Odyssées Spirituelles

Un goût de Paradis

27/08/2012 | par Sara Yoheved Rigler

Une incroyable famille de Jérusalem révèle au monde la beauté du Chabbat.

Un jeune étudiant américain de l'Université Hébraïque passa une fois Chabbat chez Rabbin Mordechai et Henny Machlis à Jérusalem, avec cent autres invités entassés dans leur modeste appartement. Cet étudiant, un anneau au nez et dans l’un de ses sourcils, était déterminé à se moquer de chaque mot de Torah qu’essayait de partager Rabbin Machlis avec ses invités. Chaque fois que Rabbin Machlis prenait la parole, l'étudiant se mettait à crier: «Mais c'est stupide!" ou "C'est archaïque!" ou encore se tordait de rire.

La patience pourtant infinie de Rabbin Machlis commençait à s’épuiser. Il s'assit et dit à sa femme, «C’en est trop, ça suffit. Il est trop perturbateur."

Henny encouragea son mari. «Ignore-le, ne fais pas attention à ce qu'il dit. Ne lui parle pas ; parle plutôt à sa Néchama [âme]."

"Pourquoi as-tu ce truc idiot sur le nez?" L'étudiant répliqua: «Pourquoi as-tu ce truc idiot sur ta tête?"

Mordechai parvint tant bien que mal à continuer. A la fin du repas, l'odieux étudiant prit congé. Mais comme il atteignait la porte, un des treize enfants des Machlis, Moché, âgé de 7 ans, lui demanda: «Pourquoi as-tu ce truc idiot sur le nez ?"

L'étudiant répliqua: «Pourquoi as-tu ce truc idiot sur ta tête?"

Moché lui répondit: "Parce que je dois toujours garder en tête qu'il existe quelque chose au-dessus de moi, plus haut que moi et meilleur que moi. Et maintenant, à ton tour: pourquoi as-tu ce truc idiot sur le nez?"

L'étudiant retourna dans son dortoir et une fois dans sa chambre nota dans son journal: "Je n'arrive pas à y croire ! Ce petit gamin sait pourquoi il porte une Kippa, alors que moi, je n'ai aucune idée pourquoi je porte un anneau sur le nez".

Trois jours plus tard il retourna chez les Machlis et leur annonça:« Je veux mieux apprendre ce que cela signifie d'être Juif. Et je veux apprendre à mettre les Tefillines. "

LA LUMIERE ET LA CHALEUR

Cela fait vingt ans que Rabbin Mordechai Machlis et Henny ouvrent leur maison chaque Chabbat à toutes sortes d’invités, variés et surprenants. Chaque semaine, 60 à 100 invités se présentent pour le dîner du vendredi soir, et tout autant pour le déjeuner de Chabbat. Qui sont-ils? Des voyageurs, des étudiants de Yechiva, des étudiants universitaires, des sans-abri, des malades mentaux, des dames très chic de Hadassah, des touristes, des âmes perdues, des membres de diverses associations en visite en Israël, des nouveaux immigrants, des ivrognes, des veuves, des orphelins, des bénévoles de Sar El, des participants de Taglit et des hommes en quête de vérité.

Bien que la plupart de leurs invités soient issus de pays anglo-saxons, la famille Machlis accueille des touristes de tous les continents et de pays aussi éloignés que le Japon, la Chine et les Philippines.

Certains viennent car ils ont faim, ils veulent manger et sont attirés par la nourriture servie en abondance, les généreuses portions de Gefilte Fish (carpe farcie) fait maison, de soupe au poulet, de poulet en sauce, les trois sortes de Kugel, la quantité et la variété de salades, les plats pour végétariens au cas où, les quatre gâteaux différents... Bien sûr, ceux qui se trouvent démunis pourraient se restaurer dans une soupe populaire, mais qu’est-ce que serait Chabbat sans chants du Chabbat et paroles de Torah, que Rabbin Machlis partage à profusion, tout aussi abondamment que la cuisine de sa femme?

Certains viennent car ils ont soif, soif d’amour et de chaleur. Deux jeunes femmes orphelines, âgées d’une vingtaine d’annees possèdent un appartement et de bons emplois, mais lorsque vient Chabbat, l'atmosphère et l’ambiance familiale qu'elles connaissaient leur manquent cruellement. Une veuve distinguée de 67 ans, mangea toute seule tous les Chabbat pendant les cinq ans qui suivirent la mort de son mari, sa personnalité indépendante intimidant ses amis qui n’osèrent jamais l’inviter. Maintenant toutes les trois profitent de la chaleur palpable qui règne à la table des Machlis.

