Odyssées Spirituelles

To bébé or not to bébé ?

02/03/2014 | par Sara Yoheved Rigler

D’un couvent monastique hindou aux ruelles sacrées de Jérusalem, le témoignage inédit d’une femme confrontée à la décision fatidique de la maternité.

Pendant les 38 premières années de ma vie, je n’avais absolument aucun désir d’avoir un enfant.

C’était une attitude que je partageais avec la plupart de mes amies. Sur la commode de ma chambre figurait un portrait en studio du « Troupeau » – les six amies proches avec lesquelles j’avais grandi et moi – pris juste avant notre obtention du baccalauréat au lycée. Nous étions des jeunes filles juives, toutes intelligentes, talentueuses, très motivées, originaires de la banlieue du South Jersey. A l’âge de 37 ans, seules deux étaient mariées avec des enfants.

J’avais passé ma vie d’adulte – depuis le jour où j’avais obtenu mon diplôme universitaire – à vivre dans un ashram, une communauté monastique de style hindou, alors il va sans dire que la maternité ne figurait pas dans mes priorités. Mais qu’en était-il de mes amies ?

Je me demandais parfois pourquoi les enfants ne figuraient nulle part sur leur liste de priorités. Nous avions toutes grandi dans des familles aimantes et unies. À cette époque où le divorce était encore rare, considéré comme un chanda, une honte, nos parents étaient des modèles de couples harmonieux, centrés sur la famille. Pourquoi ne désirions-nous pas les imiter ?

Au début, ce n’était pas tellement un rejet d’avoir des enfants, mais plutôt un report. Barbara devait d’abord finir la faculté de droit et passer quelques années à propulser sa carrière de droit. Marlène, membre du Parti Socialiste, travaillait dans les quartiers pauvres pour sauver des enfants noirs. Brenda s’exprimait au théâtre. Chelly tentait d’appliquer des techniques de « salles de classe ouverte » à sa classe de CE2 de banlieue. L’avenir laisserait encore beaucoup de temps pour décider de devenir mère.

La décision

C’est au cours d’un voyage dans un bus branlant à Darjeeling, en Inde, l’automne de mon 31ème anniversaire, que j’ai pris ma décision finale de ne pas avoir d’enfants. Je voyageais en compagnie de Jairam, le concierge de l’ashram. J’étais assise là alors que le bus cahotait à travers les rues de Darjeeling, sur les contreforts de l’Himalaya, lorsque Jairam m’a demandé : « Alors, tu es satisfaite de ta décision de ne jamais avoir d’enfants ? »

Avoir des enfants signifiait quitter l’ashram, m’exiler de mon paradis spirituel. D’un autre côté, je sentais mon horloge biologique ralentir. À cette époque, peu de femmes faisaient leur premier enfant après trente ans. Je ne voulais pas quitter l’ashram pour une raison imprévue au milieu de ma trentaine, juste pour découvrir que j’avais manqué ma dernière chance de porter un enfant. Le « jamais » de la question de Jairam retentissait dans mon cœur.

La triste vérité était que je n’aimais pas particulièrement les enfants. Je n’adhérais pas au cliché voulant que les enfants soient des êtres innocents, doux et adorables uniquement en raison de leur statut juvénile. Aimer les enfants, en tant que groupe était pour moi aussi stupide qu’aimer tous les gens originaires de Picardie ou tous les roux.

Je croyais alors à la réincarnation, au fait que les âmes revenaient à nouveau dans ce monde portant à chaque fois le bagage d’existences antérieures. Jack l'Éventreur en tant que bébé n’était ni innocent ni adorable, j’en étais convaincue. Comment savoir si ce gamin bruyant de cinq ans qui courait avec son nez qui coule ne deviendrait pas, à l’âge adulte, un meurtrier ou un violeur, ou s’il avait été un nazi lors de son dernier passage sur terre ? Qu’y avait-il de si engageant dans un petit corps habité par un vil occupant ?

Pourquoi gaspiller mon éducation et mes talents à changer des couches de bébés ?

