Israel

Nathan Sharansky : "Non au deux poids deux mesures à l’encontre d’Israël !"

21/08/2014 | par Nathan Sharansky

Sous couvert d’exigence à l’égard du seul pays démocratique du Moyen-Orient, le monde libre ferait-il preuve de partialité à l’égard des normes militaires d’Israël ?

Les images de destruction et de deuil à Gaza qui ont envahi la presse internationale au cours des semaines passées ont été très tristes et douloureuses à contempler. Il serait difficile de trouver un seul Israélien qui ne compatit pas avec la souffrance des victimes gazaouies.

En même temps, rares sont les Israéliens qui ressentent que nous sommes responsables de cette douleur. Pour nous, la tragédie de Gaza est indissociable de celle de l’ensemble du Moyen-Orient. Au cours des trois dernières années, dans des pays voisins de notre minuscule État, plus d’un quart de million de personnes ont été tuées de la manière la plus cruelle qui soit. Cette vague de terreur ne reconnait aucune frontière officielle. La seule frontière à laquelle cette boucherie s’arrête est celle d’Israël.

Le Hamas et le Hezbollah font de leur mieux pour changer cette donne. Qu’est-ce donc qui nous protège ? L’ONU et les groupes de défense des droits de l’Homme ? Non. Seule la force militaire de l’armée israélienne. En réponse aux campagnes impitoyables de nos ennemis, l’armée développe sans arrêt de nouveaux dispositifs de défense. L’une de nos nouvelles armes, le Dôme de fer, a protégé la population civile de quelques 3 000 missiles au cours des semaines passées.

Mais tandis qu’Israël s’efforce de développer des anti-missiles pour protéger ses enfants, le Hamas utilise ses enfants comme boucliers pour protéger ses missiles. Cette stratégie perverse est l’apanage d’une société qui vénère la mort. Pour le Hamas, l’utilisation de boucliers humains remplit le double objectif d’augmenter le nombre de martyrs tout en galvanisant un monde libre qui valorise la vie à faire pression sur Israël pour qu’elle cesse ses combats.

Ironie du sort, tandis que le monde se montre si impuissant à stopper la terreur en Syrie et en Soudan, il fait preuve de beaucoup de zèle pour empêcher Israël de s’auto-défendre. On se pose la question : est-ce de l’hypocrisie ? Est-ce une trahison de la part de ce monde libre dont nous défendons les valeurs ? Et en guise de réponse, Israël entend de la part de la communauté internationale : Bien sûr que vous êtes jugés différemment. Puisque vous insistez à faire partie du monde libre, vous êtes tenus de satisfaire à des normes plus exigeantes que les pays voisins où la destruction gratuite de la vie humaine est la norme.

Je souscris totalement à cet argument.

Israël, contrairement à un quelconque autre pays, est effectivement tenu de satisfaire à des normes morales plus exigeantes que ces voisins non libres. Alors que la guerre contre le terrorisme se globalise, il est impératif que tous les pays libres développent et appliquent des normes communes dans notre réaction militaires face aux armées terroristes. Israël, fort de son expérience de plusieurs décennies, peut grandement contribuer à cet effort.

Par exemple, il y a 12 ans, lors de la deuxième intifada, j’étais membre du cabinet de sécurité israélien lorsque l’armée prit pour la première fois la décision d’attaquer les chefs terroristes par l’aviation. Dans quasiment toutes les réunions du cabinet, le procureur général d’Israël veillait à ce que nos cibles soient déterminées non pas sur la base de crimes d’ores et déjà commis, mais uniquement à la lumière de preuves qu’ils planifiaient de nouvelles attaques terroristes. En d’autres termes, peu importe le nombre de morts et de dégâts causés par un individu, une élimination ciblée ne pouvait être justifiée que par des intentions documentées de perpétrer une autre attaque. Chaque tentative de liquidation devait être précédée de la préparation un solide dossier, et c’est pourquoi le nombre de telles opérations se comptaient sur les doigts d’une main. Maintenant que les éliminations ciblées sont pratiquement devenus la norme – quand les États-Unis utilisent des drones à cet effet dans le monde entier – j’ose espérer que les autres pays se montrent aussi scrupuleux qu’Israël.

À la même époque, nous autres membres du cabinet discutions également de l’importance d’employer des armes qui minimisent les pertes civiles, quitte à diminuer les chances de réussite d’une opération. Aujourd’hui, Israël va encore plus loin. Avant que Tsahal ne bombarde une zone à Gaza, elle avertit les habitants par radio, e-mail, téléphones et SMS de quitter les lieux. L’armée israélienne largue également des bombes sonores pour avertir les civils du tir imminent d’un vrai missile. Les autres pays libres déploient-ils autant d’efforts ?

En 1999, quant l’OTAN lança son offensive contre le régime criminel de Milosevic en Yougoslavie, des centaines de civils furent tués dans les bombardements. Un nombre encore plus important de civils furent tués quand les avions américains pourchassèrent la famille et les adeptes de Sadam Hussein, et plus tard, les terroristes d’Al-Quaïda. Ils furent tués dans des cafés, des cinémas, et même dans un cortège nuptial.

Soyons clairs : je crois sincèrement que le monde libre avait l’obligation de lutter contre le régime de Milosevic, qui avait effectué un nettoyage ethnique au cœur de l’Europe. Je crois sincèrement que les États-Unis et les pays libres ont l’obligation de mener une lutte implacable contre les organisations terroristes telles qu’Al-Quaïda ou l’EEIL. Mais l’obligation que l’armée israélienne a de protéger ses citoyens de milliers de missiles et d’infiltrations terroristes souterraines est tout aussi sacrée. À la lueur de la guerre globale qui fait rage entre le monde libre et le terroriste, il est temps que les plus grands spécialistes des affaires militaires d’Israël, des États-Unis, de l’Angleterre et des autres pays, ainsi que les hommes politiques et avocats internationaux, comparent leurs expériences et s’accordent quant aux normes selon lesquelles le monde libre est en droit de se défendre.

Mais une fois que ces normes seront acceptées, elles devraient être appliquées à tous les pays libres. Faute de quoi, il ne faudra plus parler de normes plus exigeantes à l’égard d’Israël mais d’un flagrant deux poids deux mesures à son encontre.

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