Spiritualité

Quand le matériel sert à l’élévation spirituelle !

19/02/2015 | par Yossef 'Haïm Sitruk zal

Réussir à intégrer et à éclairer la matière comme fondement à une tension spirituelle toujours plus élevée, tel est le défi proposé au peuple d’Israël.

Notre paracha aborde les passages relatifs à la construction du Michkan, le temple portatif du désert qui servira ensuite de plan au Beth Hamikdach, le Temple de Jérusalem construit des siècles plus tard par le roi Salomon.

On peut s’étonner – comme l’avait fait Moché – du fait que Dieu demande à son peuple de lui bâtir une « maison »…

Car, selon l’expression même du prophète Isaïe, « la terre entière est à Toi ; à quoi bon Te construire une maison ?! » Or, cette construction de la Maison de Dieu était surtout un symbole pour l’homme qui venait s’y prosterner : il avait sous son regard, dans un espace donné, un véritable microcosme de l’univers – « un monde en miniature » – grâce auquel il pouvait capter instantanément les grands défis de ce monde…

Un simple exemple : le Cohen qui pénétrait dans le hé’hal – littéralement le « palais » – du Sanctuaire, découvrait, en se dirigeant vers le Saint des Saints, d’un côté la Ménora d’or à sept branches, et de l’autre le Choul’han, la Table.

Ces deux instruments du Temple étaient précisément l’un en face de l’autre afin que l’homme puisse passer entre eux en prenant conscience de la tension existant dans sa vie entre la Ménora (la lumière ou dimension spirituelle) et le Choul’han (la matière qui toujours attire l’homme vers elle)…

Vouloir ignorer la matière et faire comme si elle n’existait pas, ce n’est pas du tout ce qu’Hachem attend de nous…

Réussir à « avancer » vers Hachem consiste donc à savoir trouver un équilibre entre ces deux pôles et à résoudre les contradictions de leurs énergies dissemblables, mais finalement pas incompatibles ! Car un homme qui réussit dans ce monde est bien celui qui ne néglige pas le spirituel et qui, pour cela, sait franchir avec succès l’obstacle du matériel. En effet, vouloir ignorer la matière et faire comme si elle n’existait pas, ce n’est pas du tout ce qu’Hachem attend de nous… Mais si, à l’inverse, la matière en vient à étouffer l’homme en constituant sa seule occupation, cela aussi est inconcevable. Réussir à intégrer et à éclairer la matière comme fondement à une tension spirituelle toujours plus élevée, tel est le défi proposé au peuple d’Israël.

Par exemple, le jour du Chabbat – une journée consacrée à Dieu et appelée Chabbat Kodech (le saint Chabbat) – n’est pas seulement un temps d’étude et de prières : c’est aussi le jour où le corps s’épanouit et se réjouit ! Ce bonheur-là, que le corps a grand besoin de ressentir, permet en retour à l’âme de s’élever et de s’épanouir. Ce chemin n’est certes pas très évident, mais quelle beauté et quelle grandeur l’homme peut atteindre en cherchant ainsi à ressembler à Hachem…

On sait que même physiquement détruit, le Michkane continue toujours le modèle et la référence pour tous les Juifs de toutes les générations. Voilà pourquoi nous n’avons jamais cessé d’en étudier les plans, la disposition exacte et le fonctionnement. Mais les prophètes l’ont promis : la destruction du Temple de Jérusalem n’est qu’une « parenthèse ». Car appelé depuis toujours « bâtisse éternelle », il sera un jour réédifié. Or, nous pouvons rapprocher ce jour par la prière et notre soumission sincère à Dieu. Et lorsque ce Beth Hamikdach sera enfin reconstruit, les peuples du monde viendront tous à Jérusalem – non pour le détruire comme autrefois – mais pour se prosterner devant l’Éternel. Israël aura alors accompli la mission assignée par Dieu : être une « lumière pour les nations.

Cette tribune a paru dans le journal Hamodia.

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