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L’Iran joue la montre

24/06/2012 | par Aish.fr

La République Islamique prévoit de continuer les pourparlers, ce qui lui laisse ainsi le temps de devenir le cauchemar nucléaire du monde.

La semaine dernière, tandis que le P5 +1 (les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité - Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie, plus l'Allemagne) émettaient des propositions pour des pourparlers avec l'Iran sur la limitation de son programme nucléaire, le Chef Suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei s’adressait aux cadets de la Garde d’Elite de la Révolution Islamique à Téhéran. Selon l'Agence Fars News Agency, voici ce qu’il leur dit, en parlant des pays occidentaux «Les fronts de l'oppression, de l'arrogance et de l'intimidation s’affaiblissent et sont sur le point de disparaitre, en dépit de leurs protestations et du tollé général." Le Chef Suprême a lancé un appel aux élites iraniennes et aux jeunes pour «avoir confiance en leurs talents et redoubler d'efforts pour accélérer les progrès scientifiques du pays."

Ces mots résonnent encore alors que se termine à peine la seconde série de pourparlers à Bagdad en fin de semaine dernière avec apparemment pour seul résultat, un accord pour se rencontrer de nouveau à Moscou à la mi-juin. Et ceci, après plusieurs entretiens un mois plus tôt, qui n’aboutirent qu’à ces réunions de la semaine dernière. (On commence à prendre un peu mieux conscience du problème )

Dimanche 27 Mai, le responsable nucléaire iranien, Fereydoon Abbasi déclara à la télévision d'État iranienne que l'Iran n'arrêtera pas sa production d'uranium enrichi à 20%.

La duplicité de l'Iran continue. Les pourparlers se succèdent, menant à de nouveaux pourparlers, et l'Iran ne montre toujours aucun signe de refreiner ses ambitions nucléaires. L'Iran veut voir mises de coté les sanctions existantes ou potentielles, se voir reconnaitre pleinement ses droits nucléaires, mais sans rien proposer en retour. Et comme un officiel américain l’aurait déclaré, "Chaque jour qui passe sans que nous ne sachions quoi faire est un jour de plus qu’ils utilisent pour avancer dans leur programme nucléaire."

Ce qui est clair, c'est que si nous ne parvenons pas rapidement à un accord, l'Iran continuera de poursuivre le but qu’elle s’est fixée, et devenir une puissance nucléaire, menaçant la sécurité non seulement de la région mais aussi celle du monde entier.

De simples faits

(1) Eviter et détourner les restrictions imposées sur son programme nucléaire a été une stratégie de l'Iran depuis de nombreuses années. Selon un article du 14 Mai dans le New York Times, Hamidreza Taraghi, analyste politique, porte-parole du Parti de la Coalition Islamique et conseiller du Chef Suprême iranien l'Ayatollah Khamenei a déclaré: "Sans violer aucune des lois internationales ou le traité de non-prolifération, nous avons réussi à contourner les lignes rouges que l’Ouest voulait nous voir respecter... Et maintenant nous sommes là, avec tout l’uranium enrichi dont nous avons besoin pour notre programme d'énergie nucléaire. "

En parlant de l’usine iranienne de traitement d’uranium de Fordow, un autre responsable iranien qui demanda à conserver son anonymat, confia au New York Times, "Attendez un peu que nos dirigeants annoncent, par exemple, un nouveau bunker dans la montagne et on ne parlera plus de Fordow."

(2) Cette tactique n'est pas nouvelle. En 2003 et 2004, les pays de l'UE-3 (France, Allemagne, et Royaume-Uni) tentèrent de traiter le problème de l'ambition nucléaire de l'Iran par le biais d’efforts diplomatiques laborieux. À la suite des entretiens d'Octobre 2003, l'Iran "accepta officiellement de suspendre sa production d’uranium enrichi et toutes ses activités de retraitement." En Novembre 2004, l'Iran accepta de suspendre temporairement son programme d'enrichissement, obtenant en échange que l'AIEA (Agence Internationale d’Energie Atomique) ne mentionne pas l'Iran au Conseil de Sécurité de l'ONU.

