Les 48 Voies de la Sagesse

Voie n°17 : Le pouvoir du mariage

25/10/2011 | par Noa'h Weinberg

Le désir sexuel est une instinct extrêmement puissant qui n'a de supérieur que l'instinct de survie. La sagesse c'est de l'utiliser à bon escient pour en dégager une énergie construcive

Le désir sexuel est un instinct extrêmement puissant qui n'a de supérieur que l’instinct de survie. La société de consommation l'a très bien compris et elle exploite en permanence cette corde sensible pour vendre toujours plus de cigarettes, de voitures, de séries TV.

Ce désir est si fort qu'il peut nous faire perdre la tête, causant parfois la ruine d'une existence ou d'une famille. C'est donc un instinct à placer sous très haute surveillance.

La voie n°17 renvoie à la notion de bémiout dére'h eretz, c'est à dire le contrôle du comportement dans les rapports intimes. Car la sagesse, c'est aussi savoir de maîtriser ses pulsions pour en tirer une énergie constructive.

Les relations intimes peuvent revêtir trois différentes facettes :

  1. Un aspect positif : l’intimité physique est une composante primordiale de l’épanouissement du couple. Le corps produit d’ailleurs une énergie chimique bénéfique quand il y a attirance.
  2. Un aspect négatif : pratiquées à l’excès, les relations intimes conduisent à l’épuisement. Quand nos hormones mènent la danse, nous y perdons notre liberté.
  3. Un aspect d’équilibre : c'est l'état qui prévaut quand notre esprit est maître de nos actions et tient le gouvernail de nos pulsions. Concrètement, c’est la pratique des relations intimes pour les bonnes raisons et aux bons moments.

On aurait tendance à  penser que plus un désir est satisfait plus il s'apaise. C'est en fait tout le contraire, plus on le satisfait plus il se montre exigent. L'excès dans ce domaine dénature la relation et la rend égocentrique. C'est pourquoi, même dans le mariage l'équilibre est essentiel.

Union des corps, union des cœurs

On ne devrait jamais se marier sans savoir de quoi il retourne. Y voit-on un simple contrat entre deux parties ? Un long roman d’amour ? Un moyen de payer moins d'impôts ? Une maison bien tenue ? Une compagnie ? Attention, la vision que l'on a du mariage détermine le choix de son conjoint.

Dans la Torah, le terme qui exprime l'intimité physique est ladaat qui se traduit littéralement par « connaître ». (« Et Adam connut sa femme Eve, et elle conçut et eut un enfant. » - Genèse 4-1. Le terme ladaat connote le fait que les relations intimes ne se réduisent pas au simple acte physique, mais qu’elles renvoient également à une notion d’union émotionnelle complète entre deux êtres.

Dans le judaïsme, le mariage est envisagé comme la réunion de deux moitiés. À travers le mariage, deux êtres se fondent en une seule entité, se complétant l’un l’autre. Le désir sexuel n'est en fait que l’expression de l'aspiration à être réuni avec notre « moitié » manquante, et la relation physique est la plus belle expression de cet état d'unité.

On comprend bien alors le cataclysme que représente pour une femme la perte d'un mari aimé et vice-versa. Certes, pour l'entourage, la disparition est très douloureuse, mais le conjoint doit entièrement recréer son existence amputée. 
 
L'intimité physique n'est pas un désir comme un autre. Elle a pour but de réaliser cette unité qui est impossible sans amour.

Lorsqu'un homme et une femme se marient, ils créent un lien spirituel très fort. Ils se donnent mutuellement et pour la vie. L'intimité physique concrétise ce lien en leur apprenant à voir au-delà de leur propre personne.

Par contre, en dehors du mariage, l'intimité n'est que frustration car elle ne conduit pas totalement à cette unité, particulièrement dans les aventures fugaces. Même dans les relations plus durables, cet état n'est pas atteint, car préexiste l'option de la séparation facile. L'intensité de l'union est par conséquent limitée, et la relation s'épuise à force de frustration.

Le choix du bon partenaire

Comment choisir son époux ou son épouse ? Pour sa beauté ? Sa richesse ? Non, assurément ! On doit opter pour les qualités qui résisteront au passage du temps. Le choisir pour ses capacités, sa gentillesse, sa force. L'élire pour sa dignité, sa qualité d'âme, sa bonté et sa modestie.

À propos, savez-vous comment mettre fin à une amourette ? En se mariant ! Deux semaines suffisent à tout envoyer valser, à coups de : « Quoi ! T'as rien fait à manger ? » « T'as vu à quelle heure tu rentres ? Mais qu'est-ce que tu fais avec tout ce fric ? » Et bang !

Le problème quand on a le coup de foudre c'est qu'on se méprend sur les qualités de l'autre. Si un copain vient vous trouver et vous dit : « J'ai rencontré une fille géniale ! Belle, intelligente, douée, classe, idéaliste, adorable, bla bla bla… » Ne croyez pas qu'il soit tombé amoureux, il a seulement eu le béguin.

