Spiritualité

La lumière du mois de Iyar

08/05/2016 | par Tsipporah Heller

Le pouvoir de transformer l'amertume en douceur, et la maladie en guérison.

Iyar est le mois qui arrive juste après Nissan et la sortie d’Egypte, un mois bien difficile à égaler!

Iyar est appelé le mois de l’éclat ou du bourgeonnement, "Ziv" en hébreu. Il y a plusieurs raisons à cela et en examinant bien les événements qui ont eu lieu en ce mois, on comprend son essence et son pouvoir.

La lettre du président

Peu importe où vous vous situez politiquement, il y a toujours quelque chose d’unique dans le fait de recevoir une lettre personnelle du président des États-Unis sur du papier à lettre à en-tête du la Maison-Blanche. Il est peu probable que vous mettiez à bâiller et que vous reléguiez la lettre à la pile de courrier indésirable et que vous l'oubliiez. Vous seriez impatient de l'ouvrir et la liriez très attentivement. Et si vous aviez trouvé le langage ambigu ou flou, vous feriez tous les efforts pour comprendre chaque mot, même si cela signifie de demander l'aide de l’ami de votre beau-frère qui parle couramment le langage des diplomates. Vous seriez pleinement conscient de la puissance qui se cache derrière chacun des mots du président.

L'effet de la sortie d’Égypte et de tout ce qui l'a précédée, c'est que le peuple juif a eu un aperçu de l'amour que Dieu lui porte, de sa puissance et de sa majesté. Nous étions prêts à lire sa lettre, pour ainsi dire. En fait nous étions prêts à recevoir sa parole, la Torah. Quand nous sommes arrivés à Mara a Roch 'Hodech Iyar (qui, incidemment, est tombé un Shabbat l'année de la sortie d’Egypte), nous étions prêts à entendre la parole du roi.

Afin de nous préparer, deux choses devaient se passer. La première était empirique; la seconde intellectuelle

Lorsque les Juifs sont arrivés à Mara, ils ont découvert que l'eau qui était accessible était amère. Moshe a été chargé de jeter un arbre dans l'eau, ce qui a miraculeusement donné de l'eau douce. Déjà pleinement conscients que Dieu contrôle la nature grâce aux nombreux miracles encore tout frais dans nos mémoires, A quoi servait encore un autre miracle à ajouter à notre répertoire?

La manière dont nous vivons la vie elle-même est souvent amère, mais elle n'a pas à le rester. Avec l'aide de Dieu, elle peut n’être que douceur.

Ce miracle a démontré le fait que la manière dont nous vivons la vie elle-même (qui est symbolisée par l'eau, la source de toute nourriture physique) est souvent amère, mais elle n'a pas à le rester. Avec l'aide de Dieu, elle peut n’être que douceur.

 

En fait, Il existe une grande différence entre le désespoir et l'amertume. La voix du désespoir est celle qui nous dit : "Vous n'avez aucune valeur, votre vie est brisée. Allez dormir, manger du chocolat et tout oublier."

La voix de l'amertume est complètement différente. Elle nous dit: «Vous n'avez pas à supporter tout ça en silence. Recrachez la saveur contaminée que votre vie a prise. Relevez le défi en face de vous et avancez !"

Lorsque nous nous permettons de ressentir l'amertume que la vie fait si souvent ressortir, nous nous sentons coincés. Nous voulons le changement, mais nous ne savons pas comment y parvenir. Ce que les Juifs ont vu ce jour-là dans l'événement de Mara (qui signifie «amer») était que la première étape est de prendre l'arbre de la connaissance du bien et du mal et de le jeter dans l'eau. Qu'est-ce que cela signifie dans le langage non-mystique, c'est que nous devons réaliser qu'il y a des choix à faire, et que c’est à nous seuls qu’il incombe de les faire, sans se laisser contaminer par notre subjectivité ou par notre ordre du jour émotionnel.

Mais comment savoir que nos choix sont les bons? Après tout, nous les humains, nous pouvons trouver du bien dans le pire des maux. Nous l’avons malheureusement déjà fait bien des fois ! De la même manière, nous sommes également capables d’étudier des choix qui sont purs et réels et de les considérer comme mauvais ou même pire s’ils ne cadrent pas avec nos plans.

Afin de nous fournir plus qu’une lettre cachetée, Dieu nous fait savoir que l'information est à portée de main, et nous a présenté un avant-goût de ce que la Torah serait avant même qu'elle ait été donnée. Et ce, afin que nous puissions savourer une partie de sa douceur. À Mara, Dieu nous a présenté trois mitsvots (commandements), chacune encapsulant une catégorie entière de la loi juive. Selon le Maharal de Prague, le célèbre talmudiste de la mystique cité médiévale, chaque catégorie se rapporte à l'un des trois aspects de ce qui nous compose : le physique, l'intellectuel et le spirituel.

