Spiritualité

5 faits surprenants sur le judaïsme

21/06/2016 | par Nechemia Coopersmith

Y compris l’idée qu’il ne faut pas forcément être juif pour accéder au paradis…

1. Nous sommes censés savourer les plaisirs de ce monde-ci :

Le Talmud de Jérusalem affirme que Dieu nous réprimandera de ne pas avoir joui des plaisirs permis de ce monde (Kidouchin 4, 12). Dieu n’a pas mis des plaisirs dans ce monde-ci pour nous faire enrager. Allez-y donc, savourez cette coupe de glace aux fruits et à la crème chantilly, mais faites-le en toute conscience, comme un connaisseur, en savourant chaque bouchée. De cette manière, c’est vous qui contrôlez le monde physique et non pas lui qui vous contrôle.

Vers la fin de sa vie, Rav Samson Raphaël Hirsh, la grande autorité rabbinique allemande du 19ème siècle, demanda à ses disciples de l’accompagner aux Alpes suisses. Il voulait s’assurer que lorsqu’il monterait au Ciel et que le Créateur lui demanderait : « Samson, as-tu vu Mes magnifiques Alpes ? » il pourrait répondre par l’affirmative.

Se divorcer du monde matériel n’est pas un idéal juif. D’ailleurs, on ne peut atteindre la sainteté qu’en utilisant le monde physique à bon escient. Pensez à tous les termes hébraïques liés à la kedoucha, la sainteté : les kidouchin, les liens du mariage qui unissent un homme et une femme, le kidouch que l’on récite sur le vin, le Chabbat kodech, le saint Sabbat au cours duquel nous avons la mitsva de nous délecter de bons plats et de dormir un peu plus qu’à l’ordinaire. Ils gravitent tous autour d’activités physiques parce que pour le judaïsme, c’est en élevant le monde physique qu’on accède à la sainteté, non pas en s’en privant.

2. Le judaïsme croit au paradis et à l’enfer :

Mais sans doute pas à la version que vous imaginez.

La vie après la mort est une expression de la relation envers Dieu et la spiritualité que nous avons forgée et développée dans ce monde-ci. L’expérience qu’un être fait de la vie future est totalement dépendante de sa préparation préalable. Chaque choix que nous effectuons dans ce monde-ci façonne notre personnalité et génère un rapprochement ou un détachement avec le monde futur.

Imaginez deux personnes assistant à un concert philarmonique. Le premier a appris le solfège, s’est documenté au sujet du compositeur et est très versé dans toutes les nuances impliquées dans la création de cette symphonie. Pour lui, le concert est une expérience riche et extrêmement satisfaisante. Son compagnon, lui, a été traîné malgré lui et il déteste la musique classique. Pour lui, ce concert est ennuyeux voire pénible.

Un seul concert, deux types d’expériences très différentes.

Notre essence ne subit pas de véritable transformation quand nous quittons ce monde. C’est exactement le contraire. Notre essence est libre de s’exprimer pleinement dans le monde futur. La douleur du détachement et la conscience accrue de ce que nous aurions pu devenir si nous avions fait des choix de vie plus judicieux représentent la vision juive de l’enfer.

3. Il ne faut pas nécessairement être juif pour accéder au paradis :

Contrairement à la croyance populaire, un non-juif peut atteindre la plénitude spirituelle et même mériter une place dans le monde futur. L’obligation d’observer les mitsvot de la Torah n’incombe qu’aux juifs. La Torah prescrit sept commandements à l’adresse des non-juifs (les sept lois noa’hides) et Maïmonide affirme : « Quiconque parmi les Nations accomplit les sept commandements de servir Dieu appartient aux justes parmi les Nations, et a sa part dans le monde futur. »

4. Les croyances juives sont basées sur la raison :

La première mitsva des Dix Commandements est de savoir qu’il existe un Dieu.

Certaines religions exigent de leurs fidèles une foi aveugle : croyez qu’une chose est vraie parce que sur le plan émotionnel vous souhaitez que ce soit le cas.  La Torah, en revanche, nous ordonne de forger une croyance fondée sur la raison. Croyez en Dieu parce que vous avez assez d’arguments convaincants vous permettant de conclure que Dieu existe véritablement. Utilisez votre esprit, non pas votre cœur.

Même si vous avez des doutes et des questions, même si vous ne parvenez jamais à une certitude absolue, la mitsva de « savoir qu’il existe un Dieu » vous enjoint de cultiver constamment votre foi. Recherchez la réponse à vos questions, clarifiez vos doutes, et renforcez votre croyance en engrangeant plus de faits et d’arguments probants. Sachez qu’il existe un Dieu ; ne vous contentez pas de l’assumer aveuglément.

5. C’est une mitsva de veiller sur sa santé :

Mézouza ? Présente. Nourriture cachère ? Présente. Chaussures de course ? Euh…

Pour être à même de mener une vie spirituelle saine, il faut veiller à mener une vie physique saine et robuste. Maïmonide, le grand philosophe et médecin, a écrit dans son Michné Torah : « C’est suivre les voies de Dieu que d’avoir un corps sain et intact puisqu’on ne saurait en étant malade acquérir aucune des notions et connaissances qui forment la connaissance de Dieu. Aussi faut-il fuir toutes les attitudes préjudiciables au corps et s’attacher à un régime salutaire à sa santé » (Lois des traits de caractère 4, 1).

Il recommande aussi vivement l’exercice : « Tant qu’un homme fait des exercices et beaucoup d’efforts, et ne mange pas à satiété… il ne sera pas en proie à la maladie et sa force s’accroîtra… Quiconque est oisif et ne pas fait d’exercice… même s’il mange de bons aliments et se conforme aux règles médicales, souffrira de maux toute sa vie et s’affaiblira » (ibid 4, 14-15).

Alors, renoncez à ce reste de cholent (ou dafina...) et allez faire du jogging. Votre corps vous en sera reconnaissant. Et votre âme aussi.

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