Certaines personnes viennent pour l'inspiration spirituelle et le sentiment d'acceptation inconditionnelle qui se dégage du Rabbin Machlis et qui rayonne chez lui. Invités religieux et laïques sont assis côte à côte, la plupart portant des Kippot mais certains ayant choisis de ne pas le faire. La plupart des gens récitent les bénédictions appropriées, souvent pour la première fois mais certains choisissent de ne pas le faire. Tout le monde est encouragé à dire quelques mots, de présentation, de sagesse ou de réflexion personnelle. Tout le monde est accueilli à bras ouverts.

Quelques non-juifs, curieux de vivre l'expérience d'un Chabbat juif, parviennent à trouver leur chemin chez les Machlis le Chabbat.

«C'est la première fois que je suis dans une maison vraiment juive. Je ne me doutais pas d’une telle beauté dans le Judaïsme."

Un groupe de dix mormons vinrent une fois pour Chabbat. Quand arriva leur tour de prendre la parole, chacun se leva et remercia poliment les Machlis pour leur hospitalité. La dernière membre du groupe - une jeune femme - se leva pour parler et fondit alors en larmes. Lorsqu’elle parvint à calmer ses sanglots, elle déclara: " Je suis Juive. Mes deux parents sont Juifs. C'est la première fois que je suis dans une maison vraiment juive, je ne me doutais pas d’une telle beauté dans le Judaïsme."

Une autre fois, ce fut un Américain d’une vingtaine d’années qui partagea tous les repas de Chabbat chez les Machlis. A la fin du Chabbat, il s'approcha de Rabbin Machlis et lui avoua le trouble qu’il ressentait. Bien que sa mère soit née juive, elle l’avait élevé dans une totale laïcité. En fait, il était devenu un Nouveau-Chrétien, et sa présence en Israël avec un groupe évangélique avait pour but de convertir des Juifs. Mais ce qu'il avait vu au cours du Chabbat lui avait révélé que, contrairement à ce qu'il avait toujours pensé, le Judaïsme était une religion profonde, dynamique, vibrante, pleine d'amour et de compassion.

Après une longue conversation avec Rabbin Machlis, il fut convenu qu’il reviendrait le lendemain pour déjeuner, cette fois avec tout son groupe évangélique, repas au cours duquel Rabbin Machlis initierait un débat avec le responsable du groupe, diplômé d’une maîtrise en théologie. Le jeune homme décida que si Rabbin Machlis gagnait ce débat par ses arguments, il irait s’inscrire dans une Yechiva pour étudier le Judaïsme. A l’inverse, si son chef de groupe gagnait le débat, il continuerait ses activités missionnaires.

Il semblerait que Rabbin Machlis remporta la victoire car cet ancien missionnaire repentant partit étudier dans une Yechiva. L'histoire ne s'arrête cependant pas là. Quelques semaines plus tard, la mère du jeune homme arriva en Israël. Elle fit irruption chez les Machlis, les accusant d'avoir enlevé son fils et de l’avoir enrôlé dans une secte. Il lui avait écrit qu'il ne mangerait plus chez elle à moins qu’elle ne rende Cacher sa cuisine!

Mordechai la calma et négocia un accord entre elle et le responsable de la Yechiva de son fils. Son fils retournerait en Amérique pour poursuivre ses études dans une Yechiva proche de chez eux, et elle, devrait rendre sa cuisine Cacher.

Des années plus tard, Henny, qui assistait à un cours de Torah à New York, tomba sur le jeune homme, qui portait à présent une barbe. Il lui apprit qu'il était marié, père de deux enfants, et que sa mère était devenue elle aussi pratiquante.

Parfois, Henny est elle-même surprise par l'impact que leur maison a sur les gens. Un jour de Roch Hachana, ils n'eurent que 30 invités, dont un jeune couple venu en Israël pour leur lune de miel. La mariée était une Juive reformée américaine et le marié un Allemand non-juif. Le couple ne parla que très peu et était en fait assez distant. Deux ans plus tard, les Machlis reçurent une lettre qui commençait ainsi, "Vous ne vous souvenez certainement pas de nous..." (Comme il n’y avait eu que peu d’invités ce Roch Hachana, Henny se rappelait très bien d’eux.) La femme continuait: «Quand nous avons quitté votre maison, nous nous sommes dit, «C'est le genre de maison que nous voudrions avoir -cette lumière, cette chaleur et des enfants comme les vôtres. Je n'avais jamais réalisé qu’être Juif signifiait bien plus que ce que j’avais eu en grandissant. Nous avons alors commencé à étudier la Torah. Puis nous nous sommes mis à observer Chabbat, puis à respecter la Cacheroute, puis j'ai commencé à me rendre au Mikveh. Nous voulions juste que vous sachiez que mon mari fera sa conversion orthodoxe la semaine prochaine. »

CONCRETISER LEURS IDEAUX

Mordechai et Henny sont tous deux nés à Brooklyn et ont grandi là-bas. Leurs deux pères étaient des Rabbins orthodoxes. Mordechai, né en 1952, a été ordonné Rabbin, a complété une maîtrise d’Histoire juive, et termine prochainement son doctorat sur le Talmud à l'Université Bar Ilan. Dans la Yechiva dans laquelle il exerce les fonctions de Rabbin et professeur, Mordechai est apprécié par tous ses élèves. Il enseigne également les Etudes Juives à Bar-Ilan.

