Développement Personnel

Plans de bataille

01/07/2012 | par Sara Yoheved Rigler|Tsipporah Heller

Des stratégies pour remporter vos combats internes.

L’article qui suit est un extrait d’un nouveau livre en anglais coécrit par la Rabbanite Tzipporah Heller et Sara Yoheved Rigler: Battle Plans: How to Fight the Yetzer Hara. (Plans de bataille : comment vaincre le Mauvais Penchant).

Deux mardis par mois, l’Armée Israélienne organise des cérémonies d’intronisation sur l’esplanade du Mur Occidental. Les soldats novices, revêtus de leurs uniformes flambant neufs, se tiennent au garde à vous sous le regard empli de fierté de leurs parents. Chacun se voit attribuer une Bible et une arme.

La venue dans ce monde est une intronisation au rôle de soldat. Comme le grand sage Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato l’écrit : « A la vérité, l’homme est projeté au cœur d’une bataille qui fait rage. » L’uniforme est le corps humain, la Bible correspond à la sagesse de la Torah, et l’arme désigne les forces internes requises pour mener ce combat.

Certains d’entre nous sont des guerriers nés ; d’autres préfèrent poursuivre la paix. Mais, quelle que soit notre disposition, nous devons reconnaître que la vie dans ce monde constitue une bataille perpétuelle, dont l’ennemi est la force de l’obscurité, la négativité et l’égoïsme appelées en hébreu le « yetser hara ». Notre mission de guerre est de gravir la montagne des pensées, paroles et actions transcendantes. La tâche du yester hara, celle qui lui a été confié par D.ieu, est de nous faire dégringoler dans les abîmes des pensées dépressives, des paroles diffamatoires et des actions dépravées. Le nom même d’ « Israël » fut attribué à notre ancêtre Yaacov par l’ange de l’obscurité après une bataille qui dura toute une nuit. Cette lutte contre le mal constitue le modèle de la vie d’un Juif. Dans ce monde, le choix qui s’offre à nous n’est pas celui entre la guerre et la paix, mais uniquement celui entre la victoire et la défaite.

Le code secret du Yetser Hara

Pour vaincre l’ennemi, il ne suffit pas de déployer une force et une stratégie supérieures aux siennes. Par exemple, tout le monde connaît la stratégie militaire par laquelle Israël remporta la Guerre des Six Jours. Des avions de combat israéliens, volant en dessous de l’altitude du repérage des radars égyptiens, attaquèrent et détruisirent la totalité de la force aérienne égyptienne en stationnement à la première heure de la guerre. Peu de gens savent que l’Egypte aurait totalement pu éviter la défaite si un sergent cafouilleur avait su décoder un certain message entrant.

Ce matin-là, dans une station radar située au nord de la Jordanie, les services de renseignements égyptiens avaient effectivement remarqué l’avion israélien piquant du nez. Ils envoyèrent un message d’alerte rouge au bunker du commandement suprême égyptien au Caire. A ce stade, l’Egypte aurait eu assez de temps pour ordonner à sa flotte aérienne de décoller, les épargnant ainsi d’un bombardement fatal, mais le sergent en service dans le département de décodage entreprit de déchiffrer l’alerte rouge en utilisant le code de la veille. C’est son incapacité à interpréter correctement le message codé qui conduisit son pays à la déroute.

Les services de renseignements militaires sont aussi importants aux Forces de Défense Israéliennes que leurs unités de combat d’élite. Entre autres choses, le rôle de ces services consiste à interpréter les communications des ennemis pour ensuite les décoder comme il se doit. L’unité de combat la mieux entraînée au monde ne peut pas remporter une bataille si les services de renseignements sont incapables de prendre en compte les plans et les stratégies de l’ennemi.

Le message du yetser hara est toujours : « Tu n’as pas ce qu’il te faut. »

De la même manière, nous ne pouvons pas espérer vaincre le yetser hara sans mettre en place notre propre service des renseignements à savoir ; prendre conscience des stratégies de l’ennemi, et décoder ses messages comme il se doit. Le Maharal de Prague [1520-1609] débute son traité sur le « Pouvoir du Yetser Hara » en cassant le code des messages dont le mauvais penchant nous inonde. Cet ennemi est toujours caractérisé par la faim et la soif, c'est-à-dire par le manque. C’est la petite voix au fond de chacun d’entre nous qui chicane sur le manque.

