Société

L'ouragan Sandy : Une leçon d'humilité

01/11/2012 | par rabbin Benjamin Blech

La clé de la pluie est entre les mains de D.ieu. Et ce n'est pas le titanesque ouragan qui s'est abattu sur les Etats-Unis qui nous le fera oublier.

Ici à New York, ainsi que dans la majeure partie de la côte nord-est , l'ouragan Sandy s'est déchaîné dans toute sa fureur, annulant tous les cours, fermant tous les ponts, tunnels et transports publics, paralysant la Bourse et chamboulant nos existences comme jamais nous n'aurions pu l'imaginer.

Si, la semaine dernière, vous aviez interrogé n'importe quel de mes compatriotes sur ses projets de la semaine suivante, la réponse « me terrer chez moi » aurait été des plus improbables. Après tout, nous avions tous tellement de plans en tête, des plans qui ne pouvaient en aucun cas être annulés. Et puis soudain, nous avons redécouvert la véracité de l'adage : « L'homme propose et D.ieu dispose ».

Dans le Talmud, se trouve un passage remarquable qui nous offre une perspective unique sur les lois de la nature. La science nous a convaincu que les lois de la nature sont immuables, constantes, et hautement prévisibles. Nous pouvons savoir avec une exactitude certaine quand le soleil se lèvera et quand il se couchera à chaque coin du globe, nous seulement pour aujourd'hui et demain mais pour toutes les années à venir. D.ieu a voulu nous accorder la possibilité de réguler nos vies et nous a attribué les facultés intellectuelles nécessaires pour modéliser la plupart des lois qui gouvernent notre réalité.

Mais il existe trois éléments que D.ieu a choisi de garder secrets. Trois éléments qui sont censées demeurer les grands mystères de l'humanité.

D.ieu a voulu que le monde garde certains rappels quant aux limites de notre pouvoir.

« Rabbi Yo'hanan enseigne : trois clefs se trouvent dans la main du Saint, béni soit-Il, qu'il ne confie à aucun age, ce sont : la clef des pluies, la clef de la vie, et la clef de la résurrection des morts. »

Comment comprendre que l'homme soit capable de scinder un atome et de marcher sur la lune mais qu'il se trompe dans les prévisions météorologiques environ une fois sur deux ? Parce que D.ieu a voulu que le monde garde certains rappels quant aux limites de notre pouvoir.

Trois fois par jour, nous louons D.ieu en reconnaissant qu' « Il est responsable de la vie », qu'il « ressuscite les morts » et « qu'il fait souffler le vent et tomber la pluie ». Quand bien même nous nous démenons pour contrôler ces événements, nos efforts se voient invariablement éclipsés par la volonté divine de Qui relève la décision finale.

C'est là une réalité que nous devons garder en tête lorsque, désirant ardemment concevoir un enfant, nous consultons des spécialistes de la fertilité. Certes, le savoir de ces experts est vital, mais il est loin d'être déterminant. C'est D.ieu qui a décidé de garder un contrôle éternel sur la clé de la conception.

Et, fait remarquable, la pluie – ce cadeau des cieux qui est nécessaire pour la survie humaine mais peut se révéler mortel lorsqu'il est attribué en mesure excessive – est la troisième clé que D.ieu a choisi de conserver sous sa supervision personnelle constante plutôt que de la transformer en une loi de la nature prévisible.

Alors, tandis que je terrais chez moi alors que Sandy se déchaînait dehors, je me suis dit que nous devions peut-être méditer sur le message divin d'un cyclone qui a le pouvoir de bousculer des plans que nous croyions inaltérables.

Où vas-tu ?

Il y a une histoire juive classique à propos d'un vieux Rabbin en Russie qui fréquentait chaque matin une synagogue située près de la grande place. Qu'il pleuve ou qu'il vente, il ne manquait jamais à ce rituel. Un policier antisémite qui abhorrait la vision de ce Rabbin cherchait désespérément une raison valable de le jeter en prison.

Un matin, alors que le Rabbin s'approchait de la place publique, le policier se dirigea vers lui et lui demanda : « Monsieur, puis-je savoir où vous vous rendez ? »

Le Rabbin répliqua : « Je ne le sais pas. »

Sautant sur l'occasion, le policier s'écria: « Vieil homme, vous me mentez effrontément. Je sais pertinemment que vous vous rendez à la synagogue. Je vous vois chaque jour le faire. Je vais vous arrêter pour mensonge à l'égard d'un membre des forces de l'ordre. »

Ni une ni deux, le policier traîna le vieil homme jusqu'au poste de police le plus proche et le jeta dans l'une des cellules. Alors qu'il verrouillait la porte derrière lui, l'agent ricana d'une voix sordide : « Après quelques heures dans ce cachot, je peux vous assurer que l'envie de me mentir vous passera à jamais ! »

Et le Rabbin de répliquer : « Mon fils, je ne vois vraiment pas pourquoi tu prétends que je t'ai menti. Je t'ai dit que je ne savais pas où je me rendais. Et effectivement, c'était bien le cas – je pensais me rendre à la synagogue, mais comme tu peux le constater, je me suis retrouvé en prison ! »

Plus qu'une simple histoire, il s'agit d'une allégorie de nos propres vies. Nous pensons connaître notre direction dans la vie, mais en réalité, nous ne pouvons jamais être sûrs de rien. Et de temps à autre, nous avons besoin d'un petit rappel : C'est D.ieu qui dirige le monde. C'est D.ieu qui décide du fait que notre planning de rendez-vous sera ou non respecté. Car D.ieu, et D.ieu seul, a le pouvoir de transformer nos vies.

Et peut-être qu'en faisant le bilan des désastres causés par le passage de Sandy, nous en viendrons à réaliser combien plus grande doit être notre reconnaissance envers Dieu quand la nature retourne à ses lois naturelles qui nous prodiguent tant de bénédiction.

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