Les trois composantes

"Chukim" sont les mitsvots qui se rapportent à notre identité physique. Leur message est que tout ce qui est physique a une source spirituelle et que nous pouvons trouver un sens et une éternité dans la réalité physique au lieu d’y voir de la banalité et du déclin. La clé c’est de laisser Dieu nous emmener au-delà de notre vision de la réalité. Nous sommes enfermés dans notre habitude de tout voir à travers le prisme du temps et de l’espace, ce qui signifie que nous n'arrivons jamais vraiment à aller au-delà de l’emballage physique qui abrite la réalité spirituelle.

A Mara, nous avons reçu notre premier Chok (singulier de chukim) : le rituel mystique de la vache rousse qui est sans doute le plus énigmatique de tous les commandements de la Torah toute entière. Il nous a été donné comme un échantillon des nombreux autres commandements (tels que les lois de la casherout) qui ne sont pas facilement interprétables. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas d'autre but que de susciter l'obéissance à Dieu (ce qui serait certainement assez valable). Mais ce que cela signifie, c'est que nous devons être prêts à abandonner notre besoin de rejeter d'emblée tout ce que l’on arrive pas à faire rentrer de force dans une petite boîte appelée «Notre esprit».
En nous déplaçant au-delà de notre base de données limitée, nous pouvons élever la personne que nous sommes.

Les "Aidot" sont des commandements qui commémorent des événements. Nos émotions et notre conscience spirituelle sont basés sur la mémoire et les aidot nous offrent la possibilité d'acquérir des souvenirs qui ont une signification spirituelle. Chabbat nous a été donné à Mara. A partir de ce moment, nous avons l'opportunité de nous rendre compte que nous sommes les créations de Dieu et que nous avons une valeur intrinsèque. Nous ne sommes pas seuls dans les événements qui arrivent. Toute autre personne que nous rencontrons sur notre route est en fait, une expression de la volonté divine. Lorsque nous vivons ce message, semaine après semaine, tout change. Nous découvrons en nous le courage émotionnel pour faire face à la vie dans un monde où tout a un but.

La dernière catégorie est Michpatim, les lois de la justice. A Mara Dieu nous a donné les lois de l'honneur qu’il nous faut devoir à nos parents (selon une autre opinion, les Michpatim étaient les lois d’un système de jugement équitable). Ces lois nous conviennent très bien intellectuellement. Après tout, personne ne veut être jugé par un tribunal kangourou, ni se trouver abandonné par les enfants qu'il a élevé avec amour et dévotion.
Ce que la Torah ajoute, ce sont les détails qui font évoluer les lois au-delà des platitudes aléatoires alimentés par de bonnes intentions en leur donnant des détails de chair et de sang. Ainsi, ce qu’enseigne la Torah c’est qu’un juge ne peut favoriser les pauvres, pas plus qu'il ne favorise les riches afin d'équilibrer les choses selon sa propre compréhension arbitraire de l'affaire. C’est qu’un enfant doit parler respectueusement à ses parents, même s’il pense que ses parents ne disent que des absurdités.

Ces trois catégories nous redéfinissent en tant que personne et nous ont donnent la volonté intérieure de lire la lettre du roi.

Ces trois catégories nous redéfinissent en tant que personne. Nous avions besoin de cela comme un prélude à la réception de la Torah. Cela nous a donné la préparation intérieure à la lecture de la lettre du roi. C'est cela l’éclat, le bourgeonnement !
Une fois que le soleil commence à monter dans le ciel et qu’une fleur commence à fleurir, il n'y a pas de retour en arrière. La transformation s'est produite.
C'est pour cette raison que Dieu a dit aux Juifs quittant l'Egypte que s’ils obéissent aux lois qu'il a énoncées, ils ne subiront jamais les maladies qu’Il a utilisé comme armes contre les Egyptiens.
Ce que cela signifie, c'est que nous ne seront plus jamais des égyptiens dans tous les sens du terme.

La guérison

Le sort des juifs et le sort des Egyptiens ne sont pas liés. Les Egyptiens n'avaient pas la possibilité de découvrir aucune forme de contestation ou de sens dans leurs maladies. Pour eux, tout "est arrivé parce que c'est arrivé» et le sens de tout cela est, pour eux, au-delà de la compréhension humaine.

Pour le Juif, au contraire, le monde est une création continue dans laquelle il y a des défis, du potentiel et de la compassion cachée même au cœur d'une maladie grave. A l'ère prophétique, il était possible pour chacun d'entre nous d'aller voir un prophète et de lui demander de nous révéler la raison de nos souffrances. Si nous pouvions encore le faire, nous serions alors en mesure de concentrer nos énergies sur la rectification de la source de notre maladie, plutôt que de mettre toutes nos forces dans la rectification de ses manifestations extérieures.