En outre, d’une certaine manière je sentais qu’élever des enfants était d’un point de vue intellectuel indigne de moi. Quiconque ne possédait même pas le bac pouvait procréer. Je dédaignais la maternité comme un passe-temps de la plèbe. À cette époque, j’administrais l’ashram, j’étais responsable de ses investissements considérables et dirigeais son département de publication. Pourquoi devais-je gaspiller mon éducation et mes talents à changer des couches de bébés ?

Si je condescendais à porter des enfants,  combien d’années devrais-je passer, combien de nuits sans sommeil endurer, avant de pouvoir avoir une conversation intelligente avec mon rejeton ? J’assimilais l’élevage des enfants au fait de mettre mon intellect en hibernation, qui se dégèlerait uniquement lors de leur arriver au lycée. Laissons ceux qui sont faits pour les « poutchi poutchi » perdre une décennie de leur existence. Je méprisais le langage des bébés.

En outre, je souscrivais à la vision du monde hindou bouddhiste qui perçoit ce monde comme un lieu de souffrance. Quelle faveur rendre à d’autres âmes que de les faire venir dans cette vallée de larmes ? Bien qu’en réalité, j’aie eu une enfance aussi heureuse que possible (hormis l’angoisse inhérente aux béguins rejetés et à l’acné), j’avais réalisé à l’université à quel point la plupart des êtres humains sont malheureux. Pourquoi imposer à n’importe qui, encore moins à mes propres enfants, une corvée dans ce centre de détention que l’on appelle ce monde ?

Alors, fixant par la fenêtre l’Himalaya au loin, j’ai répondu à Jairam d’une voix convaincue : « Oui, avoir des enfants, ce n’est pas pour moi. Ma vie appartient à l’ashram. »

Judaïsme

À l’âge de 37 ans, pour des raisons imprévues, j’ai quitté l’ashram et j’ai atterri à Jérusalem pour étudier la Torah. J’aimais la profondeur et l’intensité de mes cours, les Juifs religieux que je rencontrais – tous aspiraient à une spiritualité sincère -  l’atmosphère spirituelle intense de Jérusalem et en particulier les enseignants intelligents et bienveillants. Dans le tableau général, qui me rappelait l’Inde des années 60, une seule chose me dérangeait vraiment : le fait établi que tout le monde pouvait se marier et avoir des enfants.

J’hésitais. J’avais investi toute ma vie adulte à poursuivre un certain objectif – l’illumination. L’ashram m’avait appris que les enfants et les pratiques spirituelles étaient opposés. Même ici, dans mon appartement de location dans la Vieille Ville, je me levais tôt, passais une heure à faire du yoga et à méditer, puis deux heures à prier les prières juives du matin, méditant sur la teneur profonde de chaque mot. Ce régime serait impossible avec un bébé qui pleure ou un petit enfant qui fourrer son nez partout. Je ne souhaitais pas jeter 17 ans de pratique spirituelle ardue dans la poubelle des couches.

Au fond de moi, j’étais encore convaincue que les enfants et l’accomplissement spirituel s’excluent l’un l’autre.

J’ai donc soumis mon dilemme au Rav Its’hak Ginsburgh, un kabbaliste hautement respecté ; j’étais une élève assidue de ses cours hebdomadaires en anglais.

« Je crains qu’en ayant des enfants, je perde toute ma spiritualité », lui ai-je confié.

Rav Ginsburgh m’a regardé comme si j’avais exposé une équation absurde, comme si j’avais dit : « Je crains que qu’en obtenant un emploi, je perdrai mon argent. »

Il s’est ensuite lancé ensuite dans une explication cabalistique (dont une bonne partie m’a échappé) sur le fait d’apporter des âmes dans ce monde, la démarche spirituelle la plus élevée que les êtres humains peuvent accomplir. « Les âmes proviennent de la plus haute des dix sfirot – les conduits d’énergie Divine qui sont manifestes dans le monde. Lorsqu’un mari et une femme s’unissent dans la sainteté, ils conçoivent une âme qui descend de la plus haute des dix sfirot, le kéter, ou "couronne." Le niveau du kéter n’est accessible d’aucune autre manière par les êtres humains. »

Méditant sur les paroles du Rav Ginsburgh dans le bus du retour, le message qui ressortait clairement était le suivant : oui, même une personne qui n’a pas le bac peut mettre un enfant au monde. D’ailleurs, même une personne qui n’a pas le bac peut gagner à la loterie. La cagnotte n’en est pas pour autant diminuée.

