Spiritualité

Une prière sincère n’est jamais vaine

01/07/2014 | par Aish.fr

Nos prières, nos bonnes actions et nos marques d’unité pour Éyal, Guilad et Naftali auraient-elles été vaines ?

Je ressens une douleur intense. Une vive douleur pour ces beaux adolescents, pleins de potentiel, et dont la vie a été fauchée de manière aussi abjecte. De la douleur pour leurs familles. De la douleur pour leurs amis et les communautés où ils vivaient. Et de la douleur pour tout le peuple juif qui s’était uni pendant toute cette période pour agir de toutes ses forces pour les ramener à la maison.

Outre les efforts extraordinaires déployés par l’armée israélienne pour retrouver les garçons, des individus du monde entier ont tenté de leur côté d’agir au maximum pour aider cette cause.

Assis dans mon bureau qui surplombe le Mur occidental, j’ai observé des milliers de personnes de tous les milieux affluer quotidiennement afin de prier pour eux. Des programmes d’étude en continu, 24 heures sur 24, ont été organisés dans les localités d’origine des jeunes garçons, en tant que mérite dédié à leur bien-être. Certains s’engagèrent à se montrer plus prudents dans leur manière de parler et de traiter autrui. Le public fit entrer Chabbat plus tôt. Le pays tout entier s’unit, nous nous sentions comme une seule famille.

Désormais, nous sommes chancelants, accablés par ces meurtres atroces. Et nombreux sont ceux qui s’interrogent : qu’en est-il de toutes nos prières de ces dix-huit derniers jours ? Ont-elles été récitées en vain ?  

Le terme hébraïque désignant la prière est Tefila, qui est issu de la racine palel, qui signifie relier. Une prière réussie ne signifie pas forcément que nous obtenons ce que nous avons demandé. Dieu n’est pas un distributeur automatique, et parfois, la réponse que nous recevons est : « non. » Mais la prière, quant à elle, peut tout de même être considérée comme « réussie » étant donné que le but principal de la prière est de se rapprocher de Dieu. Or, cet objectif a bien été accomplie.

Notre responsabilité dans cette situation consistait à faire tout ce qui était en notre pouvoir. Nous avons prié, accompli des mitsvot supplémentaires, et nous nous sommes unis d’une manière sans précédent. Notre conscience du caractère précieux de l’existence et de celle du peuple juif a été aiguisée, et nous avons sincèrement communiqué avec Dieu. Tout ceci sera dédié au mérite de Naftali, Guilad et Eyal.

Les parents des trois garçons ont fait preuve d’énormément de force et de foi en Dieu. Dans une entrevue accordée au Times of Israel, la semaine dernière, Rachel Frankel a déclaré ceci : « Nous avons demandé à maintes reprises aux gens de prier, même à des gens d’autres religions, et à des laïcs. Tous ont leur propre manière d’envoyer une énergie positive, quels que soient les moyens déployés, et la prière est très importante pour moi. Je veux que ce soit clair, et je me suis répété ceci à plusieurs reprises : la prière est très puissante, mais elle ne nous garantit rien.

« Je ne savais pas qu’ils prenaient des photos à ce moment-là [au Mur occidental], mais je crois que ce que je disais à ce moment-là, qu’ils ont surpris, était ceci : "Dieu ne travaille pas pour nous." Simplement parce que je prie de tout mon cœur. Cela pourrait aider. Je pense que cela pourrait aider, en particulier lorsque des milliers et même des millions de gens prient. C’est bien réel. Mais personne ne me doit rien. Et si demain, que Dieu préserve, j’apprenais la pire nouvelle possible, je ne veux pas que mes enfants ressentent ceci : où sont passées toutes mes prières ? C’était un groupe d’enfants que je ne connais pas et je me sens responsable. Que Dieu préserve, il ne faut pas que cela déclenche une crise chez eux. »

Aucune prière n’est vaine. Nos Sages nous enseignent que toutes les prières, même celles qui semblent rester sans réponse, sont mises en réserve par Dieu et exaucées à un stade ultérieur. Le Roi David a dit au Tout-Puissant : « Tu as compté mes errances, place ma larme dans Ton flacon, n’est-elle pas dans Ton mémorial ? » (Psaumes 56:9). Le rav Chimchon Pinkus explique que chaque larme versée en prière est sauvée et gardée par Dieu jusqu’à être utilisée à un moment assigné. Seul Dieu connait ce moment.

Le saint et gaon, le Steipler de Bné Brak a dit un jour : « Ne soyez pas chagrinés, une prière sincère ne reste jamais sans réponse. Toute requête sincère adressée à Dieu doit obtenir une réponse. Il ne peut en être autrement. Si la réponse ne vient pas aujourd’hui, alors elle viendra demain. Et si ce n’est pas demain, alors dans une semaine. Et si l’on n’a toujours pas de réponse au bout d’une semaine, alors dans un mois. Si on n’a pas obtenu de réponse au bout d’un mois, celle-ci peut venir un an plus tard, ou alors dix ans plus tard, ou même cent ans, ou plus. Si l’on n’exauce pas vos prières de votre vivant, elles seront exaucées pour vos enfants ou vos petits-enfants. Nous ne pouvons affirmer avec certitude quand une prière sera exaucée, nous pouvons être assurés uniquement que chaque prière sera agréée d’une manière ou d’une autre, un jour. » (Une lettre pour l’éternité, Artscroll).

Notre douleur est vive et nous ne pouvons comprendre comment tous ces événements s’intègrent au plan divin. En quelque deux semaines, ces garçons ont su créer de grands changements au sein du peuple juif, plus que certains en sont capables pendant toute leur existence.

Puissions-nous trouver du réconfort ensemble, avec les familles, et puissent toutes nos prières, notre étude supplémentaire de Torah et notre accomplissement de mitsvot être dédiés au mérite de ces saintes âmes et du peuple juif.

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