Spiritualité

La Kippa : une bénédiction sur notre tête

22/03/2017 | par Shraga Simmons

Dans le monde occidental, il est d'usage de se découvrir pour saluer une personne importante. Dans le judaïsme, porter un couvre-chef est un signe de respect.

La singularité du couvre-chef juif est sous-entendue dans la bénédiction que nous récitons chaque matin, lorsque nous remercions Dieu de "couronner Israël de splendeur" (Talmud, Berakhot 60b).

La Kippa est donc un moyen d'exprimer notre sens profond de respect pour Dieu.

Le Talmud nous apprend que le port de la Kippa a pour but de nous rappeler que Dieu est l'Autorité suprême "au-dessus de nous" (Kiddouchin 31a). Du fait que nos actions suscitent généralement un éveil intérieur, placer quelque chose "de tangible et de symbolique "au-dessus" de nos têtes peut renforcer l'idée que Dieu nous observe en permanence. La Kippa est donc un moyen d'exprimer notre sens profond de respect pour Dieu.

Tant que nous sommes à la synagogue ou assis à la table de Chabbat, il nous est facile de penser à Dieu. Mais, idéalement, la conscience de notre identité juive doit dominer chacun des aspects de notre vie – nos relations avec les autres, la manière dont nous conduisons nos affaires, notre vision du monde.

Il est donc significatif que le mot yiddish pour couvre-chef "yarmulke", vienne de l'araméen "yira malka" qui signifie "crainte du Roi".

En hébreu, le couvre-chef est appelé "Kippa" -- littéralement "dôme".

Affirmer ses convictions

Porter la Kippa est une façon d'affirmer : "je suis fier d'être juif". Il est intéressant de constater que lorsque les juifs non observants se rendent en Israël, ils portent souvent la Kippa, pendant la durée de leur séjour. Ceci provient peut-être du sentiment que la Terre d'Israël toute entière a le même degré de sainteté qu'une synagogue. Ou bien de la disparition de cette gêne qui accompagne souvent l'expression publique de notre judaïté dans la Diaspora.

Le port de la Kippa fait de nous des ambassadeurs de la Torah et a un retentissement sur tous les autres juifs.

Le port de la Kippa est d'ailleurs une affirmation de taille, elle oblige celui qui la porte à adopter un certain niveau de conduite. Une personne doit alors réfléchir à deux fois avant de doubler dans une file à la banque, ou de tancer vertement un serveur incompétent. Le port de la Kippa fait de nous des ambassadeurs de la Torah et a un retentissement sur tous les autres juifs. Les actions d'un homme portant la Kippa peuvent créer un Kiddoush Hashem (sanctification du Nom divin) ou à l'opposé un 'Hilloul Hashem (profanation de Son nom).

Bien sûr, le fait de mettre une Kippa ne nous confère pas automatiquement le statut de "modèle". Nous entendons parfois malheureusement qu'une personne pratiquante a commis certains écarts de conduite. Je me rappelle avoir vu un homme ivre débraillé marcher dans la rue et portant une Kippa ! Il n'était pas juif, mais avait simplement trouvé une vieille Kippa et pensait que cela lui permettrait de mieux se fondre dans l'atmosphère du quartier. Cet incident m'a permis de comprendre qu'il n'est pas juste de "juger le judaïsme", en se basant sur celui qui présente des signes d'observance extérieurs.

Quand porter une Kippa ?

D'un point de vue biblique, seuls les kohanim (prêtres), servant dans le Temple, devaient se couvrir la tête (voir l'Exode 28 : 4). Pourtant, depuis plusieurs siècles, la coutume veut que les hommes juifs portent une Kippa en toutes circonstances, ainsi que le dit le Code de la Loi juive : "Il est interdit de parcourir 4 coudées sans avoir la tête couverte."

Doit-on porter une Kippa en faisant du sport ? Cette question a été récemment soulevée avec toute la publicité entourant Tamir Goodman, un joueur de basketball, juif pratiquant, qui fait actuellement sensation aux Etats-Unis.

La réponse est qu'il est préférable de porter une Kippa, même petite, accrochée à ses cheveux. (Les bandes velcro sont très efficaces !) Si c'est impossible, à cause des conditions ou des règles de jeux, il est acceptable de jouer sans Kippa.

Quand on nage ou que l'on prend un bain, on ne doit pas porter de Kippa.

Un couvre-chef est par contre obligatoire lorsque l'on prie ou que l'on étudie la Torah.

Quelle sorte de couvre-chef faut-il employer ? De manière générale, tout est acceptable – aussi bien une casquette de baseball, qu'un foulard noué sur la tête. Bien sûr, à l'intérieur d'une synagogue, il est plus respectueux d'utiliser une Kippa.

La Kippa doit être suffisamment large pour être visible de tout côté.

Quelle taille doit-elle avoir ? Selon Rav Moshe Feinstein, la mesure minimale est tout "ce qui peut être appelé couvre-chef". Selon Rav Ovadia Yosef, la Kippa doit être suffisamment large pour être visible de tout côté.

Le style de Kippa que l'on porte est révélateur d'un phénomène sociologique intéressant, elle dénote souvent l'affiliation d'une personne à un certain groupe. Ainsi, les juifs d’obédience orthodoxe portent une kippa de velours noir. Les juifs sionistes portent souvent une kippa crochetée de couleur. De nombreux juifs hassidiques portent une toque en fourrure (shtreimel ou spodik) pour Chabbat et les jours de fête.

En outre, beaucoup d'hommes portent également un chapeau pendant la prière, afin d'accroître leur conscience de la présence du Tout-Puissant, quand ils se tiennent devant Lui (Mishna Beroura 183 : 11).

La Kippa au travail

Que se passe-t-il si le port de la kippa entre en conflit avec la pratique d'un travail ou nos chances de promotion ?

Rav Moshe Feinstein écrit que dans certains cas, il est possible d'être laxiste. Par exemple, il est possible qu'un avocat ne serve pas son client correctement si le juré est distrait par sa Kippa.

Ceci peut bien sûr fonctionner dans les deux sens. Un homme d'affaire influant m'a une fois raconté que pour chaque client qu'il "perdait", à cause de sa Kippa, il en gagnait deux, qui respectaient cette affirmation de son intégrité et son courage à porter la Kippa.

Une histoire rapporte que Rabbi Levi Its'hak de Berditchev vit une fois un homme en train de courir. Il l'interpella :

– Où courrez-vous donc ?

– Je me rends à mon travail, répondit l'homme.

– Mais peut-être votre gagne-pain se trouve-t-il justement dans l'autre direction, et que vous vous en éloignez ! riposta le Rabbin.

A bon entendeur…

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