Mais j’opposais encore une résistance. En mon for intérieur, j’étais encore convaincue que les enfants et la réalisation spirituelle étaient mutuellement exclusifs, comme des enfants et une maison propre. J’ai donc décidé d’exposer ce difficile dilemme devant mon ultime conseiller spirituel, le Rebbe ‘hassidique de Amshonav.

Le Rebbe d’Amshonav incarnait la grandeur spirituelle que je visais à atteindre. Il méditait profondément sur chaque mot de chaque prière, prenant deux heures pleines pour prier les Actions de grâce, que la plupart des Juifs terminent en cinq minutes. Il lui prenait si longtemps de finir les longues prières de Chabbat avec toutes les méditations cabalistiques sur chaque mot qu’il finissait généralement le Chabbat le mardi. 

J’avais rencontré le Rebbe à trois reprises auparavant, toujours au milieu de la nuit. La procédure consistait à demander et à obtenir un rendez-vous un soir en particulier, et puis le soir en question autour de minuit, de se rendre au minuscule appartement du troisième étage dans le quartier de Bayit Vagan à Jérusalem et d’attendre patiemment son tour. Entre 3 et 4 heures du matin, les portes en verre dépoli vers le salon, où le Rebbe recevait ses visiteurs, s’ouvraient, et son assistant me faisait un geste d’entrer.

Lorsque j’ai demandé un rendez-vous cette fois, on m’a informé que le Rebbe ne recevait des visiteurs qu’en journée et que je devais me présenter à 14:45 précises à son domicile.

L’appartement avait l’air complètement différent : la famille du Rebbe (sept filles à l’époque) était réveillée et déambulait dans la maison. Deux filles avec de longues tresses noires sont passées à côté de moi en chemin pour la minuscule cuisine. Lorsque l’assistant m’a fait entrer dans la salle à manger, j’ai remarqué un bébé portant un pyjama rose debout dans un parc au coin de la pièce.

Le Rebbe et le bébé me scrutaient tous deux d’un air sérieux.

Le Rebbe est entré d’un pas rapide (il marche toujours rapidement) et s’est assis directement en face de moi de l’autre côté de la table. J’étais prête à lui poser ma question : « Le fait de s’occuper de bébés ne risquait-il pas de placer un obstacle à ma réalisation spirituelle ? » Mais avant qu’aucun de nous ne puisse parle, le bébé dans le coin s’est mis à geindre.

« Excusez-moi, » a dit le Rebbe, se levant d’un bond. Il s’est précipité vers le parc, a soulevé le bébé, l’a calmé, l’a porté en direction de la table et s’est rassis face à moi, le bébé sur ses genoux.

« Quelle était donc votre question ? » m’a demandé gentiment le Rebbe, tout en me fixant, ainsi que le bébé, attentivement.

Ma question est restée coincée dans ma gorge. Voir la personne la plus sainte que je connaissais impliquée dans l’activité précise que je dédaignais m’a fait comprendre que D.ieu Lui-même réfutait mon argument.

En dépit de mes doutes persistants, de ma résistance inconsciente à la maternité, j’ai décidé de me lancer avec foi dans l’abîme du mariage et des enfants, espérant que tout se passerait bien. J’ai commencé à fréquenter des éventuels candidats, m’engageant dans une voie qui ne menait qu’à une destination : la ‘houpa.  

La révolution copernicienne

Une fois engagée dans la voie menant à la construction d’un foyer, j’ai mieux saisi la teneur des doutes qui m’avaient assaillie au départ.