Henny, née en 1958, a un diplôme en éducation, ainsi qu’un diplôme d'Hébreu de la Yeshiva University et a étudié la diététique au Brooklyn College. Elle a été enseignante matières juives pour adultes. Depuis la naissance de son sixième enfant, elle se consacre à ses enfants et son foyer.

Le couple s'est rencontré en 1979 à New York. Peu de temps après qu’ils commencèrent à se fréquenter, il devint évident, comme Henny l’explique que : "Nous voulions tous deux partager l'amour, la joie et la beauté du Judaïsme, et partager Chabbat avec tous."

Le jeune couple ne perdit pas de temps à concrétiser ses idéaux. Les trois premiers mois suivant leur mariage, ils louèrent un deux pièces à Brooklyn, pour pouvoir accueillir des personnes sans-abri. Le tout premier Chabbat dans leur appartement, Mordechai rentra à la maison en ramenant à sa jeune épouse âgée de 21 ans, un couple de malades mentaux qui restèrent manger et dormir pour Chabbat. Ce couple revint régulièrement pendant toute la période que les jeunes mariés habitèrent à Brooklyn. Trois mois plus tard, Mordechaï et Henny concrétisèrent un autre de leur idéal qui leur était cher. Ils déménagèrent pour s’installer dans la ville sainte de Jérusalem.

En moins d'un an, ils mirent au point leur rituel du Chabbat. Mordechai priait chaque Chabbat le matin au Kotel. Un jour, traversant le Shouk arabe pour rentrer ensuite chez lui, Mordechai, âgé de 27 ans, rencontra une touriste juive américaine d’un certain âge. Il l'invita à venir chez lui pour le repas de Chabbat. "J'aimerais tellement" répondit-elle, "mais je suis ici avec des amis."

Lorsque Mordechai franchit le seuil de sa maison un peu plus tard, il avait dans son sillage 40 femmes de Hadassah.

«Venez donc avec eux" proposa chaleureusement Mordechai. "Il y a de quoi manger pour tout le monde."

Lorsque Mordechai franchit le seuil de sa maison un peu plus tard, il avait dans son sillage 40 femmes de Hadassah. Henny découpa gracieusement des tranches de Gefilte Fish d’une épaisseur telle que l’on voyait à travers. Impressionnées par la chaleur que dégageait cette jeune femme de 22 ans et son hospitalité, ces femmes d'âge mur ne cessaient de répéter à Henny, "Vous me rappelez ma grand-mère."

Un autre Chabbat, tandis que Mordechai et Henny revenaient chez eux du Kotel, ils rencontrèrent dans le Shouk, un médecin hollandais qui était en Israël pour une convention sur le laser. Ils l'invitèrent chez eux pour déjeuner. Mordechai fit le Kiddouch puis passa des petits verres de jus de raisin à ses invités. Les mains du médecin hollandais tremblèrent tellement qu'il ne put saisir son verre. Puis il s’écria d'une voix passionnée: "Ceci est ma première expérience juive ! Mes deux parents sont Juifs, rescapés de la Shoah. Ils ne permettaient aucun Judaïsme à la maison, absolument rien. Même lorsque mon fils est né, ils insistèrent pour que nous ne fassions pas sa circoncision. Dès mon retour en Hollande, je vais me mettre à étudier mes racines juives. "

Durant les deux ou trois premières années de leur mariage, les Machlis recevaient déjà 20 à 30 invités à chaque repas de Chabbat. A partir de là, "ce nombre n'a fait qu'augmenter. Nous avons acheté une autre table, et l’avons remplie. Nous continuons juste de rajouter des tables."

Quatre-vingt dix personnes se serrent dans le salon des Machlis, entourées des nombreux livres sur les étagères qui tapissent leurs murs. Les deux canapés et le faux tapis oriental, seuls meubles présents durant la semaine, sont déplacés ailleurs pendant Chabbat. Le surplus d'invités s’assoit dans la terrasse vitrée. Quand le nombre d’invités dépasse même la capacité de la cour - comme c’est souvent le cas, selon la saison - ils s’asseyent dans la petite cuisine ou à des tables dressées devant la porte de leur appartement au rez-de-chaussée. Le rêve de Henny serait d’avoir l’argent nécessaire pour agrandir leur salle de séjour, ce qui permettrait à tous d’être assis autour d’une même table ensemble confortablement.