Le message du yetser hara est toujours : « Tu n’as pas ce qu’il te faut. » Ce message encodé se retrouve sous une infinité de versions :

  • Je n’ai pas trouvé l’âme sœur, alors quoi de plus normal à ce que je sois déprimé(e).

  • J’ai un mari, mais il n’est pas attentif à mes besoins émotionnels.

  • J’ai une femme, mais elle ne sait pas assez bien tenir notre maison.

  • Je n’ai pas d’enfants, alors je ne peux pas avancer dans la vie.

  • J’ai des enfants mais ils ont des difficultés d’apprentissage.

  • Mon enfant ne sera pas accepté dans une bonne école.

  • Ma fille a désespérément besoin de se marier.

  • Je n’ai pas assez d’argent pour m’acheter une maison.

  • J’ai une maison mais elle est trop petite.

  • Ma maison est assez grande, mais il me faut absolument une nouvelle cuisine.

  • Ma maison est trop grande pour que je l’entretienne seule ; il me faut une femme de ménage.

  • J’ai un boulot mais il n’est pas assez bien payé.

  • J’ai un emploi bien rémunéré, mais je n’ai pas le genre de patron qui me convient.

Le Maharal nous révèle le secret que les affirmations de manque sont un code dont le répartiteur est toujours le yester hara.

PLAN DE BATAILLE #1 : IDENTIFIEZ LA VOIX DU YETSER HARA

A chaque fois que vous surprenez une voix interne qui se plaint de ce qui vous manque, mettez-vous en état d’alerte et adoptez la position de bataille. Vous êtes sous l’attaque du yetser hara.

Cela ne signifie pas que vous n’avez pas droit d’avoir des désirs légitimes : vous marier, avoir des enfants, posséder une maison, avoir un bon emploi. D’ailleurs, la majorité des bénédictions de la ‘Amida de la semaine sont des requêtes – pour la guérison, la subsistance, la rédemption, etc. Ces bénédictions doivent être mues par une aspiration sincère.

Toutefois, la ligne à ne pas franchir c’est lorsque vous commencez à servir la cause de votre ennemi, c’est à dire lorsque vous suivez les ordres du yetser hara plutôt que ceux de D.ieu. Par exemple, si vous vous surprenez à vous plaindre ou à proférer des critiques acerbes à l’encontre de votre conjoint, ou à parler négativement de vos enfants, de votre patron ou de vos collègues de travail, c’est le signe que vous êtes tombés entre les mains de l’ennemi. Le sentiment « Je n’ai pas ce qu’il me faut » conduit à de nombreux péchés, alors que le yetser hara vous fournit encore et toujours plus de cajoleries pour satisfaire vos besoins en transgressant la Torah.

J’ai tout ce qu’il me faut (parce que D.ieu m’a tout donné)

Une fois que vous avez cassé le code et que vous avez pris conscience que vos jérémiades sur ce qui vous manque sont en réalité des messages envoyés par le yetser hara, vous pouvez quitter le service des renseignements pour vous enrôler dans l’unité de combat. Vous y brandirez deux armes efficaces développées spécialement dans le but de liquider cette forme particulière de yetser hara.

PLAN DE BATAILLE #2 : « J’AI TOUT CE QU’IL ME FAUT ».

La meilleure armure pour vous protéger des attaques du yetser hara est l’attitude consistant à dire : « J’ai tout ce qu’il me faut » (parce que D.ieu m’a tout donné). Effectivement, c’est la signification de la bénédiction que nous récitons chaque matin remerciant D.ieu « Qui m’a fourni tout mes besoins ». Au moment de réciter cette bénédiction et tout au long de la journée, vous devriez sentir qu’en ce moment-même, vous avez tout ce dont vous avez besoin. Cela ne vous empêche pas de vouloir certaines choses dans le futur, mais la croyance fondamentale en la bonté de D.ieu et en Sa bienveillance envers vous à ce moment-même constitue la meilleure posture de combat contre le yester hara.