Les négociations de l'Iran avec l'Occident sont destinées à gagner du temps pour leur permettre de développer leur technologie nucléaire.

L'ancien responsable des négociations iranien, Hassan Rowhani a reconnu que l'Iran n’avait entamé des discussions avec l'Occident de 2003 à 2005 que pour gagner du temps pour développer sa technologie nucléaire. En 2006, Rowhani a déclaré au The Telegraph, "Le monde ne voulait pas que le Pakistan ait la bombe atomique ou que le Brésil ait une chaine nucléaire de combustible, mais le Pakistan construisit sa bombe et le Brésil eut sa chaine de combustible."

(3) L’appel incessant de l'Iran pour la destruction de l'Etat d'Israël prit une nouvelle tournure et s’intensifia au moment précis où se déroulaient les pourparlers des P5 +1 la semaine dernière. Le Chef d'état-major des Forces Armées iraniennes, le Major Général Hassan Firouzabadi, déclara lors d’un rassemblement des forces de défense, "La nation iranienne est forte et poursuit sa cause qui est l'anéantissement total d'Israël." Selon Itay Baron, directeur des renseignements militaires des Forces de Défense d’Israël, l'Iran possède 450 missiles capables d’atteindre Israël.

(4) Un nouveau rapport de l'Agence Internationale d'Energie Atomique (AIEA) indique que l'Iran poursuit ses travaux d'enrichissement d'uranium, au mépris des résolutions de l'ONU. Selon l'Institut pour la Science et la Sécurité Internationale (ISSI), la production mensuelle de l'Iran a augmenté d'environ un tiers et une partie de cet uranium est transformée en matériau de qualité supérieure. Les analyses de l’ISSI affirment: «Si ce montant total de 3,5% à faible hexafluorure d'uranium enrichi, est enrichi encore davantage à des fins militaires, il sera suffisant pour fabriquer plus de cinq frappes nucléaires." L'AIEA a relevé des traces d'uranium enrichi à 27% dans l'usine d’enrichissement iranienne de Fordow.

Il n’a pas été déterminé s’il s'agissait d’une action délibérée ou non, mais quoi qu’il en soit, cela prouve que l'Iran a la capacité de procéder à de l'enrichissement supérieur. Des études montrent que quelques mois seulement sont nécessaires pour enrichir l'uranium dans le but d’une utilisation militaire, une fois qu’un taux de 20% d’enrichissement est atteint. Le rapport mentionne que l'Iran a installé des centrifugeuses d'enrichissement d'uranium supplémentaires à Fordow. Des images satellites incluses dans le rapport montrent des «activités importantes» dans le complexe militaire de Parchin. On soupçonne que des recherches nucléaires militaires sont effectuées dans ce complexe, dont l'Iran a par ailleurs refusé l’accès aux inspecteurs de l'AIEA.

(5) Deux nouvelles séries de sanctions contre l'Iran sont prévues et devraient rentrer en vigueur dans les prochaines semaines. Le 28 Juin, les Etats-Unis commenceront à sanctionner les entreprises étrangères concluant des marchés pétroliers avec la Banque Centrale de l'Iran. Le 1er Juillet, les 27 pays membres de l'Union Européenne imposeront une interdiction sur les importations de pétrole iranien.

Amérique du Sud et au-delà

La capacité de l'Iran à produire des armes nucléaires a de sérieuses répercussions bien au-delà d'Israël et du Moyen-Orient. Les ramifications bien établies et sans cesse plus importantes de l'Iran à travers le monde, que ce soit directement ou par l'intermédiaire de son homme de main, le Hezbollah, signifient que cette technologie nucléaire et ces armes pourraient se trouver partout sur la surface du globe. Selon un rapport de Mars 2012 effectué par le Comité Américain de Sécurité Nationale (U.S. House Committee on Homeland Security), "Il existe un consensus général parmi des dizaines d'experts ainsi que parmi d’anciens et actuels membres officiels de forces de polices et de services d’intelligences. Interrogés par le Majority Investigative Staff, ils affirment tous que le Hezbollah - plus que tout autre groupe terroriste - est tout à fait capable de transformer une cellule en charge de collecter des fonds aux États-Unis en une force létale de terreur, si l'Iran décidait que cela servait ses intérêts ». Le rapport ajoute notamment que ce type de cellules mises en place pour collecter des fonds par le Hezbollah sont "répandues" à travers les États-Unis.