DES CHAUSSURES DANS LE PARE-BRISE

L’hospitalité des Machlis ne s’arrête pas au Chabbat. Les lits ne restent guère longtemps inoccupés. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’une personne dans le besoin ne vienne taper à la porte pour dormir dans les lits ou les deux canapés ou même sur le tapis du salon. Chaque soir, un, deux, voire trois hommes, trop ivres ou trop fous pour vouloir dormir à l'intérieur de la maison, passent la nuit dans le van des Machlis. Lorsque Mordechai part travailler le matin, il peut dire combien d’ "invités " ont passé la nuit dans son van, en comptant le nombre de paires de chaussures qu’il aperçoit par le pare-brise.

Un immigrant russe vint diner une fois Chabbat. Agé d’une cinquantaine d’années, il était visiblement saoul. Quand tout le monde fut parti, les Machlis le découvrirent endormi sur le plancher. Il se réveilla, vomit et fut convié à terminer sa nuit sur le canapé. Il resta plusieurs mois, et renonça durant cette période à l’alcool, brutalement, sans aucune transition. Cet arrêt brutal déclencha des symptômes douloureux et Henny, inquiète fit appel à des spécialistes pour s'assurer qu'il ne courait aucun danger. Ils finirent par lui trouver du travail et un appartement.

L’acceptation de Mordechai et Henny, sincère et dénuée de préjugés attire comme un aimant les personnes en difficulté. Un jour, un Américain échevelé et en plein désarroi, vint taper à leur porte. Il leur dit n’avoir aucun argent, aucun endroit où dormir, et aucune nourriture. Aussi, comme à leur habitude, ils lui proposèrent de rester chez eux. Il leur raconta alors une histoire difficile à croire. Il affirma être un éminent avocat, diplômé d'une prestigieuse école de droit, et leur confia qu'il était poursuivi aux Etats-Unis par certaines personnes qui lui en voulaient professionnellement. Il avait donc fui en Israël quelques jours avant avec pour seul bagage la chemise qu’il avait sur le dos, mais sa vaste propriété dans le New Jersey renfermait tous ses biens.

Vu l’état émotionnel lamentable de cet homme, n’importe qui aurait rejeté ses revendications, les prenant ni plus ni moins pour des délires d’un fou furieux. Mais Henny et Mordechai lui accordèrent le bénéfice du doute. Ils demandèrent à des amis en Amérique de vérifier son histoire.

Et tout s'avéra exact - y compris la maison dans le New Jersey. Ces mêmes amis, se virent donner une procuration et réussirent ainsi en quelques mois à vendre la maison, la vider de tout son contenu, et le lui faire parvenir en Israël. Aujourd'hui, cet homme exerce de nouveau son métier d’avocat avec succès en Israël. Il est marié et possède un bel appartement à Jérusalem.

Souvent au cours de la semaine, des gens démunis surgissent à l’improviste chez les Machlis et leur demandent la permission d’aller se servir à la cuisine et prendre dans les placards ce dont ils ont besoin. La réponse est toujours, «oui». Un nombre incalculable de boites de thon et de légumes en conserves disparaissent ainsi régulièrement.

En plus de leurs 13 enfants, Mordechaï et Henny comptent une nombreuse progéniture spirituelle - des couples qui se sont rencontrés chez eux ou d’autres qui eurent envie en les voyant, de devenir plus religieux. Lorsque ces personnes n'ont pas d'argent pour payer leur loyer ou s’acheter de quoi manger, vers qui se tournent-ils? Vers leurs parents spirituels, Rabbinn et Rabbanite Machlis, bien sûr!

QUI PAYE?

Ces gigantesques repas de Chabbat coûtent aux Machlis au moins 2000 $ chaque semaine. D’où leur vient cet argent?

Les Machlis vivent simplement, et au fil des ans ont emprunté suffisamment d'argent pour financer leur projet de Chabbat. Toutefois, depuis quelques temps, ils sont confrontés à une crise financière qui pourrait remettre en question leur hospitalité du Chabbat. Leur appartement a déjà été hypothéqué et les caisses d'un fonds de bienfaisance mis en place pour aider à payer la nourriture sont maintenant vides. Les Machlis comptent désespérément sur des donateurs qui viendraient les soutenir dans leur action.

Henny appréhende l’idée de devoir abandonner un projet qui nourrit autant de personnes sous-alimentées au moment où les Israéliens en ont plus que jamais besoin. Où iront désormais les orphelins, les veuves, les malades mentaux, et les sans-abri, devenus des habitués de la table des Machlis? Les lecteurs désirant participer à cette extraordinaire Mitsvah peuvent envoyer leurs dons (déductibles d'impôt aux États-Unis) à: American Friends of Hessed L'Orchim, 552 E. 5th St., Brooklyn, NY 11218.

Puisse la lumière de la table de Chabbat des Machlis ne jamais s’éteindre.

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