Iyar est le mois au cours duquel Dieu a promis que nos maladies à nous ne seraient pas aléatoires. En fait, le mot Iyar en hébreu est un acronyme pour l'expression Ani Hachem Rophecha, ce qui signifie, «Je suis Dieu, ton guérisseur." C'est un mois qui est particulièrement de bon augure pour toutes les formes de guérison.

D’ailleurs, la manne qui tombait du ciel et qui a soutenu les Juifs dans le désert pendant 40 ans a commencé à tomber le 15 Iyar.
Cet aliment a deux propriétés remarquables; spirituellement il a forgé dans notre conscience la réalisation que Dieu est impliqué dans notre subsistance matérielle. Ce fut une étape nécessaire pour nous préparer à recevoir la Torah.
Pour cela, nous devions avoir la conscience de la mesure dans laquelle Dieu est impliqué dans nos vies et de la mesure dans laquelle nos actes affectent notre destin.
La manne a causé le fait que notre amour latent et notre confiance en Dieu ont été actualisés par la confiance que nous avons eu en lui, au jour le jour, pour notre nourriture. Physiquement, cette nourriture était parfaite, elle n'a pas causé de maladies. Cela aussi, nous a conduits à fleurir en tant que peuple.

Lag Baomer

 

Le 18 Iyar est le 33ème jour du Omer. Qu’est-ce que le Omer? La Torah nous ordonne de compter les 50 jours entre Pessa'h et Chavouot (même si bien sûr nous savons le nombre de jours écoulés) car c’est en fait, comme une façon de montrer notre préparation à recevoir enfin "la lettre."

A Pessah, une offrande d'orge a été faite. Ceci est important car dans le monde antique, l'orge était la nourriture des animaux. Cela symbolise alors que nous si nous étions physiquement libres quand nous avons quitté l'Egypte, nous n'étions pas encore spirituellement évolués.

A Chavouot, l'offrande était de blé, à partir duquel est fait le pain. Nous avons évolué et sommes maintenant prêts à recevoir la Torah.

Plusieurs années plus tard, une épidémie de peste a frappé les étudiants de Rabbi Akiva. Au cours de cette période, il y a eu 24000 morts, ce qui créa un vide qui aurait pu conduire à la perte de toute la tradition orale. Mais Rabbi Akiva a eu le courage de tout recommencer avec cinq élèves en tout et pour tout. La peste a pris fin le 33e jour du Omer qui est célébré car, en effet, cela signifiait que le message, la lettre, ne serait jamais oublié.

Un des cinq étudiants à qui Rabbi Akiva a enseigné son savoir était Rabbi Shimon Bar Yohaï. En dépit du fait qu’il a été soumis à une persécution extrême de la part des Romains (qui a nécessité que Rabbi Shimon se cache dans une grotte de Galilée pendant 13 ans) Rabbi Shimon Bar Yohaï est devenu l'un des plus brillants feux du judaïsme. Il a écrit le Zohar, qui signifie littéralement le Livre de la Splendeur, qui est l'épine dorsale des écrits mystiques juifs. L'éclairage qu'il a versé sur les aspects cachés de la Torah est comparé au rôle de Moshé transmettant les passages révélés de la Torah.

L'anniversaire de sa mort est Lag Baomer. Il s’agit aussi du jour de l'éclat et de la floraison. Il a promis à ses élèves qu'il allait prier pour ceux qui visitent sa tombe à Méron à la date anniversaire de sa mort.

La personne que nous sommes le jour de notre mort est l'ultime auto-déclaration.
La plupart d'entre nous associent cette célébration avec un anniversaire, plutôt qu’avec un jour où quelqu'un est mort. En effet, naître n'est pas vraiment une réalisation mais par contre, être la personne que nous sommes le jour de notre mort est l'ultime auto-déclaration.

Le juste lui, monte de plus en plus haut chaque année c'est-à-dire que ses actes ont un impact de plus en plus grand sur le monde qu’il a laissé derrière lui. C’est pour cette raison que nous célébrons une grande fête populaire religieuse chaque année à Méron. La fréquentation de l'année dernière a atteint le quart de million.

Si vous demandez aux gens ce dont il s'agit, vous entendrez beaucoup de réponses. Certains sont là pour prier, certains pour célébrer, mais ils sont tous sûrs d'une chose : le peuple juif est encore en fleur !

Mazal

Le mazal, le signe de Iyar est un taureau mangeant de l’herbe.
C'est le symbole d'un animal d'une grande force (le bœuf étant le plus fort des animaux domestiques) qui mange de plus en plus et progresse constamment.

Vivez un grand Iyar!

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