fermés ; son essence est bien plus profonde que cela. Alors à quoi rime ce rituel ? Le simple fait de secouer nos poches suffit-il pour purifier notre être des fautes que nous avons accomplies ?

La réponse est simple mais elle renferme un puissant message de foi en l’homme : dans son essence, l'être humain est bon. Il est pur et sacré. Il est extraordinaire. Crée à l'image de Dieu, c'est à dire avec la capacité d'élever la parcelle de divinité qui est en lui, l'être humain n'est pas un pécheur invétéré mais plutôt un être enclin à faire des péchés.

Au travers des épreuves et tentations de la vie, l'être humain emmagasine malheureusement de multiples fautes et transgressions. Elles s'ajoutent sur son ardoise lorsqu'il cède au désespoir ou agit avec orgueil envers autrui. Il les achète également avec ses accès de colère ou bien il les digère dans ses moments de faiblesse. Ces fautes lui appartiennent. Elles sont un poids à porter. Il y en a peut-être même certaines auxquelles il prend plaisir. Pourtant, elles ne le définissent jamais en tant que personne. Elles ne sont jamais ce qu'il est réellement. Et certainement pas ce qu'il souhaite devenir.

Il existe une partie de notre être dont nous pouvons nous séparer et nous débarrasser à tout moment parce qu’elle est extérieure à nous. Et c’est à travers le geste symbolique de jeter nos péchés à l'eau que nous véhiculons ce concept.

La cérémonie de Tachlikh constitue donc l'antidote par excellence pour avancer dans la vie et ne pas nous apitoyer sur notre sort. Souvent, lorsque nous jetons un coup d'œil sur nos habitudes, nous haussons les épaules en nous exclamant : "Ça fait des années que je suis comme ça ! Je ne vais pas changer maintenant" ou bien "Je suis trop vieux/vieille pour changer".

Mais Tachlikh nous enseigne le contraire. Oui, nous avons la capacité de changer. Oui, nous pouvons être quelqu'un de meilleur parce que l'essence de notre être est pure et sacrée -- c'est une étincelle divine.

La véritable bataille que nous devons mener consiste à frotter à la surface de notre être pour éliminer cette couche de péchés superflue qui le recouvre.

C'est bannir le cynisme, se débarrasser de la négativité et laisser au vestiaire toute forme de morosité.

Si nous saisissons que la grandeur et le potentiel de notre âme sont illimités, alors rien ne pourra nous arrêter. Et si nous prenons conscience que Dieu porte à chacun d'entre nous un amour infini, alors nous avons la capacité d’entamer un réel processus de Téchouva, c'est à dire un repentir sincère et total.

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