Spiritualité

L'ABC du judaïsme

05/02/2012 | par Noa'h Weinberg

Nous possédons tous, profondément enracinée dans notre conscience, la connaissance du but de la création, l'aptitude à aimer, à atteindre notre potentiel.

Nous possédons tous, profondément enracinée dans notre conscience, la connaissance du but de la création, l'aptitude à aimer, à atteindre notre potentiel. Tout est là à notre portée. Il ne nous manque que les outils essentiels : l'ABC.

Tous les systèmes sont bâtis sur des principes fondamentaux. Il en est ainsi des langues, dont le substrat est constitué par un alphabet. C'est par lui qu'il faut commencer si l'on veut apprendre à lire et à écrire.

Il en va de même du judaïsme : il a aussi son ABC sur lequel tout est basé.

Le " A " du judaïsme

Voici une prémisse sur laquelle nous tomberons facilement d'accord :

Les êtres humains sont des créatures de la société.

Si nous étions nés en Chine, nous aurions probablement brandi des petits drapeaux rouges ou un livre des pensées favorites de Mao. Si nous étions nés dans une famille catholique en Sicile, nous aurions probablement brandi des perles de rosaire.

Interrogez-vous sur les origines de votre " philosophie de la vie ". Votre approche est-elle essentiellement grecque ? Romaine ? Orientale ? Juive ?

Posez-vous la question : " Si j'étais né en Iran dans une famille d'intégristes musulmans, que ferais-je aujourd'hui de ma vie ? " Si vous ne vous posez pas cette question, cela signifie que vous auriez de fortes chances d'être resté aujourd'hui encore un intégriste musulman !

Pour la plupart d'entre nous, à moins de nous être livrés à une profonde introspection, c'est la " société " qui a probablement constitué  notre " philosophie par défaut ".

Le " A " du judaïsme répond à ces questions.

Le pouvoir d'un conte pour enfants

Si nous sommes si profondément sensibles à l'influence de la société, comment discernerons-nous nos croyances fondamentales et notre identité ? 

Les idées s'infiltrent dans la conscience des gens par toutes sortes de moyens : par la littérature, par l'école, par les pratiques religieuses, etc. Une des manières les plus puissantes fonctionne par les histoires que l'on nous raconte dans notre enfance. Ces histoires contiennent beaucoup de messages subliminaux et exercent une impression durable.

Tout le monde connaît le conte du Petit Chaperon Rouge. Comment, à votre avis, réagira un jeune enfant s'il voit sa grand-mère arriver chez ses parents juste après qu'on lui a raconté ce conte ? Il se précipitera sous les jupes de sa mère jusqu'à ce qu'on ait vérifié que les dents de sa grand-mère appartiennent réellement à celle-ci.

Quel est le message contenu dans cette histoire ? A un niveau profondément subconscient, le conte du Petit Chaperon Rouge apprend aux enfants à se méfier de leur grand-mère : Vous ne pouvez jamais croire vraiment ce qu'elle prétend être…

Une manière juive de raconter une histoire

Le judaïsme aussi a ses propres histoires qui forment la conscience de nos enfants. En voici une tirée du Talmud :

Tandis que nous sommes encore dans la matrice de notre mère, le Tout-Puissant envoie un ange s'asseoir à côté de nous et nous enseigner toute la sagesse dont nous aurons jamais besoin à propos de la vie. Cependant, juste avant que nous naissions, l'ange nous assène une chiquenaude sous le nez, qui laisse pour trace cette échancrure que tout le monde possède. Et nous oublions tout ce que l'ange nous a enseigné.

Quelle leçon cette histoire imprime-t-elle pour toujours dans le psychisme d'un jeune enfant ?

L'éducation essaie d'atteindre au fond de nous-mêmes ce que nous comprenons déjà intuitivement. 

L'éducation cherche à  nous faire regarder à l'intérieur de nous-mêmes ce qu'il faut que nous apprenions sur la vie. Profondément incrustée dans notre conscience est la connaissance du but de création, l'aptitude à aimer, à atteindre notre potentiel. Tout est là. Le seul effort à faire est de nous rappeler !

Cette leçon résume la vision du judaïsme sur l'éducation. Personne ne peut rien enseigner à  personne qui soit vraiment nouveau. En réalité, le professeur transmet l'information d'une manière qui permet à l'élève d'entrer en contact avec ce qu'il sait déjà, et de le redécouvrir de son propre mouvement.

Définissez le sens des mots et gagnez en clarté

Le judaïsme enseigne que si vous vous sondez en vous-mêmes, vous pouvez découvrir la définition de la vérité, de la réalité, de la bonté, etc. Cela ne demande rien d'autre que de l'effort.

Voyons comment cela fonctionne :

" Etes-vous un schmilblick ? "

" Que voulez-vous dire ? ! Il m'est impossible de répondre à cette question sans une définition du mot : "schmilblick" ! "

Mais supposons que je vous demande : " Etes-vous amoureux ? " Etant donné que le mot " aimer " fait partie de votre vocabulaire quotidien, vous avez une petite idée de ce dont je vous parle.