J’avais toujours constaté avec perplexité que mes amies et moi, qui avions eu des vies si heureuses à la maison, devions rechigner à passer la faveur à la génération suivante. Je pouvais comprendre les enfants maltraités qui juraient de ne jamais procréer. Mais nous, qui avions été couverts de tout l’amour que de simples parents juifs, issus de la classe moyenne, prodiguaient à leurs enfants, plus tous les avantages matériels et la sécurité Pré-Prozac que les années 1950 conféraient aux enfants. Pourquoi éprouvions-nous tant d’aversion à reproduire notre propre expérience ?

Et c’est là que j’ai réalisé que nous ne pouvions tout bonnement pas reproduire notre propre expérience.

Nous avions été l’objet d’adoration de nos parents, le centre de leur existence. Pour ma part, née lorsque ma mère avait 37 ans et mon père 44, j’étais, comme dans un conte ‘hassidique, l’enfant bien-aimée de leurs vieux jours. Mes parents m’adoraient ainsi que mon frère (de 21 mois mon aîné).

Mon père travaillait douze heures par jour à la pharmacie pour gagner suffisamment d’argent pour payer nos leçons d’art, nos cours de piano, nos cours de cheval. (Il m’aurait volontiers inscrit à des cours de chant si le professeur de chant n’avait pas annoncé que je n’avais aucun avenir dans ce domaine.)

Mes parents économisaient chaque centime, n’allant jamais au restaurant ou ne s’offrant pas la moindre distraction, pour garantir notre éducation universitaire. Ma mère consacrait chaque heure de veille à cuisiner les plats que nous aimions, à rendre la maison agréable pour nous, à nous aider dans nos devoirs, etc., etc. Je me souviens qu’à l’âge de douze ans, ma mère m’a emmené dans un magasin chic pour m’acheter un manteau en fausse fourrure dernier cri, tandis qu’elle-même portait un manteau en toile qui était presque aussi âgé que moi. Elle ne manifestait aucun sens du martyre. C’était un véritable bonheur pour elle.

Si j’avais des enfants, loin de reproduire ma propre expérience, je ferais tout à l’envers. Rien moins qu’une révolution copernicienne : j’avais été au centre de l’univers de mes parents. Avoir des enfants (je le savais instinctivement par mes propres parents) signifiait faire d’eux le centre, et me reléguant à une orbite fidèle tournant autour d’eux.  

Le défi des défis : devoir renoncer à mon sens du contrôle

Mes besoins seraient secondaires par rapport aux leurs. Mes préférences seraient soumises aux leurs. Mes vacances seraient des parcs à thème et des amusements de gosses, et non des retraites relaxantes dans la nature. Aller à la plage, ce serait pour bâtir des châteaux de sable et sauter dans les vagues, et non pour lire un livre et nager dans les profondeurs de la mer. Renoncer à mon rôle de protagoniste dans ma propre existence serait aussi difficile qu’une prima donna reculant pour chanter avec le chœur pour accorder l’aria à sa propre fille maigre et impubère.  

Le plus difficile de tout serait de renoncer à mon sens du contrôle. Les enfants sont imprévisibles. L’habitude que j’avais prise de me coucher à 23:30 et de me lever à 6:30 ne m’assurerait pas 7 heures de sommeil, pas avec des bébés qui font leurs dents, pas avec des gamins de 5 ans en proie à des cauchemars. Aucune nouvelle robe onéreuse ne serait à l’abri de taches de petites mains couvertes de chocolat. Aucune chambre impeccablement nettoyée ne pourrait résister à dix minutes de saccage pour un jouet égaré. Aucune excursion préparée avec soin ne pourrait résister au pur enfer d’adolescents querelleurs.

J’étais habituée à une vie dans une salle du conseil : discours polis et reconnaissance mutuelle, présidés par la raison et l’efficacité. Les enfants étaient comme la vie dans la basse-cour : la saleté et le tohu-bohu présidés par l’instinct brut.

