Franc Parler

Cacherout et contrôle de soi

Chémini (Lévitique 9-11 )

Du sens moral des règles alimentaires du judaïsme.

La nourriture ocuppe une place prépondérante dans la vie juive. Imaginez un mariage ou une bar-mitsva sans banquet. Ça serait un peu comme un bistro sans alcool. Autrement dit, sans grand intérêt…

Dans une culture qui est tellement focalisée sur la nourriture, il est donc logique de retrouver tant de lois qui régulent notre alimentation. Sans aucun doute, le but premier des lois de la Cacherout est notre santé spirituelle. Nous sommes ce que nous mangeons – et qui voudrait être un porc ?

Toutefois, il existe une autre raison importante pour laquelle nous mangeons cachère : le développement de la maîtrise de soi.

Il m’est arrivé de suivre un stage d’une semaine sur l’alimentation macrobiotique. C’est un régime très sain mais incroyablement restrictif. Mon épouse et moi étions en compagnie de dix autres couples, qui étaient tous non-Juifs. Il était intéressant de remarquer à quel point il était beaucoup plus facile pour nous d’adopter ce nouveau mode alimentaire que pour tous les autres participants. Et pour cause, grâce aux lois de la Cacherout, nous étions déjà habitués à faire preuve de maîtrise dans le domaine de l’alimentation et ce régime n’en était qu’une simple extension. En revanche pour ceux qui n’avaient aucune expérience de contrôle alimentaire à long terme, l’ajustement se révélait beaucoup plus difficile.

Dans la vision du judaïsme, la vie est une histoire de contrôle de soi. Plus nous sommes maîtres de nous-mêmes, plus nous pouvons parvenir à des accomplissements significatifs. Et inversement, plus nous laissons nos désirs et nos passions mener la danse, moins nous serons capables d’accomplir. Manger est l’un des désirs primitifs de l’homme et, en tant que tel, il nécessite un sérieux exercice d’autodiscipline. Parce que chaque créature, l’être humain inclus, a besoin de nourriture pour survivre, celle-ci peut totalement détraquer ses désirs ! Chaque femme vous dira qu’un mari bien nourri, c’est déjà un grand pas vers la paix au foyer… Manger est une activité qui demande une grande dose de maîtrise de soi pour éviter de se laisser emporter par nos désirs.

Voilà pourquoi la Torah nous fixe des lois pour nous aider à instaurer des limites et de l’autodiscipline. Mais il nous reste une certaine marge d’effort personnel. Les aliments bons pour la santé ne sont pas très appétissants tandis que ceux qui sont malsains sont généralement très attirants. Nous devons également fixer nos propres limites.

Toutefois, en définitive, la nourriture est l’un des défis les plus simples à relever dans la vie. Si nous ne réussissons pas à surmonter nos désirs dans ce domaine, nous serons sérieusement mis au défi dans des domaines plus significatifs. Respecter les lois de la Cacherout nous enseigne la maîtrise de soi, non seulement dans les aspects spirituels de la nourriture, mais aussi dans les aspects pratiques de notre santé – et à partir de là, dans les autres domaines de la vie qui importent véritablement.

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