Dans ce cas, pourquoi tant de gens nouent-ils des rapports dont ils pensent qu'ils sont de " l'amour ", mais qui se révèlent de simples " engouements " ?

Parce qu'ils ne possèdent pas une définition correcte du mot : " amour ". Or, à moins de pouvoir articuler clairement un concept, on ne peut pas le comprendre pleinement.

(A propos, la définition juive du mot : " amour " est : " le plaisir d'identifier les gens par leurs vertus ".)

Quand nous découvrons une connaissance qui s'harmonise avec ce que nous avait appris l'ange, nous pouvons dire que nous avons découvert la vérité.

Dans votre recherche de la vérité, inutile de vouloir voyager jusqu'en Extrême-Orient ou d'escalader une montagne. La vérité est juste sous votre nez. 

La connaissance intérieure est ce qui nous permet de nous élever au-dessus des influences de la société et de devenir indépendant. Dans la recherche de la vérité, il est inutile de voyager jusqu'en Extrême-Orient ou d'escalader une montagne. La vérité est juste sous votre nez. Prenez votre doigt et placez-la sur " l'échancrure ".  
Cela vous fera cesser de parler et commencer de penser. La connaissance de la réalité est au-dedans de chacun de nous. Voilà ce qu'est le " A " du judaïsme.

 
 

Le " B " du judaïsme

Pour une compréhension complète de la vie, nous avons besoin de savoir ce que l'on attend de nous. A quelle fin avons-nous été créés ? Quelle est la signification de l'existence ?

Posons-nous la question : Que veulent tous les parents pour leurs enfants ? Qu'ils soient en bonne santé, forts et pleins de joie. Qu'ils aient l'esprit clair, qu'ils soient résolus et accomplis. Qu'ils aient tout ce qui est bon sous le soleil. Pourquoi ? Pour qu'ils retirent le plus de plaisir de la vie. Seulement du plaisir.

Votre fils prend beaucoup de plaisir à jouer à des jeux électroniques, mais vous ne le laisserez certainement pas quitter l'université pour devenir un joueur professionnel. Vous savez qu'il mérite beaucoup plus.

Dieu nous considère de la même manière. En tant que notre Père dans le ciel, Il nous a créés pour nous accorder de la bonté et nous combler de plaisir. Et Il nous a donné la Tora - notre mode d'emploi - afin de nous enseigner comment retirer le maximum de plaisir de ce monde.

Les êtres humains sont des chercheurs de plaisir

Un stylo est fait pour écrire. Mais si quelqu'un vous disait que votre stylo est un cure-dent ? Vous lui répondriez : " C'est ridicule ! Pourquoi contient-il de l'encre ? Et il ne passe pas entre mes dents ! "

Comment détermine-t-on le but d'un objet ? En examinant la manière dont il a été construit. On sait qu'un stylo sert pour écrire parce que c'est ce qu'indiquent tous les éléments qui le composent, et que c'est à cela qu'il sert le mieux.

Le judaïsme dit que les êtres humains ont été créés pour avoir du plaisir. En fait, nous pouvons constater que chaque décision que prend un être humain est fondée sur un seul critère final : Est-ce que cela me procurera du plaisir ?

Même quand nous agissons de manière altruiste, nous le faisons parce que l'acte nous procure du plaisir. 

Que ce soit pour décider du menu du prochain repas, de la manière d'utiliser ses loisirs, du choix de son conjoint ou de celui de sa carrière, le véritable critère tel qu'il se dissimule derrière tous les autres, c'est le plaisir. Si l'avenir nous promet de la douleur, nous l'évitons ; s'il nous annonce du plaisir, nous le recherchons. Même quand nous faisons quelque chose d'altruiste, nous le faisons parce cela nous procure du plaisir. 

Dieu a conçu le monde, et tout ce qu'il contient, dans le but de nous procurer du plaisir. Le but de la vie est d'obtenir ce plaisir. De même que les parents veulent que leurs enfants profitent de la vie, de même le Tout-Puissant veut que Ses enfants profitent de leurs vies au maximum. Voilà ce qu'est le " B " du judaïsme.

Le " C" du judaïsme

Cependant… si le Tout-Puissant ne nous veut que du plaisir - et nous tous voulons du plaisir - qu'est-ce qui nous empêche d'en avoir ? Pourquoi n'avons-nous pas constamment du plaisir ?

Tout le monde veut être bon. Tout le monde veut assumer ses responsabilités. Cela procure du plaisir. Mais nous prenons souvent des raccourcis ou choisissons la manière la plus facile de nous en sortir. Nous perdons de vue ce qui est le véritable plaisir.

Nous voulons que notre mariage réussisse, mais nous n'y investissons pas assez d'attention et nous ne nous y engageons pas assez. Nous voulons nous entendre avec nos parents, mais nous manquons des outils propres à éviter les disputes. Nous voulons que nos vies soient significatives mais la pression sociale nous fait vaciller. Nous voulons du plaisir, mais nous commettons des erreurs.

