Franc Parler

Un béni-oui-oui

Noah (Béréshit 6:9-11:32 )

Faut-il être tounjours d'accord ?

Personne dans la Torah n'est accueilli aussi glorieusement que Noa'h. On dit de lui qu'il est un « personnage », qu'il est juste, qu'il est pur, et qu'il marche dans les voies de Dieu. Par trois fois dans le récit du déluge, la Torah nous dira que Noa'h a fait « exactement ce que Dieu lui a prescrit ». 

Et pourtant, qui est Noa'h ? A mi-chemin dans la paracha, on nous informe que Noa'h a vécu 350 ans après le déluge, et c'est tout. Il disparaît dans l'histoire aussi vite qu'il est apparu. Il ne ressemble ni à Abraham, le premier Juif, auquel on consacre quatre parachas, ni à Moise, qui figure dans la majorité de la Torah.  

Où Noa'h a t-il erré ? Qu’est-ce qui le différencie d'un homme comme Abraham ? 

Il semble que la réponse se trouve précisément dans l’expression « Noa'h fit exactement comme Dieu lui prescrivit ». Dieu vient vers Noa’h et lui annonce qu’il va détruire l’humanité, et qu’il doit par conséquent commencer se construire  une arche. Noa’h ne sourcille pas : « Pas de problème. Une arche, tout de suite ! » 

Vous avez remarqué ? Dieu annonce qu’il va détruire le monde et Noa’h ne bronche pas. Tout ce qu’il fait, c’est de se mettre au travail pour construire une arche. 

Quand Dieu annonce à  Abraham qu’il va annihiler Sodome et Gomorrhe, Abraham proteste violemment. Dieu ne lui a pas suggéré de se révolter, mais Abraham n’a pas besoin de cela. Abraham savait en quoi il croyait et a pris les devants. 

En comparaison à Abraham, Noa’h est une sorte de « béni-oui-oui ». Et Dieu n’aime pas les « béni-oui-oui ». S’Il avait voulu des robots, Il aurait fait des robots. En lieu de cela Il a créé des hommes, capables de sentiments, de réflexion, d’idées. Dieu nous a dotés d’une indépendance pour qu’on s’en serve, et non pour la délaisser. Abraham s’est battu pour ce qu’il pensait être bien. Noa’h n’avait pas d’opinion à lui. Il se contentait de suivre Dieu. 

Suivre Dieu n’est pas mauvais en soi bien sûr, mais souvent, ce n’est pas suffisant. Les lois divines sont une base sur laquelle on doit construire, pas une prison pour s’y enfermer. 

Le mot Noa’h en Hébreu signifie « repos », l'intransigeance presque. Il a choisi l’obéissance aveugle par facilité, au lieu d’emprunter le difficile chemin d’Abraham et de Moise, celui qui permet de progresser. C’est pourquoi la Torah l’oublie si rapidement. Les robots l’intéressent moins que les gens.

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