Pour parvenir à cette attitude, vous devez changer votre approche en vous concentrant non pas sur ce que vous n’avez pas, mais sur ce que vous avez. Vous connaissez certainement le fusil automatique que les soldats israéliens transportent à tout moment : le M16. Pour combattre le yester hara du manque, nous devons nous munir de l’une de ces deux armes : le G (Gratitude) 16 et le G17. Pour utiliser le G16, arrêtez de vous obnubiler sur ce que vous n’avez pas et redirigez vos pensées sur les détails de ce que vous avez effectivement :

  • Vous n’êtes peut-être pas marié, mais vous avez tout de même les éléments nécessaires pour mener une vie pleine de sens, comme de bons amis et un boulot intéressant. Prenez le temps de réfléchir et d’exprimer votre reconnaissance pour chacun de vos amis et tous les avantages spécifiques présentés par votre emploi.

  • Vous avez peut-être besoin d’une arthroplastie du genou, mais en attendant, vos yeux et vos oreilles se portent comme un charme. Prenez le temps de réfléchir et d’exprimer votre reconnaissance pour tous les cadeaux complexes de la vision et de l’ouïe, qui vous permettent d’atteindre les objectifs les plus importants que vous vous êtes fixés.

  • Vous n’avez peut-être pas une maison assez grande pour votre famille, mais vous avez la chance d’avoir des enfants. Prenez le temps de réfléchir et d’exprimer votre reconnaissance pour toutes les qualités uniques de chacun de vos enfants. Chacun d’entre eux constitue un univers à part entière.

  • Vous n’avez peut-être pas un boulot agréable, avec des collègues amicaux et un patron compréhensif, mais vous recevez tout de même votre paye chaque mois. Prenez le temps de réfléchir et d’exprimer votre reconnaissance pour tout ce que votre paye vous permet d’acheter, et sur le fait que votre emploi et votre paye vous permettent d’être du côté de ceux qui donnent, à l’image de D.ieu le Bienfaiteur suprême.

L’arme G17 fonctionne comme les armes de précision que l’armée de l’air israélienne utilise pour atteindre certains dirigeants terroristes dans la bande de Gaza. Elle peut détruire un appartement situé au troisième étage sans toucher quoi que ce soit dans les deuxième et quatrième étages. Le G17 est une arme très sophistiquée. Alors que le G16 consiste à détourner votre attention de ce que vous n’avez pas pour la rediriger vers ce que vous avez, le G17 s’attache à débusquer les bénédictions cachées dans le manque même.

  • Vous n’avez peut-être pas de conjoint, mais votre statut de célibataire offre des opportunités uniques à votre expression spirituelle. En fait, parce que vous n’êtes pas marié, vous avez le loisir de vous enrichir vous-mêmes et votre entourage spirituellement et matériellement, ce que vous n’aurez pas le temps d’accomplir plus tard, quand vous aurez fondé votre famille.

  • Vous n’êtes peut-être pas en bonne santé, mais votre maladie peut vous permettre d’atteindre ce qu’il y a de plus précieux au monde : une plus grande proximité avec D.ieu et les êtres qui vous sont les plus chers. La maladie entraîne des changements positifs dans votre caractère et votre croissance spirituelle. Dr. Ra’hamim Melamed-Cohen affirme que les années durant lesquelles il fut atteint de la maladie de Lou Gehrig et devint entièrement paralysé furent les plus belles années de sa vie du point de vue de son développement personnel.

  • Vous n’avez peut-être pas d’enfants, mais vous avez un conjoint et le temps pour vous consacrer à votre couple et à ce domaine qui pourrait s’avérer être la véritable mission de votre vie. Jugez-en par les accomplissements de Rabbi Yaakov Moché et Sarah Kramer dans le livre Holy Woman.

Parvenir à mettre l’accent sur ce que vous avez plutôt que sur ce qui vous fait défaut constitue une arme infaillible contre le yetser hara. Prononcez la formule, « J’ai tout ce qu’il me faut » (parce que D.ieu m’a tout donné), et vous aurez remporté la bataille.

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