Spiritualité

La Capitale, Chap. 13 : La petite clef du Louvre

22/06/2014 | par Millie Salomon

Alors qu’Angel découvre la Capitale, son ami Alex pénètre dans les arcanes secrètes du plus grand musée du monde…

Résumé des épisodes précédents :

Alors qu’Angel découvre la Capitale, son ami Alex pénètre dans les arcanes secrètes du plus grand musée du monde…

À Paris, Alex pénétrait dans la pyramide du Louvre sans faire la queue, grâce au badge spécial qui lui donnait accès à toutes les collections et aux bureaux de l’administration. Il traversa le hall d’entrée et se dirigea d’un pas sûr vers les locaux d’Égyptologie. Devant l’une des portes en verre dépoli, il croisa Champol, le chef de son département, qui s’appelait en fait Jean-Paul mais que tout le monde appelait ainsi par référence au premier traducteur de hiéroglyphes. Après l’avoir rapidement salué, ce dernier lui demanda des nouvelles de ses recherches. Un peu gêné, bien que cela ne fût pas de son fait, Alex lui répondit qu’il n’avait pas encore retrouvé le papyrus qui n’apparaissait dans aucune publication et restait parfaitement inédit, même au sein du catalogue de la collection Kheops… Champol le toisa amicalement en lui conseillant de ne pas désespérer.

    – Adressez-vous à Françoise, la documentaliste, elle est très calée et pourra vous apporter une aide précieuse.

Alex eut à peine le temps de le remercier. Champol continua sa route, imperturbable.

Alex avait des vues très différentes de son chef. Bien qu’égyptologue distingué par de nombreuses récompenses académiques, Champol restait le dépositaire monolithique de versions officielles sujettes à discussion. L’histoire, recomposée souvent à la seule lueur de découvertes tronquées, faisait trop souvent l’impasse sur les textes anciens ignorés par la communauté scientifique qui, de toutes façons, n’en possédait pas la clef. Ce confort intellectuel, acquis grâce à des certitudes toutes religieuses, n’était pas partagé par Alex, qui était animé par une vraie soif de savoir.

Comment retrouver un papyrus manquant au répertoire ?

Il s’approcha du bureau de Françoise, la documentaliste générale. Ne lui ayant adressé qu’une seule fois la parole lors de son entretien d’embauche, il hésitait à lui poser une question élémentaire : comment retrouver un papyrus manquant au répertoire ?

    – Vous êtes bien madame Françoise G. ? demanda-t-il, le sourire aux lèvres.

    – Oui, c’est moi, dit-elle plutôt flattée de ne pas être devenue totalement invisible après tant d’années, et de ne pas être considérée comme faisant partie des meubles du musée.

    – Je m’appelle Alexander et je suis papyrologue. Je recherche le papyrus côté TT85, n°6. Impossible de mettre la main dessus. Pourriez-vous m’aider ?

    – Vous travaillez ici depuis longtemps ? demanda Françoise tout en lançant un rapide coup d’œil sur le badge d’Alex, ce qui n’échappa pas à ce dernier.

    – Je viens de commencer dans le service, répondit-il, et vous ? questionna-t-il avec un zeste d’effronterie.

    – Depuis plus de trente ans. Je crois d’ailleurs être la plus ancienne de l’équipe !

Alex avait donc tapé à la bonne porte.

    – Ce document n’apparaît pas dans le répertoire informatisé, dit-elle tout en tapotant sur le clavier de son ordinateur.

Alex n’avait pas encore fait ses classes.

Le regard scrutant les informations qui s’affichaient sur son écran, Françoise avait déjà pris un stylo, afin d’inscrire le renseignement précieux, certaine que le débutant qui s’était présenté à elle n’avait pas encore fait ses classes. Sa conscience professionnelle ne supportait pas que le répertoire ne soit pas complet. Mais bientôt, après plusieurs tentatives infructueuses, elle dut se rendre à l’évidence : le papyrus était véritablement manquant.

    – Vous avez raison, il n’apparaît pas ici. Je crois que vous devriez rechercher dans le corpus Rosette.

Encore une fois, Françoise avait sous-estimé son interlocuteur. Alex avait depuis longtemps fouillé cette piste, sans résultat. Ce corpus proposait des textes correspondant à des stèles, des ostraca, des papyrus et offrait une base de données internationales qui répertoriaient les artefacts gérés par les musées.

    – Cela ne donne pas plus de résultat. J’ai déjà entrepris cette recherche mais suis resté parfaitement bredouille.

Cette fois-ci, Françoise apporta davantage de crédit à Alex. Elle lui tendit alors une petite clef et lui dit plus doucement, sur un ton de confidence, après s’être levée et avoir fermé la porte.

    – Voici la clef des anciennes archives du musée. Cela ne fait pas partie de la procédure officielle car il faut une autorisation spéciale de l’administrateur général mais je suis prête à vous aider afin de mettre à jour le fichier. Dirigez-vous vers le pavillon de Flore. Vous pourrez ouvrir la salle « espace réservé au personnel » grâce à cette clef. Je suis certaine que vous y trouverez votre bonheur si vous avez de la patience et de la persévérance. Pensez seulement à fermer la porte derrière vous sinon, nous risquons tous les deux de nous faire tirer les oreilles…

    – Je vous remercie vraiment, c’est très gentil de votre part. Comment expliquez-vous ce problème ?

    – Lors de la construction de la pyramide, à partir de 1983, les travaux ont perturbé la vie tranquille du musée. À l’époque, des objets de valeur ont été dérobés au département des antiquités égyptiennes. Cela a produit de nombreux chamboulements et je ne serais pas étonnée d’apprendre que certains papyrus aient également disparu. Voici la clef… Faites vous une idée et n’oubliez pas de me tenir au courant !

Cette subite amabilité fut interprétée par Alex comme un signe du ciel. Après avoir chaleureusement remercié Françoise et l’avoir cordialement saluée, il se tourna vers la sortie et léger comme l’air, se dirigea vers le pavillon de Flore.

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