Il n'existe pas, en hébreu, de mot pour " péché ". Le mot biblique 'hett se réfère à une flèche qui " a manqué la cible ". L'archer n'est pas " mauvais " : il a commis une erreur, due à un manque d'attention, de concentration ou d'habileté.

Le problème de l'humanité  est que nous nous embrouillons dans ce que nous voudrions obtenir de la vie. Voilà pourquoi Dieu essaie toujours de retenir notre attention, et nous aide à nous tenir à l'écart des mauvais virages. Si nous ne sommes pas conscients de cela, nous manquons beaucoup de leçons importantes. Voilà ce qu'est le " C " du judaïsme.

Le " D " du judaïsme

(Pour le judaïsme, les trois premières lettres de l'alphabet ne suffisent jamais !)

La pire erreur de toutes est de ne pas obtenir d'instruction.

Qu'apprennent habituellement la plupart des gens ? Le calcul, Shakespeare, les orbites planétaires, le processus de l'osmose, la forme du continent australien…

Si vous ne vous connaissez pas, vous ne savez rien sur rien.

Mais quand tout est terminé, vous ne savez toujours pas qui vous êtes. Vous ne savez pas pourquoi vous avez été créé ni pourquoi vous êtes en vie. Et si vous ne vous connaissez pas, vous ne savez rien sur rien. 

Le judaïsme dit : Instruisez-vous sur la VIE. C'est enfoui au plus profond de vous. L'ange vous l'a appris, découvrez maintenant pourquoi vous avez été créé ! Comprenez le but de vie, et partez à sa recherche ! Voilà ce qu'est le " D " du judaïsme.

Le " E " du judaïsme

Quand nous disons que Dieu nous a créés pour le plaisir, est-ce que nous parlions de celui que nous procure un séjour de vacances de deux semaines après un travail acharné d'un an au bureau ? Non ! Ce plaisir-là va se dissiper au moment même où l'on atterrira et où l'on devra se mettre à la recherche de ses bagages égarés et se battre dans les embarras de la circulation.

Pour nous procurer le maximum de plaisir, Dieu nous a donné la Tora.

On traduit souvent le mot " Tora " par : " loi ", " rituel ", " commandements ". Mais que signifie-t-il au sens littéral ?

Le mot " Tora " signifie : " instructions ". Par exemple, Torath hanehiga signifie : " instructions pour la conduite ". Notre Tora est Torath 'hayim : " des instructions pour vivre ".

Vous faites de votre mieux pour partager avec vos enfants toute la sagesse que vous avez acquise à propos de la vie. Vous dites à votre fils :

" Il faut que tu apprennes à lire et à écrire. "

Il répond : " A quoi bon ? Je veux devenir un footballeur professionnel ! "

" Mais tu pourras avoir besoin d'écrire une lettre ou de lire le journal ! "

" Ne t'inquiète pas ! Quand je serai un joueur vedette, j'aurai des secrétaires qui liront pour moi. Il est beaucoup plus important, pour l'instant, que je pratique mon sport ! "

Que fait alors un parent responsable ? Comme vous tenez absolument à transmettre à votre fils votre manière de comprendre comment recueillir le maximum de plaisir de la vie, vous lui donnez - métaphoriquement parlant - un coup sur la tête et vous lui dites : " ASSIEDS-TOI ! LIS ET ECRIS ! "

Notre Père dans le ciel fait la même chose : Il nous a donné la Tora - ces instructions pour la vie que l'ange nous a enseignées avant la naissance. Des outils pour un mariage heureux … une carrière satisfaisante… une croissance spirituelle.

Concentrez-vous sur les mots

La Tora nous ordonne de fixer une mezouza sur notre porte. Mais les gens considèrent souvent la mezouza comme un objet rituel, comme une sorte d'amulette servant à nous protéger des fantômes.

Ouvrez une mezouza et lisez ce qui y est écrit. Vous y apprendrez les plus grands plaisirs de la vie : comment être heureux, comment aimer l'humanité et comment vous relier avec Dieu. Embrassez la mezouza quand vous entrez et quand vous sortez. Mais ne l'embrassez pas par pure habitude. Pesez les mots qu'elle contient et vous ne perdrez jamais de vue le sens à donner à votre vie !

Rappelez-vous :

Le " A " du judaïsme : L'ange nous a enseigné tout ce que nous avons besoin de connaître. Voilà pourquoi nous reconnaissons la vérité quand nous la trouvons.

Le " B " du judaïsme : le Tout-Puissant nous a créés pour le plaisir maximum.

Le " C " du judaïsme : Nous ne sommes pas des pécheurs, nous ne commettons que des erreurs.

Le " D " du judaïsme : Pour éviter les erreurs et réaliser notre potentiel, instruisez-vous sur la vie.

Le " E " du judaïsme : La Tora contient nos instructions pour vivre.

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