Franc Parler

Couper dans le vif

Metsora (Lévitique 14-15 )

Suivant la portion de Tazria lue la semaine précédente, la portion de cette semaine poursuit sa description des conséquences tragiques du discours diffamatoire, le lachone hara.

« Pierres et bâtons briseront mes os, mais les mots jamais ne m’atteindront. » Quel que soit son identité, l’auteur de cette comptine d’enfants est soit naïf soit sourd. S’il nous arrive de conseiller à nos enfants de ne pas faire cas des remarques perfides lancées par leurs camarades, la réalité est que les mots peuvent se révéler bien plus blessants que les « pierres et les bâtons ». La douleur causée par ces derniers est temporaire alors que celle causée par des paroles blessantes peut être éternelle.

Lorsqu’une personne vous frappe, c’est là une expression très crue et superficielle de dédain pour votre humanité. Ce qu’elle affirme, en substance, c’est que vous êtes un objet, non pas une personne. Il y a un aspect de violation de votre humanité. Les mots, en revanche, peuvent exprimer ce dédain de manière infiniment plus éloquente et, de ce faire, vous affecter beaucoup plus en profondeur. Lorsque vous parlez mal d’une autre personne, la blessure peut se révéler encore plus personnelle et vive et atteindre son individualité comme une flèche en plein cœur. Et ça fait mal. Très mal.

Chaque être humain est créé à l’image de D.ieu. Nul d’entre nous n’est intrinsèquement plus, ou moins divin que son prochain. Nous sommes divins peu importe ce que nous faisons. La question est seulement si nous agirons de manière divine ou nous. D’après le Judaïsme, même si une personne fait le « mal », son essence demeure « bonne ». Lorsque nous reconnaissons ce principe, nous parvenons à apprécier la bonté, la grandeur, et le potentiel quasi illimité de ceux qui nous entourent.

En même temps, nous autres humains commettons des erreurs. Oui, nous sommes divins, mais nous ne sommes pas pour autant D.ieu. Et seul D.ieu est parfait.

Lorsqu’une personne dit du lachone hara, elle se concentre sur le mal qu’autrui commet. D.ieu a créé un univers d’âmes divines et élevées et nous, dans nos esprits et dans nos paroles, nous le transformons en un monde peuplé d’hommes petits et mesquins. Nous observons la création la plus précieuse de D.ieu, l’être humain, créé à son image, et nous ne prenons pas même la peine de remarquer l’étincelle divine qui l’anime.

Si nous souhaitons voir D.ieu au sein des personnes qui nous entourent, il est toujours possible de Le voir. Mais, de la même manière, si nous désirons ignorer D.ieu, nous verrons le mal et finirons par dire du lachone hara.

Vu dans une telle perspective, il devient évident de comprendre pourquoi il existe peu de choses dans le judaïsme qui sont considérés plus graves que de parler mal d’autrui.

Alors, la prochaine fois qu’un commentaire juteux sur votre collègue vous pend aux lèvres, accordez-vous un petit instant pour réfléchir combien il ne sied pas une âme aussi digne que la vôtre de s’abaisser à une telle mesquinerie.

Cela ne vaut tout simplement pas la peine.

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