Torah de Vie

Pour le bien…

Matot (Nombres 30:2 - 32:42 )

Une réfexion contemporaine sur la Paracha de la semaine.

Lorsque les textes de la tradition juive évoquent la destruction des deux Temples de Jérusalem, ils nous invitent à lire l’une des tragédies de l’histoire juive. Mais une lecture au second degré peut faire basculer ces deuils dans une perspective vivifiante et régénératrice. C’est aussi le cas de notre Paracha qui est toujours lue à quelques jours de la commémoration de la perte de ces deux édifices.

Matot, le nom de notre Paracha, signifie « tribus » (au pluriel) mais il signifie aussi « bâtons ». Il est intéressant de noter qu’il existe un autre mot pour désigner une « tribu » : c’est le mot Chévèt  qui signifie aussi… bâton ! Or si la langue hébraïque possède deux termes pour désigner un bâton, c’est parce qu’ils suggèrent tous deux l’existence d’une nuance qui n’est pas un simple effet de style.

À l’origine…

Le mot hébreu Chévèt renvoie à l’idée d’un bâton plus souple, un roseau qui est encore attaché à l’arbre. Quant à l’autre mot hébreu, Maté, c’est un type de bâton qui est devenu dur parce que coupé de l’arbre.  Au niveau d’une lecture allusive des textes, nous sommes ici en présence de deux situations que peut connaître le peuple juif. L’arbre symbolise D.ieu qui est à l’origine des âmes. Quand le lien avec D.ieu est dévoilé puissamment, l’âme est appelée Chévèt mais quand ce lien est voilé et qu’extérieurement, on ne ressent pas l’attachement au Créateur, on parle alors de Maté. Au niveau ésotérique, Chévèt désigne l’âme quand elle se trouve encore dans les mondes spirituels ; avant qu’elle ne « descende » sur terre, pour « s’habiller » dans un corps. Maté, c’est l’âme incarnée dans le corps pour accomplir une mission sur terre. Elle sera confrontée aux vicissitudes de la vie matérielle et risquera de perdre toute la conscience du divin qu’elle connaissait quand elle se trouvait dans une situation idyllique. Le bâton est devenu dur, comme quelqu’un qui serait rebelle à la spiritualité parce que coupé de sa source de vie.  

Or cette vision dualiste pourrait nous amener à penser que la première situation est préférable à la seconde. La proximité avec le divin n’est-elle pas supérieure à « l’exil » de l’âme sur terre ? Effectivement, la logique va dans ce sens. Mais cette rupture avec D.ieu, causée par la descente de l’âme, présente en réalité une dimension positive.

Le troisième Temple

Lorsque l’âme se trouve à proximité du Créateur, elle est semblable au roseau souple parce qu’il est encore attaché à l’arbre. Cette fragilité est en quelque sorte sa faiblesse car rien ne prouve sa grandeur. Mais lorsque l’âme « descend » sur terre, elle s’éloigne de D.ieu. Et de ce fait, elle doit accomplir des efforts considérables pour retrouver sa proximité originelle. En luttant contre toutes les formes du Mal, elle va révéler son essence profonde que les difficultés du monde avaient voilée. L’exil la grandira ! Tel un boomerang qui va plus loin que son point de départ. C’est dans ce sens que nos Maîtres on pu dire que l’exil du peuple juif n’était pas une fatalité ou un accident. Il était une voie qui lui permettrait de connaître une élévation au même titre que l’esclavage (et l’exil) d’Egypte allait permettre le don de la Tora.

C’est ce qui explique que la lecture de la parachath Matot (les bâtons durs) a toujours lieu  pendant la période qui rappelle la destruction des deux Temples. En effet, la descente de l’âme produira une situation d’exil au cours de laquelle les deux Temples connaîtront la destruction mais cette même descente sera vectrice dune élévation exceptionnelle qui aboutira à la construction du troisième Temple qui, lui, sera éternel.

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