Fragiles récipients

Alors que je continuais à rencontrer divers partis, j’ai pris conscience d’une terreur encore plus profonde qui me gagnait à chaque fois que je m’imaginais dans le rôle de mère. Si un psychiatre de l’école freudienne m’avait demandé d’associer librement le terme « enfants », j’aurais répondu : « vulnérables petits êtres qui peuvent mourir. »

Pendant des années j’avais eu le sentiment, renforcé par des expériences et des rêves, que j’étais une âme réincarnée de l’Holocauste. Je sentais que j’avais traversé l’horreur de voir mes enfants mourir devant moi. La perspective la plus effrayante d’aimer et de me consacrer à mes enfants était la possibilité, suspendue comme une épée de Damoclès, qu’ils puissent mourir. Au bout du compte, ceci, plus que tout, nourrissait ma résistance d’investir ma vie et mon amour dans un récipient aussi fragile qu’un enfant.

Puis un soir, quatorze mois après mon installation à Jérusalem, j’ai fait un rêve où, dans les recoins de mon esprit inconscient, j’ai résolu ce dernier problème. A mon réveil, à ma grande surprise, je me suis assise bien droite dans mon lit et j’ai annoncé : « Maintenant, je peux me marier et avoir des enfants. »

Le gros lot

Deux mois plus tard, j’ai rencontré un musicien de 39 ans originaire de Californie. Nous nous sommes mariés un mois avant mon trente-neuvième anniversaire. À l’âge de quarante ans, j’ai donné naissance à mon premier enfant, une fille.  

Les sentiments dominants que j’ai ressentis pendant les premiers mois de ma maternité furent le délice et la surprise. Portant mon bébé dans mes bras, je ressentais chaque jour une telle joie que j’en éclatais de rire. Pas un ricanement poli, mais un rire à gorge déployée, la tête en arrière. Toujours suivi par la question : « Pourquoi personne ne m’a-t-il jamais dit que c’était si extraordinaire que cela ? »

La première fois que mon bébé sourit, j’eus l’impression d’avoir gagné un million de dollars.

La première fois que mon bébé m’a souri, tandis que je la portais un jour de son berceau à la table à langer, j’ai eu l’impression d’avoir gagné un million de dollars. J’ai ressenti une telle jubilation m’emplir que je pensais pouvoir m’envoler, léviter directement à partir du sol.

Lorsque j’allaitais mon bébé, je ressentais une satisfaction totale, celle d’un potentiel réalisé. L’être remplaçant une vie entière porté sur le devenir.

Je me demandais : comment ai-je pu imaginer qu’élever un enfant soit une corvée idiote ? Je sentais que toute ma créativité était mobilisée dans le but de distraire le bébé lorsqu’elle devenait difficile, de stimuler son cerveau en plein développement, d’éviter les écueils de l'éducation parentale. J’avais administré un organisme, rédigé un livre de 640 pages, donné des conférences hebdomadaires à des publics enthousiastes, mais rien de ce que j’avais fait jusque-là ne m’avait donné la pure joie et la satisfaction que me procurait l'élevage de ma fille.

Rien n’affectait cette exultation grisante. Même lorsque je changeais sa couche, l’activité qui avait stigmatisé la maternité à mes yeux, j’étais emplie de merveille sur la manière dont le lait qu’elle tétait de moi (en soi une substance miraculeuse) nourrissait d’une manière ou d’une autre ses millions de cellules différentes et était éliminé grâce à un système alimentaire conçu si parfaitement et si élégamment. Lorsque j’épinglais sa couche propre (j’étais une adepte des couches en coton), je sentais mon cœur déborder d’amour – d’amour pour mon bébé, d’amour pour son Créateur, d’amour pour ma vie si riche en bénédictions.

Mais aux côtés de cette joie et cette surprise, je ressentais autre chose : le sentiment d’avoir manqué de peu tout ceci. Que se serait-il passé si j’étais restée encore quelques années de plus à l’ashram ? Que serais-je devenue si je n’avais pas changé d’avis sur la maternité ? Et bien j’aurais été comme cette personne qui possède un ticket de loto gagnant mais le jette par mégarde dans une corbeille, avec ces reçus de carte bleue et ces listes de courses qui s’accumulent au fond de son portefeuille. Bref, je n’aurais jamais su que le gros lot me revenait…

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