En Amérique du Sud, le Président vénézuélien, allié de l’Iran, Hugo Chavez a exprimé son intérêt dans le développement de son propre programme nucléaire avec l'aide de l'Iran. En 2009, le New York Times a rapporté que Chavez cherche à "créer un« village nucléaire »au Venezuela avec l'aide technologique de l'Iran."

Il est bien connu que l'Iran procède activement à des exploitations minières d’uranium dans le Bassin de Roraima au Venezuela. Le témoignage devant le Comité Sénatorial des Relations Etrangères d’Ilan Berman en Février 2012 corrobore les rapports sur l'exploitation minière par l’Iran du Bassin. Selon le Wall Street Journal, la base de cette exploitation minière commune entre l'Iran et le Venezuela repose sur un accord de 2008 signé entre les deux pays dans lequel ils « acceptent de coopérer dans les domaines de technologie nucléaire. »

L'Iran poursuit activement la recherche d’uranium en Amérique latine.

L'Iran poursuit également activement la recherche d'uranium dans d'autres régions d’Amérique latine. Selon le témoignage d’Ilan Berman devant le Sénat, "un contrat de collaboration d’exploitation minière de 30 millions de dollars, conclu entre Téhéran et Quito (Equateur) qui remonte à 2009, a positionné l’Equateur comme potentiel fournisseur de la République Islamique." Berman ajoute également «qu’il est possible d’affirmer que l'Iran extrait de l’uranium dans au moins 11 endroits différents dans l'Est de la Bolivie, à proximité de Santa Cruz, la capitale industrielle du pays. "

On soupçonne l'Iran d’œuvrer pour établir des opérations militaires en Amérique Latine. Un rapport du 20 Mai indique que des centaines de Gardiens de la Révolution Iranienne entrainent des forces armées sud-américaines. Et, selon un rapport de l’AEI datant de 2011, des réseaux coordonnés par le Hezbollah et les Gardiens de la Révolution Iranienne fonctionnent dans au moins 12 pays en Amérique Latine.

Selon le témoignage donné devant le Comité de Sécurité Nationale (House Committee on Homeland Security) en Juillet 2011 par Douglas Farah, expert en sécurité sur l’Amérique Latine «Il est de plus en plus à craindre que le Hezbollah fournisse la technologie pour la construction des tunnels utilisés pour la drogue. Ceux-ci se révèlent de plus en plus sophistiqués et se déploient à présent le long de la frontière américano-mexicaine." Farah souligne que les fonctionnaires de la DEA soupçonnent le Hezbollah d’utiliser le trafic de drogue comme source de revenus pour financer des attaques terroristes.

Exprimez votre opposition

Un sondage réalisé le 18 Mai par le Pew Research Center montre que 21 pays, dont le Liban, l'Egypte et la Turquie, sont fortement opposés à voir l'Iran acquérir des armes nucléaires:

Ecrivez au Président, Sénateurs et Membres du Congrès pour dire que les sanctions doivent être immédiatement et pleinement appliquées du fait que l'Iran continue d’ignorer, avec un total mépris , les résolutions de l'ONU prises pour mettre fin à ses plans d'enrichissement. Il est clair que l'Iran n'est ni prête ni soucieuse de prendre les mesures nécessaires pour se conformer aux résolutions du Conseil de Sécurité. Rappelez-leur que l'Iran ne se contente pas de menacer Israël, ou même le Moyen-Orient, mais le monde entier, et qu’il est impératif de convaincre l'Iran que toutes les options sont possibles. Remerciez vos représentants d’avoir fait passer la loi 2012 sur les sanctions et la responsabilité de l’Iran et le respect des droits humains. (Iran Sanctions Accountability and Human Rights) ainsi que le Président des Etats-Unis pour la mise en application de sanctions sévères.

Les Etats-Unis et d'autres pays ont reconnu les préoccupations légitimes d'Israël et son droit, et même son devoir, de protéger ses citoyens contre une menace existentielle.

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