Non qu'être amoureux soit interdit, seulement, le monde occidental a inversé l'ordre naturel des choses. Il faut d'abord voir les qualités spirituelles, puis la demande en mariage faite, on peut s'envoler sur son petit nuage et lui trouver toutes les qualités du monde … qu'elle (il) a forcément !

Le mariage vu par la Kabbale

Dans la Torah, l’intimité physique est l'un des actes les plus sacrés qui soient. Le terme hébreu qui désigne la cérémonie du mariage est « kidouchine » qui vient du mot « kadoch », sacré.

Le judaïsme nous enseigne que la plus grande jouissance physique est celle que procure une relation physique orientée vers la spiritualité. C'est pourquoi les Sages disent que le jour de Chabbat, saint par excellence, est propice à ce rapprochement.

Il est essentiel de comprendre à quel point le désir de réunion physique est déterminant dans notre vie. C'est un penchant très profond qui donnera son sens à notre mariage.

Le Cantique des Cantiques du roi Salomon, ce long chant d'amour entre un homme et une femme est appelé  dans le Talmud Saint des Saints, c'est à dire le plus sacré  des textes bibliques. Et cela parce que l'intimité physique est véritablement l'expression de l'aspiration à l'ultime unité, la fusion avec Dieu.

Le verset « Je suis à mon aimé et mon aimé est à moi. » (Cantique des cantiques 6-3) est une expression symbolique de ce désir d'union avec le Créateur.

Le secret d'un mariage vraiment fort est la présence de Dieu au sein du couple. Être aimable envers son époux ou son épouse est un moyen d’imiter Dieu, qui nous a créés pour nous donner du plaisir. La dimension spirituelle apporte au couple plus de sens et en fin de compte plus de plaisir.

Un lien éternel

La Torah décrit le mariage par l’expression « bassar é'had » - « et tous deux deviendront une seule chair ». Non, le mariage n'est pas un simple partenariat, une pure cohabitation. C'est l’expression d'une unité, c'est une attache spirituelle, une force qui nous rapproche. Ce lien existe au plus profond de la nature de l'homme.

De même que votre enfant est un peu vous-même, votre conjoint devient par le mariage une partie de votre être. Ce lien suprême vous rassemble de manière éternelle. Plus jamais vous ne serez isolé. Dans l'union des corps, on abandonne pour toujours une part de soi-même. Faites que ces dons aillent à la personne à laquelle vous voulez être uni à jamais. Ceci tant au plan métaphysique qu'émotionnel.

Vous souvenez-vous de la magie de votre première amourette ? Ne pensez-vous pas que cette magie aurait dû être gardée pour votre époux ou épouse ? Imaginez qu'il n'y ait qu'un homme ou qu'une femme dans le monde. S'il n'existait que lui (ou elle), sentez-vous le prix que cette relation aurait ? Eh bien, c'est cette intensité qui doit régner dans votre relation mari et femme.

Si vous faites preuve de trop de familiarité avec votre entourage, il sera de plus en plus difficile de vous marier ou de le rester. Vous serez constamment dans un schéma de comparaison, du type ma femme, elle est trop ceci…ou elle n’est pas assez cela... Vous ne serez pas dans l'état d'esprit de celui qui possède l'être unique au monde.

Alors, prenez garde, car de là dépendent vos relations à jamais.

Éviter les tentations néfastes

Tout ce qui est précieux doit être caché. Il n'est pas étonnant que lorsqu'une société devient plus exhibitionniste et permissive, la qualité des relations humaines et la spécificité du mariage soient atteintes. Comment, au milieu de l'agression d'images que nous subissons, se préserver d'une conception basse et avilissante de l'amour ?

Il faut se créer une barrière protectrice. Quand vous voulez perdre du poids, vous évitez les salons de thé, n'est-ce pas ? Eh bien, idem pour vos yeux ! Ne les emmenez pas là où ils pourraient être tentés. Circulez, y'a rien à voir ! C'est comme cela qu'on garde le contrôle sur soi.

Vous pouvez également fuir la tentation en occupant votre cerveau à des choses qui vous intéressent. Quand vous êtes concentré sur votre balle au tennis, rien ne peut vous distraire. Alors, consacrez votre cerveau à des activités créatives ou cérébrales. Et surtout, ne vous laissez pas aller à des rêveries ou à des fantasmes destructeurs. Gaspiller votre énergie mentale à des illusions est vraiment dommage.

Le rêve élabore des scénarios que vous et votre partenaire ne vivrez jamais. Fantasmer c'est vivre dans un monde d’illusion.

En quoi le mariage est-il une voie vers la sagesse ?

  • Votre approche de l'intimité  du couple est révélatrice de la maîtrise que vous avez de vos désirs.
  • L’union des corps sans l’union des cœurs est avilissante.
  • Le mariage est un acte d'union sacré qui nous élève vers l'unité avec le divin.
  • L'amour physique est un lien éternel. Choisissez votre « éternité » avec soin.
  • Quand vous savez minimiser, vous savez maîtriser.  

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