Torah de Vie

Un amour inconditionnel

Térouma (Exode 25:1-27:19 )

Inaltérable, indéfectible, indestructible… L’amour que Dieu voue à Israël est semblable à celui qui lie un père à son fils.

Dans l’espace le plus sacré du Temple du désert, le Saint des Saints, se trouvait une arche contenant la Tora. Au-dessus d’elle, trônaient deux chérubins qui, selon Rachi, présentaient tous deux un visage d’enfant. S’inspirant du Talmud (Traité Haguiga, 13b)  le commentateur de Troyes voit dans la proximité des deux enfants l’amour que Dieu porte au peuple d’Israël.

Toutefois, quelques précisions s’imposent pour comprendre la nature de cet amour. Pourquoi se manifestait-il au-dessus de l’Arche sainte ? De plus, pourquoi cette Arche était-elle située dans le Saint des saints ? Enfin, pourquoi cet amour divin s’exprimait-il en la personne d’enfants ?

Pour répondre à ces trois questions, il nous faut, au préalable, expliquer la nature de l’amour existant entre un père et son fils.

D’une manière générale, il existe deux types d’amour : un amour relatif et un amour naturel. Le premier est conditionnel à une qualité, à un trait de caractère. J’aime telle personne parce qu’elle est agréable, fine, intelligente, ou encore  parce qu’elle m’a rendu un service. On comprend aisément que cet amour ne va pas très loin. Dès que la cause disparait ; le lien affectif qui en découlait s’étiole, pour finalement  disparaître.

Il n’en va pas de même d’un amour naturel, qualifié par nos Maîtres d’amour intrinsèque et essentiel, à l’image du lien unissant un père et son fils. Ici, l’amour n’est pas conditionnel. Le père aime son fils, même si ce dernier a des manquements ou est ingrat. Un père aime son fils simplement parce que c’est son fils.

Un amour inaliénable

C’est le sens d’un texte du Talmud (Sanhédrin, 44a) selon lequel « un juif, même s’il a fauté, reste un juif ». En effet le lien qui unit Dieu à Son Peuple est intrinsèque et inaltérable. Il est semblable au lien d’un père envers son fils.  On peut dès lors, comprendre pourquoi l’Arche sainte sur laquelle se trouvaient les deux chérubins, était située dans le lieu le plus sacré du Michkane (le Temple du désert). Tout simplement parce que l’amour entre Dieu et Israël prend racine à un degré métaphasique inaccessible à la logique humaine. Et si au cours de l’histoire une faute est commise, elle n’est pas considérée comme une rébellion envers Dieu. C’est un accident de parcours involontaire, du fait de l’exil dans lequel nous nous trouvons.

Quoi qu'il arrive...

Tout ce que nous venons d’expliquer nous permettra de répondre aux deux autres questions. Le Temple du désert (comme plus tard le Temple de Jérusalem) était le lieu de rencontre entre Dieu et Israël. C’était l’endroit  qui traduisait concrètement cet amour. Il était donc normal qu’il s’exprime au travers du visage d’enfants afin de rappeler la dimension d’amour qui existe entre un fils et son père. Et c’est ce qui explique la présence des deux chérubins sur le couvercle posé au dessus de l’Arche qui contenait la Tora. Retenons ce détail : les chérubins étaient au-dessus de la Tora ! Pour renvoyer allusivement à l’idée que l’amour de Dieu pour Israël est pour ainsi dire « au-dessus de la Tora », plus exactement au-delà des limites entre la créature et le Créateur. Effectivement, bien souvent dans des situations extrêmement difficiles  des Juifs  que l’on dit « simples »’ ou qui sont éloignés de toute pratique religieuse, sont capables de dépasser leur condition humaine.  Ils font preuve d’un courage inouï pour l’honneur de Dieu ou du Peuple juif.  Ils s’attachent ainsi à l’Infini par un comportement  absolument extraordinaire. Et ils révèlent alors le lien profond qui les attache à Dieu.

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