Torah de Vie

Se renouveler

Bo (Exode 10:01-13:16 )

La Torah nous enseigne que la première mitsva donnée au peuple juif est celle de faire le décompte des mois et d'annoncer la néoménie. Pourtant, lorsque Maimonide établit son décompte des 613 mitsvot, il cite comme première mitsva, celle de croire en D.ieu.

Comment résoudre cette contradiction ?

Le calendrier hébraïque est basé sur le renouvellement de la lune.

La veille du début du nouveau mois, la lune est invisible. Quinze jours plus tôt, sa taille a commencé à se réduire pour, au final, disparaître.  Quand le nouveau mois commence, nous savons que la lune va lentement renaître. Nous ne perdons pas espoir de la revoir car elle n’est que voilée.

Il en va de même pour le peuple juif qui est comparée dans nos textes à la lune. Tout au long de l'histoire, le Peuple juif a eu des périodes où il   apparaît dans toute sa splendeur. Cependant pendant la période de l’exil, il traversa malheureusement un déclin spirituel et  intellectuel. Cependant, cette sombre période ne doit nous faire perdre tout espoir. En effet, nous savons que la lune se voile puis renaît.  Après les affres de l’exil vient la renaissance. Bientôt l’obscurité fera place à la lumière de l’ère messianique.

Le moteur de l’existence

Si la  mitsva du décompte des mois est considérée  comme la « première  mitsva » de la Tora, c’est certainement pour autre chose que pour nous indiquer comment s'établit le calendrier. En effet, on aurait pu commencer l’énumération des 613 mitsvot  par des lois comme celles du chabbat, de Yom Kippour ou du respect des parents dont le manquement est bien plus grave que celui du renouvellement du mois ? Et nos Maîtres d’apporter une réponse extraordinaire : le décompte du renouvellement du mois possède une valeur emblématique qui doit imprégner tout notre judaïsme. En effet, comme la lune, nous devons sans cesse nous renouveler. Le moteur de notre existence n’est pas seulement  la pratique des mitsvot mais aussi la vitalité et la ferveur que l’on introduit dans cette pratique.

On peut pratiquer les commandements divins parce qu’on  a été contraint de le faire depuis notre enfance. Mais alors  rien ne prouve qu’on  soit convaincu de la véracité de cette pratique.

Par contre, lorsqu’un individu met de la chaleur et de la ferveur dans l’accomplissement de chaque mitsva, il montre par cet engagement que la Tora le concerne au plus haut point.

Nous avons  donc à présent la réponse à notre question initiale.

Tendre vers l’infini

Et pour revenir à la croyance  en D.ieu , quelle est la signification de cette mitsva ? L’existence d'un Créateur est une évidence. Le monde est si parfaitement organisé qu’il ne peut être le fruit du hasard. À un niveau plus profond croire en D.ieu  signifie  prendre  pleinement conscience qu’Il  est l’Être nécessaire , le Maître de l’univers. C'est pourquoi, nous avons  l’obligation d’accomplir Sa volonté et de rechercher à Lui ressembler. 

Un être humain, limité et fini, peut-il ressembler à l’Infini et l’atteindre ? Non !  Mais il peut essayer de s’en rapprocher. Et c’est ce que la Tora demande de chacun d’entre nous : avoir la vitalité intérieure et la ferveur qui nous propulse vers le Maître de l’univers.

Il n’a y donc pas de contradiction entre l’énumération  des Mitsvot telle que la fait Maïmonide et celle de la Tora.  Pour le Rambam, le point de départ, la base de tous les commandements est la mitsva de la Foi. Quant à la Tora,  lorsqu’elle établit que la fixation du calendrier et  nouveau mois est la  première mitsva, elle se place sur un autre registre. Elle nous livre un enseignement fondamental.  Nous devons nous renouveler à chaque instant. 

L’entrain et la ferveur qui nous animent  doivent  être l’impulsion première qui imprègne tous les instants de notre vie

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