Mon cousin à Gaza
Marié il y a tout juste un mois, mon cousin de 20 ans risque sa vie pour Israël et le peuple juif.
Ben n’a que vingt ans, mais c’est mon héros.
Ironie du sort, quand nous étions jeunes, c’est moi que Ben tenait en modèle. Ben est mon cousin. Il est né lorsque j’étais ado et je l’ai vu grandir. Parfois, je passais Pessah avec sa famille et je m’amusais avec lui et ses frères. Ils me trouvaient sympas parce que j’étais leur « grand cousin ».
Alors que Ben terminait le lycée aux États-Unis, ses copains choisissaient la fac où ils suivraient leurs études supérieures. Mais Ben n’a pas opté pour une université américaine prestigieuse. Il a choisi à la place de passer un an en Israël à l’université de Bar-Ilan. Au cours de ses études, Ben a rencontré une fille appelée Myriam qui poursuivait également ses études à Bar Ilan. Ils se sont trouvé beaucoup de points communs : un amour pour le judaïsme, un amour pour Israël, et en temps voulu, un amour l’un pour l’autre.
Ben à son mariage, il y a un mois.
Lorsqu’il repensait à sa jeunesse aux États-Unis, Ben avait l’impression d’avoir vécu en spectateur. En Israël, en revanche, il se sentait devenir l’acteur de sa propre vie. C’est ainsi qu’à 19 ans, Ben a pris la décision de faire sa Alyah. Sans sa famille.
Myriam aussi a fait sa Alyah. Elle avait bien quelques cousins en Israël, mais Jérusalem et les States, ce n’est pas la porte à côté. Après ses études à Bar Ilan, Myriam a choisi de passer un an dans un séminaire d’études religieuses pour enrichir ses connaissances de ce judaïsme qu’elle aimait tant.
Quand à Ben, mon « p’tit cousin », il s’est engagé dans Tsahal. À l’heure où ses camarades parlaient carrière ou football, Ben risquait sa vie pour protéger le peuple juif. À présent, il se sentait enfin chez lui.
Vous connaissez peut-être l’expression hébraïque « baït nééman béIsraël », un foyer empreint de foi juive. Pour Ben et Myriam, le moment était venu de fonder un tel foyer. Ils se sont fiancés et ont préparé leur mariage. Famille et amis ont fait le déplacement en Israël pour fêter l’évènement. Même le grand cousin Richard a été de la partie.
Lors de la cérémonie, le rabbin officiant a eu une parole poignante : il a dit que des milliers d’années en arrière, une chanson prophétique avait été composée spécialement pour Ben et Myriam. Nous l’avons chanté à maintes reprises au fil des siècles, et particulièrement durant les heures les plus troubles de notre histoire : on entendra encore dans les collines de Judée et les villes de Jérusalem, des bruits de fête et des cris de joie, la voix de la mariée et celle de la mariée. Et c’est exactement ce que nous étions en train de vivre à ce moment là, dans les collines de Judée, au mariage de Ben et Myriam. Des bruits de fête. Des cris de joie. La voix de Myriam et celle de Ben.
Ceux d’entre nous qui aimons Israël caressons parfois le projet de venir nous y installer. Mais nous laissons rebuter par les nombreux obstacles ; nos familles, nos amis, nos emplois. Ben et Myriam, non. Ils ont su faire le grand plongeon et prouver à tous que ces obstacles ne sont pas insurmontables
Tout juste un mois après son mariage, Ben a été appelé sous les drapeaux pour défendre son peuple dans le combat de Gaza. Myriam s’est aussi portée volontaire dans une unité logistique. Au moment où je planifie mes vacances d’été, Ben, Myriam et le reste des soldats de Tsahal combattent pour la sécurité des tous les juifs du monde entier. Car ne vous leurrez pas : comme l’a démontré le présent conflit, tous les juifs du monde entier sont identifiés à Israël. Quelque soit l’endroit où nous vivons, ces jeunes gens de Tsahal luttent pour nous.
Il y des gens qui admirent des athlètes, d’autres qui admirent des acteurs. Pour ma part, j’admire Ben. C’est lui mon héros.