Spiritualité

Le rabbin Noa’h Weinberg zal: une personnalité lumineuse

12/01/2014 | par Tzvi Nightingale

Un hommage au fondateur d’Aish Hatorah à l’occasion du 5èmeanniversaire de sa disparition.

Je suis arrivé à Aish HaTorah en juillet 1979. A l’époque, Aish n’était pas encore l’organisation mondiale qu’elle allait devenir, et le mouvement « Ba’al Techouva » (retour au Judaïsme) en était à ses balbutiements. Aish était une Yéchiva qui accueillait les jeunes  souhaitant en savoir plus sur le judaïsme traditionnel de la Torah, et qui venaient de milieux ayant peu, ou pas, de liens avec le Judaïsme. Ce genre d’institutions commençait tout juste à exister à Jérusalem à l’époque. Il y avait alors 75 étudiants de tous bords (la plupart avaient été recrutés par le rabbin Meir Schuster qui n’hésitait pas à aborder des routards en partance ou revenant d’Inde ou des Iles grecques). Je faisais figure d’original car j’étais venu de moi-même après avoir terminé mes études secondaires.

Le rabbin Weinberg dispensait deux cours par jour à l’époque : « Les 48 Voies de la Sagesse », qui devaient devenir son cours le plus connu, et « les Preuves de Dieu et de la Torah ». Il donnait également le jeudi soir un cours moins formel. Il nous a peu à peu fait comprendre à travers ces cours que la vie possède un système interne qui permet, si on le suit, de ne pas être livré à soi-même et d’éviter les souffrances qui découlent d’un apprentissage par essais et erreurs.  

Il prônait l’existence d’une Torat Haïm (Torah de la Vie), une Torah qui vous apprend à vivre, et, comme c’est le cas dans bien des domaines, plus vous compreniez le contenu du manuel, plus vous tiriez profit du produit, le produit étant la vie elle-même. La Torah était un don du Tout-Puissant, elle était vivante et adaptée à notre vie de tous les jours, et non pas un vieux manuscrit dépassé et d’aucune utilité à notre époque.

Le rabbin Weinberg savait relier la Torah à notre époque moderne et avait le don de simplifier de grands concepts en formules percutantes et concises. Il enseignait que Dieu nous aime et nous a créés pour que nous tirions un maximum de plaisir de la vie, ce plaisir pouvant se trouver à cinq niveaux différents. Dieu ne nous demande rien, et tout est fait pour le bien de l’homme. Il nous disait qu’une épouse heureuse est la garantie d’une vie heureuse et que la définition de l’amour, c’est le plaisir que l’on trouve à voir les qualités de son prochain. Il nous disait aussi  que si l’on ne sait pas ce pour quoi on est prêt à mourir, on ne sait pas ce pour quoi on vit, et aussi que l’on doit toujours tout faire pour connaître la vérité. « La clarté ou la mort ! ». Je pourrais continuer longtemps encore, mais vous pourrez trouver vous-même d’autres exemples de sa sagesse sur le site d’Aish.fr.

Malgré sa valeur, le rabbin Weinberg était l’un des hommes les plus simples que j’ai connus. Cela ne signifie pas qu’il ne poursuivait pas des buts élevés (il avait d’ailleurs consacré sa vie à la création d’une véritable renaissance juive), mais il ne se comportait jamais avec condescendance. Il était profondément anav, un homme humble  qui  vivait en ayant constamment à l’esprit que nous avons tous été créés à l’image de Dieu. Il avait un grand sens du bonheur et de la joie mais n’était jamais satisfait de ses actions et s’efforçait toujours de se dépasser, poussant ses étudiants à faire de même. Il avait un regard vif et chaleureux, mais lorsqu’il vous jetait un coup d’œil par-dessus ses lunettes, vous sentiez qu’il pénétrait votre âme et tout votre être.

Le but du rabbin Weinberg n’était rien moins qu’une véritable renaissance du peuple juif. Il parlait toujours de la nécessité de créer une révolution pour amener chaque Juif à prendre la mesure de la grandeur de notre peuple, de notre histoire et de notre Torah. Il était conscient de ne pouvoir mener à bien seul cette entreprise et il s’efforçait de convaincre tous les Juifs qu’il rencontrait ou qui suivaient ses cours de faire leur devoir vis-à-vis du peuple d’Israël. Combien de fois l’ai-je entendu dire qu’il n’est pas nécessaire d’être rabbin pour enseigner. Nous avons tous le devoir de partager avec les autres ce que nous savons, si peu que ce soit, et si peu que nous soyons engagés dans la voie du Judaïsme.

Il reconnaissait que les grands mouvements ne sont pas créés par quelques personnes qui pensent pouvoir tout assumer, mais par les efforts de quelques personnages-clé qui sont capables de créer une masse critique qui va se propager de proche en proche. Il n’aurait jamais dit cela en parlant de lui-même, mais le rabbin Weinberg était un homme de cette trempe.

Le peuple juif a perdu une personnalité lumineuse et un leader, et j’ai moi-même perdu un mentor. Mais nous pouvons nous consoler en pensant que les milliers d’étudiants du rabbin Weinberg, ses enseignements et l’impact formidable qu’il a eu sur tant de vies resteront vivants à jamais.

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